Après des reculs de 11 % sur les 1er et 2ème trimestres, l'amélioration s'essouffle. Les défaillances d'entreprises ont même légèrement progressé (+ 0,2%) sur le 3ème trimestre 2006. Un peu plus de 9500 jugements d'ouvertures ont été prononcés par les tribunaux.
La moitié des Régions affiche des défaillances plus nombreuses qu'un an plus tôt.Toute la moitié Ouest de la France est dans le rouge, notamment l'Aquitaine (+26%), la Basse-Normandie (+21%) et les Pays-de-Loire (+19%). L'Est du pays est également fragilisé (Franche-Comté +18% et Alsace +12%).
Le dérapage est particulièrement sensible dans les entreprises de plus de 50 salariés (+31%).
Sur 12 mois, le bon premier semestre permet de conserver un recul des défaillances de 6%. Cependant, les entreprises les plus importantes restent très vulnérables ; sur 12 mois, les défaillances de plus de 200 salariés ont quasiment doublé. L'utilisation de la procédure de sauvegarde tend à se stabiliser. 108 ouvertures ont été prononcées ce trimestre. Le tiers
d'entre-elles reste concentré sur Rhône-Alpes et PACA.
Trois fois plus de défaillances pour les entreprises de plus de 200 salariés
La vulnérabilité des grandes entreprises observée depuis le début de l'année, se confirme, voire s'accroît.
Sur ce trimestre, les défaillances d'entreprises de plus de 50 salariés ont augmenté de 31%. Elles ont même triplé pour les sociétés de plus de 200 salariés.
Cette dégradation se reflète donc sur les sociétés de plus de 15 M€ de chiffre d'affaires dont le nombre de défaillances a doublé ce trimestre comparé au même trimestre 2005 (37 contre 19). La moitié de ces sociétés se concentre dans l'Industrie, principalement dans l'Industrie automobile et les biens intermédiaires à destination de l'automobile.
De très fortes disparités régionales
Sur 3 mois, la moitié des Régions plonge dans le rouge.
Parmi les plus importantes, Aquitaine (+ 26 %), Pays-de-Loire (+ 19 %) et Midi-Pyrénées (+ 10 %) sont particulièrement touchées.
L'Alsace, la Basse-Normandie ou la Franche-Comté sont au-delà de + 10%.
Rhône-Alpes résiste (- 1%) grâce à un bon mois de septembre ; juillet (+ 7%) et surtout août (+ 27 %) ont pesé sur la tendance trimestrielle.
Provence-Alpes-Côte d'Azur affiche un remarquable - 8 % sur trois mois.
L'Ile-de-France qui a connu de bons mois de juillet et août (- 15 %) a glissé sur septembre (+ 5%), limitant l'amélioration sur le trimestre à - 5 %.
La Région Languedoc-Roussillon, dans le rouge depuis de nombreux mois, affiche un recul de 2% grâce à un bon mois d'août ; juillet (+ 10 %) et septembre (+ 2%) restent en effet, mal orientés.
Bonne orientation du Transport, dérapage de l'Agroalimentaire, faiblesse des autres secteurs
A l'exception du Transport, l'ensemble des activités est hésitant.
Les Services aux particuliers enregistrent une dégradation de 2,4%. Cela concerne principalement les activités de Services à la personne. Les Services aux entreprises résistent (-1%).
Le Bâtiment et l'Immobilier, qui représentent plus d'une défaillance sur cinq, basculent dans le rouge à +0,8%.
Le Commerce qui pèse le quart des défaillances totales, est à peine bien orienté (+ 0,2%). De plus, cette performance est à mettre à l'actif de la vente de détail. Le Commerce de gros, au contraire, dérape de 8% sur 3 mois.
L'Industrie non agroalimentaire offre une tendance encore favorable (-1%). Le secteur des biens intermédiaires est néanmoins plus tendu et affiche une hausse des défaillances d'entreprises de 7%.
C'est dans l'Industrie agroalimentaire que les résultats sont les plus délicats (+19%). Dans ce secteur, les trois quarts des défaillances se situent dans les métiers de bouche, principalement la Boulangerie - Pâtisserie.
Les tendances sont également délicates dans les métiers de l'Éducation et de la Santé.
Le Transport fait figure de très bon élève avec un recul des défaillances de 23%. Les activités agricoles sont également bien orientées (-8%).
Le recours à la procédure de sauvegarde se stabilise
Une centaine de procédures de sauvegarde (108) a été ouverte au cours de l'été, nombre relativement stable chaque trimestre. Si la période a été marquée par la sauvegarde de deux grandes entreprises, Eurotunnel et MBP (Manzoni-Bouchot Fonderie), la moitié des entreprises ayant utilisé ce dispositif restent des SARL de moins de 5 salariés. Cependant, une tendance nouvelle se dégage ce trimestre, les jeunes entreprises de moins de deux ans sont plus
nombreuses. Ces dernières représentaient sur les six premiers mois, moins de 10 % des sauvegardes ; elles étaient deux fois plus nombreuses (20%) ces trois derniers mois.
Les industriels semblent sensibles à cette nouvelle procédure puisqu'ils représentent 24% des sauvegardes contre seulement 9% des défaillances. L'Industrie devance le Commerce (22%), principalement de détail, et les Services aux entreprises (18%).
Les entreprises de Rhône-Alpes sont les plus nombreuses à recourir à la nouvelle procédure ; 21 sauvegardes ont été ouvertes ce trimestre, soit 62 depuis le début de l'année. PACA occupe encore la deuxième place avec 14 sauvegardes cet été, soit 51 sur neuf mois. Les autres Régions suivent d'assez loin. L'Île-de-France, qui compte ce trimestre plusieurs sauvegardes liées au groupe Eurotunnel, n'en affiche pourtant que 8, soit 21 depuis le début de l'année. L'Île-de-France précède, sur neuf mois, les Régions Centre et Lorraine (19) mais est devancée par l'Aquitaine (22).
Une ventilation des sauvegardes par Tribunaux nuance toutefois la distribution des jugements par Région. En effet, la mesure peut être, le cas échéant, prononcée par un autre Tribunal que celui dont dépend le siège social de l'entreprise. Ce trimestre, trois Tribunaux ont ouvert plus de 5 sauvegardes, Lyon, Paris et Nice ; le dossier Eurotunnel permet à Paris d'être dans le trio de tête, Paris qui aura ouvert quatre fois plus de sauvegardes sur le seul mois d'août que lors des six premiers mois 2006.
La réussite de la procédure dépend néanmoins de la juste appréciation de la situation financière de l'entreprise et sa capacité à se redresser. Or, plus d'une sauvegarde sur dix est convertie dans les trois mois en redressement voire, liquidation judiciaire.
"La forte baisse des défaillances d'entreprises observée depuis un an ne devait pas masquer la vulnérabilité accrue des grandes entreprises. C'est pourquoi notre diagnostic était sévère dés le premier trimestre. Dans un contexte concurrentiel fort, l'aggravation du risque tend à se propager sur les PME. Cela a notamment été le cas dans le secteur des sous-traitants de l'automobile ce trimestre.
Si trouver des clients reste l'objectif essentiel d'une entreprise, se faire payer par ceux-ci relève d'une plus grande priorité gravement compromise lors de la défaillance du client. La situation est d'autant plus délicate que nous constatons un allongement des retards de
paiement en France sur les mois d'août et septembre", observe Thierry Millon, responsable des études Altares.
NOTE MÉTHODOLOGIQUE
Définition de la défaillance : sont retenues comme défaillantes les entreprises ayant fait l'objet de l'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire directe. Ne sont, par conséquent, pas considérées les suites de procédures, à savoir liquidations judiciaires ou plans de redressement jugés après l'ouverture d'un redressement judiciaire. Ne sont pas davantage retenues les cessations amiables d'activité.
Les défaillances sont comptabilisées à la date du jugement et non à la date de publication de l'information.
Les sources des défaillances collectées par Altares : Altares collecte l'ensemble des jugements auprès des Greffes des Tribunaux de Commerce ou des chambres commerciales des Tribunaux d'Instance ou de Grande Instance.
Altares est également licencié du BODACC (Bulletin Officiel d'Annonces Civiles et Commerciales) depuis 1987.
Le BODACC publie les annonces légales relatives à la vie d'une entreprise, notamment les avis de procédures de redressement et liquidation judiciaires. Les statistiques de défaillances diffusées par Altares sont issues de sa propre base de données et comptabilisent les jugements dès leur enregistrement, le plus souvent quelques semaines avant leur publication au BODACC.
Renseignement : Thierry Millon - Responsable des Études Altares : 04 72 65 15 51
Source : ALTARES
La moitié des Régions affiche des défaillances plus nombreuses qu'un an plus tôt.Toute la moitié Ouest de la France est dans le rouge, notamment l'Aquitaine (+26%), la Basse-Normandie (+21%) et les Pays-de-Loire (+19%). L'Est du pays est également fragilisé (Franche-Comté +18% et Alsace +12%).
Le dérapage est particulièrement sensible dans les entreprises de plus de 50 salariés (+31%).
Sur 12 mois, le bon premier semestre permet de conserver un recul des défaillances de 6%. Cependant, les entreprises les plus importantes restent très vulnérables ; sur 12 mois, les défaillances de plus de 200 salariés ont quasiment doublé. L'utilisation de la procédure de sauvegarde tend à se stabiliser. 108 ouvertures ont été prononcées ce trimestre. Le tiers
d'entre-elles reste concentré sur Rhône-Alpes et PACA.
Trois fois plus de défaillances pour les entreprises de plus de 200 salariés
La vulnérabilité des grandes entreprises observée depuis le début de l'année, se confirme, voire s'accroît.
Sur ce trimestre, les défaillances d'entreprises de plus de 50 salariés ont augmenté de 31%. Elles ont même triplé pour les sociétés de plus de 200 salariés.
Cette dégradation se reflète donc sur les sociétés de plus de 15 M€ de chiffre d'affaires dont le nombre de défaillances a doublé ce trimestre comparé au même trimestre 2005 (37 contre 19). La moitié de ces sociétés se concentre dans l'Industrie, principalement dans l'Industrie automobile et les biens intermédiaires à destination de l'automobile.
De très fortes disparités régionales
Sur 3 mois, la moitié des Régions plonge dans le rouge.
Parmi les plus importantes, Aquitaine (+ 26 %), Pays-de-Loire (+ 19 %) et Midi-Pyrénées (+ 10 %) sont particulièrement touchées.
L'Alsace, la Basse-Normandie ou la Franche-Comté sont au-delà de + 10%.
Rhône-Alpes résiste (- 1%) grâce à un bon mois de septembre ; juillet (+ 7%) et surtout août (+ 27 %) ont pesé sur la tendance trimestrielle.
Provence-Alpes-Côte d'Azur affiche un remarquable - 8 % sur trois mois.
L'Ile-de-France qui a connu de bons mois de juillet et août (- 15 %) a glissé sur septembre (+ 5%), limitant l'amélioration sur le trimestre à - 5 %.
La Région Languedoc-Roussillon, dans le rouge depuis de nombreux mois, affiche un recul de 2% grâce à un bon mois d'août ; juillet (+ 10 %) et septembre (+ 2%) restent en effet, mal orientés.
Bonne orientation du Transport, dérapage de l'Agroalimentaire, faiblesse des autres secteurs
A l'exception du Transport, l'ensemble des activités est hésitant.
Les Services aux particuliers enregistrent une dégradation de 2,4%. Cela concerne principalement les activités de Services à la personne. Les Services aux entreprises résistent (-1%).
Le Bâtiment et l'Immobilier, qui représentent plus d'une défaillance sur cinq, basculent dans le rouge à +0,8%.
Le Commerce qui pèse le quart des défaillances totales, est à peine bien orienté (+ 0,2%). De plus, cette performance est à mettre à l'actif de la vente de détail. Le Commerce de gros, au contraire, dérape de 8% sur 3 mois.
L'Industrie non agroalimentaire offre une tendance encore favorable (-1%). Le secteur des biens intermédiaires est néanmoins plus tendu et affiche une hausse des défaillances d'entreprises de 7%.
C'est dans l'Industrie agroalimentaire que les résultats sont les plus délicats (+19%). Dans ce secteur, les trois quarts des défaillances se situent dans les métiers de bouche, principalement la Boulangerie - Pâtisserie.
Les tendances sont également délicates dans les métiers de l'Éducation et de la Santé.
Le Transport fait figure de très bon élève avec un recul des défaillances de 23%. Les activités agricoles sont également bien orientées (-8%).
Le recours à la procédure de sauvegarde se stabilise
Une centaine de procédures de sauvegarde (108) a été ouverte au cours de l'été, nombre relativement stable chaque trimestre. Si la période a été marquée par la sauvegarde de deux grandes entreprises, Eurotunnel et MBP (Manzoni-Bouchot Fonderie), la moitié des entreprises ayant utilisé ce dispositif restent des SARL de moins de 5 salariés. Cependant, une tendance nouvelle se dégage ce trimestre, les jeunes entreprises de moins de deux ans sont plus
nombreuses. Ces dernières représentaient sur les six premiers mois, moins de 10 % des sauvegardes ; elles étaient deux fois plus nombreuses (20%) ces trois derniers mois.
Les industriels semblent sensibles à cette nouvelle procédure puisqu'ils représentent 24% des sauvegardes contre seulement 9% des défaillances. L'Industrie devance le Commerce (22%), principalement de détail, et les Services aux entreprises (18%).
Les entreprises de Rhône-Alpes sont les plus nombreuses à recourir à la nouvelle procédure ; 21 sauvegardes ont été ouvertes ce trimestre, soit 62 depuis le début de l'année. PACA occupe encore la deuxième place avec 14 sauvegardes cet été, soit 51 sur neuf mois. Les autres Régions suivent d'assez loin. L'Île-de-France, qui compte ce trimestre plusieurs sauvegardes liées au groupe Eurotunnel, n'en affiche pourtant que 8, soit 21 depuis le début de l'année. L'Île-de-France précède, sur neuf mois, les Régions Centre et Lorraine (19) mais est devancée par l'Aquitaine (22).
Une ventilation des sauvegardes par Tribunaux nuance toutefois la distribution des jugements par Région. En effet, la mesure peut être, le cas échéant, prononcée par un autre Tribunal que celui dont dépend le siège social de l'entreprise. Ce trimestre, trois Tribunaux ont ouvert plus de 5 sauvegardes, Lyon, Paris et Nice ; le dossier Eurotunnel permet à Paris d'être dans le trio de tête, Paris qui aura ouvert quatre fois plus de sauvegardes sur le seul mois d'août que lors des six premiers mois 2006.
La réussite de la procédure dépend néanmoins de la juste appréciation de la situation financière de l'entreprise et sa capacité à se redresser. Or, plus d'une sauvegarde sur dix est convertie dans les trois mois en redressement voire, liquidation judiciaire.
"La forte baisse des défaillances d'entreprises observée depuis un an ne devait pas masquer la vulnérabilité accrue des grandes entreprises. C'est pourquoi notre diagnostic était sévère dés le premier trimestre. Dans un contexte concurrentiel fort, l'aggravation du risque tend à se propager sur les PME. Cela a notamment été le cas dans le secteur des sous-traitants de l'automobile ce trimestre.
Si trouver des clients reste l'objectif essentiel d'une entreprise, se faire payer par ceux-ci relève d'une plus grande priorité gravement compromise lors de la défaillance du client. La situation est d'autant plus délicate que nous constatons un allongement des retards de
paiement en France sur les mois d'août et septembre", observe Thierry Millon, responsable des études Altares.
NOTE MÉTHODOLOGIQUE
Définition de la défaillance : sont retenues comme défaillantes les entreprises ayant fait l'objet de l'ouverture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire directe. Ne sont, par conséquent, pas considérées les suites de procédures, à savoir liquidations judiciaires ou plans de redressement jugés après l'ouverture d'un redressement judiciaire. Ne sont pas davantage retenues les cessations amiables d'activité.
Les défaillances sont comptabilisées à la date du jugement et non à la date de publication de l'information.
Les sources des défaillances collectées par Altares : Altares collecte l'ensemble des jugements auprès des Greffes des Tribunaux de Commerce ou des chambres commerciales des Tribunaux d'Instance ou de Grande Instance.
Altares est également licencié du BODACC (Bulletin Officiel d'Annonces Civiles et Commerciales) depuis 1987.
Le BODACC publie les annonces légales relatives à la vie d'une entreprise, notamment les avis de procédures de redressement et liquidation judiciaires. Les statistiques de défaillances diffusées par Altares sont issues de sa propre base de données et comptabilisent les jugements dès leur enregistrement, le plus souvent quelques semaines avant leur publication au BODACC.
Renseignement : Thierry Millon - Responsable des Études Altares : 04 72 65 15 51
Source : ALTARES