Comment le sujet a-t-il été abordé par les principaux groupes bancaires européens dans leur communication financière du 30 juin 2016 ?
KPMG a réalisé une étude comparative des communiqués de presse et des slides investisseurs au 30 juin 2016 des principaux groupes bancaires européens : Barclays, BBVA, BPCE, BNP Paribas, Crédit Agricole, Commerzbank, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Lloyds Banking Group, HSBC, ING, Nordea, Royal Bank of Scotland, Santander, Société Générale, UBS, Unicredit.
Vous trouverez ci-dessous un résumé sur la communication de ces banques autour du Brexit.
Une information hétérogène selon les établissements
Elément significatif du 2e trimestre, 15 des 17 banques étudiées font état du Brexit, que ce soit dans les communiqués de presse ou les slides investisseurs. Le détail des informations présentées reste toutefois assez hétérogène selon les établissements.
Sans surprise, les banques anglaises sont celles qui communiquent le plus sur le sujet, traduisant leur volonté de rassurer les clients et investisseurs. Dans ce cadre, Barclays détaille les éléments mis en œuvre depuis le référendum du 23 juin 2016 afin de démontrer que la banque continue de satisfaire sa clientèle : aide à la création de 2000 sociétés, financement de 100M£ accordé aux agriculteurs, ouverture de 60 000 comptes courants... De même, LBG souligne la grande qualité de ses expositions et sa capacité à résister à une éventuelle récession au Royaume-Uni, mettant bien en avant le fait que le groupe continuera à servir ses clients.
Par ailleurs, les banques HSBC et RBS indiquent avoir pris des dispositions particulières post-Brexit : analyse du portefeuille afin d’identifier les zones de risque (HSBC) et revue à la baisse des objectifs chiffrés à fin 2016 (RBS) : CET1, coûts opérationnels, baisse des objectifs d’encours de prêts…
Les autres banques communiquent essentiellement sur leur faible exposition sur le Royaume-Uni. Ainsi Commerzbank précise ne détenir que 6 % d’actifs financiers britanniques et que seulement 1% de son revenu global est généré en Grande-Bretagne. Le groupe rassure par ailleurs ses investisseurs en annonçant qu’il possède une couverture totale sur les risques de change au niveau de la livre sterling. De même, les groupes BNP Paribas et Société Générale indiquent avoir une répartition équilibrée des activités de marché en Europe entre Paris et Londres, le Royaume-Uni ne représentant que des parts minimes dans leur résultat d’exploitation (2,5% pour BNP Paribas) et leurs revenus (6% pour la Société Générale).
Un évènement générateur d’instabilité
Toutes les banques s’accordent pour dire que le Brexit a créé beaucoup d’incertitudes et, par conséquent, d’instabilité et de volatilité sur les marchés. A titre d’exemple, BBVA mentionne les impacts sur les indices boursiers European bank index Stoxx Banks et Eurozone bank index Euro Stoxx qui, du fait du Brexit, ont respectivement reculé de - 13,1% et - 17,9% à la fin du 2e trimestre.
Par ailleurs, si certains groupes (Nordea, Crédit Agricole SA, BNP Paribas, Société Générale…) précisent que malgré l’incertitude générée par le vote britannique, leurs résultats d’ensemble restent satisfaisants, d’autres établissements, comme Deutsche Bank, utilisent le Brexit pour justifier leur mauvaise performance.
Enfin, toutes les banques anglaises (à l’exception de HSBC) communiquent sur la revue à la baisse de leurs perspectives de croissance par les agences Moody’s et Standard & Poors.
Impacts directs sur l’activité des banques au 30 juin 2016
Alors que la plupart des banques ne donnent pas d’information chiffrée sur les éventuels impacts du Brexit en termes d’indicateurs ou d’activité, LBG et RBS se risquent à faire des liens directs. Ainsi, LBG a estimé à - 30 pb l’effet du Brexit sur son ratio de CET1 au 30 juin 2016 en raison de la dépréciation de la Livre Sterling qui a fortement impacté le calcul de ses risques pondérés. De même, en comparant le volume de certains indicateurs sur la période pré et post Brexit (demandes de prêts hypothécaires, dépenses quotidiennes des clients par carte bancaire, transactions liées aux changes de devises…), RBS démontre qu’après un point de rupture localisé autour du 24 juin, les indicateurs étudiés reviennent rapidement à la normale.
Par ailleurs, il convient de noter que les banques UBS et Nordea communiquent sur un impact positif du Brexit au niveau de certaines activités leurs banques d’investissement qui ont su profiter d’une activité client et d’une volatilité plus importante sur le deuxième trimestre, notamment sur le métier de couverture des taux de change.
Un avenir semé d’incertitudes
Encore peu évoquée dans les communications financières du 2e trimestre, la question portant sur l’accès au marché européen aux banques anglaises reste encore sans réponse. Cette question s’étend de manière indirecte aux banques hors UE ayant choisi le Royaume-Uni comme base d’accès au marché européen à travers le système de passeport européen, ou encore celle de l’accès au marché britannique pour les autres banque européennes. Dans ce cadre, HSBC précise que la réponse à une telle question reste encore incertaine de par sa nature politique et dépendra des futures négociations entre le Royaume-Uni et l’UE.
Au 30 juin, seul le groupe Société Générale fait référence à l’existence d’une plateforme européenne, déjà opérationnelle, qui dispose à la fois d’entités juridiques (filiales et succursales) et d’agréments nécessaires pour continuer à travailler au Royaume-Uni dans les mêmes conditions.
Conclusion
Si les impacts à court terme du Brexit sont facilement identifiables (dépréciation de la Livre Sterling, augmentation de la volatilité des marchés…), peu de banques osent encore se prononcer sur le moyen/long terme du fait du caractère très incertain des modalités des futurs accords entre l’UE et le Royaume-Uni.
Dans ce cadre, certaines banques essayent de dessiner des perspectives plus macro-économiques comme le montre l’image ci-dessous :
KPMG a réalisé une étude comparative des communiqués de presse et des slides investisseurs au 30 juin 2016 des principaux groupes bancaires européens : Barclays, BBVA, BPCE, BNP Paribas, Crédit Agricole, Commerzbank, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Lloyds Banking Group, HSBC, ING, Nordea, Royal Bank of Scotland, Santander, Société Générale, UBS, Unicredit.
Vous trouverez ci-dessous un résumé sur la communication de ces banques autour du Brexit.
Une information hétérogène selon les établissements
Elément significatif du 2e trimestre, 15 des 17 banques étudiées font état du Brexit, que ce soit dans les communiqués de presse ou les slides investisseurs. Le détail des informations présentées reste toutefois assez hétérogène selon les établissements.
Sans surprise, les banques anglaises sont celles qui communiquent le plus sur le sujet, traduisant leur volonté de rassurer les clients et investisseurs. Dans ce cadre, Barclays détaille les éléments mis en œuvre depuis le référendum du 23 juin 2016 afin de démontrer que la banque continue de satisfaire sa clientèle : aide à la création de 2000 sociétés, financement de 100M£ accordé aux agriculteurs, ouverture de 60 000 comptes courants... De même, LBG souligne la grande qualité de ses expositions et sa capacité à résister à une éventuelle récession au Royaume-Uni, mettant bien en avant le fait que le groupe continuera à servir ses clients.
Par ailleurs, les banques HSBC et RBS indiquent avoir pris des dispositions particulières post-Brexit : analyse du portefeuille afin d’identifier les zones de risque (HSBC) et revue à la baisse des objectifs chiffrés à fin 2016 (RBS) : CET1, coûts opérationnels, baisse des objectifs d’encours de prêts…
Les autres banques communiquent essentiellement sur leur faible exposition sur le Royaume-Uni. Ainsi Commerzbank précise ne détenir que 6 % d’actifs financiers britanniques et que seulement 1% de son revenu global est généré en Grande-Bretagne. Le groupe rassure par ailleurs ses investisseurs en annonçant qu’il possède une couverture totale sur les risques de change au niveau de la livre sterling. De même, les groupes BNP Paribas et Société Générale indiquent avoir une répartition équilibrée des activités de marché en Europe entre Paris et Londres, le Royaume-Uni ne représentant que des parts minimes dans leur résultat d’exploitation (2,5% pour BNP Paribas) et leurs revenus (6% pour la Société Générale).
Un évènement générateur d’instabilité
Toutes les banques s’accordent pour dire que le Brexit a créé beaucoup d’incertitudes et, par conséquent, d’instabilité et de volatilité sur les marchés. A titre d’exemple, BBVA mentionne les impacts sur les indices boursiers European bank index Stoxx Banks et Eurozone bank index Euro Stoxx qui, du fait du Brexit, ont respectivement reculé de - 13,1% et - 17,9% à la fin du 2e trimestre.
Par ailleurs, si certains groupes (Nordea, Crédit Agricole SA, BNP Paribas, Société Générale…) précisent que malgré l’incertitude générée par le vote britannique, leurs résultats d’ensemble restent satisfaisants, d’autres établissements, comme Deutsche Bank, utilisent le Brexit pour justifier leur mauvaise performance.
Enfin, toutes les banques anglaises (à l’exception de HSBC) communiquent sur la revue à la baisse de leurs perspectives de croissance par les agences Moody’s et Standard & Poors.
Impacts directs sur l’activité des banques au 30 juin 2016
Alors que la plupart des banques ne donnent pas d’information chiffrée sur les éventuels impacts du Brexit en termes d’indicateurs ou d’activité, LBG et RBS se risquent à faire des liens directs. Ainsi, LBG a estimé à - 30 pb l’effet du Brexit sur son ratio de CET1 au 30 juin 2016 en raison de la dépréciation de la Livre Sterling qui a fortement impacté le calcul de ses risques pondérés. De même, en comparant le volume de certains indicateurs sur la période pré et post Brexit (demandes de prêts hypothécaires, dépenses quotidiennes des clients par carte bancaire, transactions liées aux changes de devises…), RBS démontre qu’après un point de rupture localisé autour du 24 juin, les indicateurs étudiés reviennent rapidement à la normale.
Par ailleurs, il convient de noter que les banques UBS et Nordea communiquent sur un impact positif du Brexit au niveau de certaines activités leurs banques d’investissement qui ont su profiter d’une activité client et d’une volatilité plus importante sur le deuxième trimestre, notamment sur le métier de couverture des taux de change.
Un avenir semé d’incertitudes
Encore peu évoquée dans les communications financières du 2e trimestre, la question portant sur l’accès au marché européen aux banques anglaises reste encore sans réponse. Cette question s’étend de manière indirecte aux banques hors UE ayant choisi le Royaume-Uni comme base d’accès au marché européen à travers le système de passeport européen, ou encore celle de l’accès au marché britannique pour les autres banque européennes. Dans ce cadre, HSBC précise que la réponse à une telle question reste encore incertaine de par sa nature politique et dépendra des futures négociations entre le Royaume-Uni et l’UE.
Au 30 juin, seul le groupe Société Générale fait référence à l’existence d’une plateforme européenne, déjà opérationnelle, qui dispose à la fois d’entités juridiques (filiales et succursales) et d’agréments nécessaires pour continuer à travailler au Royaume-Uni dans les mêmes conditions.
Conclusion
Si les impacts à court terme du Brexit sont facilement identifiables (dépréciation de la Livre Sterling, augmentation de la volatilité des marchés…), peu de banques osent encore se prononcer sur le moyen/long terme du fait du caractère très incertain des modalités des futurs accords entre l’UE et le Royaume-Uni.
Dans ce cadre, certaines banques essayent de dessiner des perspectives plus macro-économiques comme le montre l’image ci-dessous :
Plus impactées que leurs consœurs européennes, les banques britanniques se démarquent nettement en termes de communication financière sur le sujet, soulignant toutes leur capacité d’adaptation face à un avenir changeant et incertain.
Méthodologie
KPMG a réalisé une étude comparative des communiqués de presse et des slides investisseurs au 30 juin 2016 des principaux groupes bancaires européens : Barclays, BBVA, BPCE, BNP Paribas, Crédit Agricole, Commerzbank, Crédit Suisse, Deutsche Bank, Lloyds Banking Group, HSBC, ING, Nordea, Royal Bank of Scotland, Santander, Société Générale, UBS, Unicredit.
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