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Mercredi 12 Décembre 2007

9ème édition de l’Observatoire Européen des Marchés de l’Energie (OEME) de Capgemini

Capgemini, un des leaders mondiaux du conseil, des services informatiques et de l’infogérance, publie aujourd’hui la neuvième édition de son étude annuelle l’Observatoire Européen des Marchés de l’Energie (OEME) (1). Après la mise en oeuvre complète des deux premières Directives européennes, les mesures proposées récemment par la Commission Européenne (2) permettront-elles de résoudre ces problèmes ?


9ème édition de l’Observatoire Européen des Marchés de l’Energie (OEME) de Capgemini
La sécurité d’approvisionnement demeure préoccupante : les progrès sur les investissements électriques ont un impact négatif sur la réduction des émissions de CO2 et l’approvisionnement en gaz est fragilisé par des divergences entre la politique européenne et les ambitions russes. Par ailleurs, l’étude souligne le peu de progrès accompli vers un marché européen de l’énergie totalement fluide et compétitif, qui était l’objectif visé par les deux premières Directives.

Une nouvelle Directive européenne aura-t-elle un impact réel ?
En évaluant les résultats des deux premières Directives, le rapport s’interroge sur l’impact réel d’une nouvelle Directive européenne, imposant la séparation patrimoniale des réseaux (« unbundling ») sur la compétitivité et la fluidité des marchés de l’électricité et du gaz. En effet, à quelques exceptions près, on observe des prix de détail de l’électricité supérieurs à la moyenne européenne dans les Etats Membres dont les marchés sont ouverts à la concurrence depuis plus de 3 ans. Ceci amène donc à s’interroger sur la pertinence d’une troisième Directive pour améliorer la concurrence en Europe puisque les deux premières n’ont pas engendré de baisse de prix significative.

Selon Capgemini, d’autres mesures telles que la simplification des procédures administratives pour diminuer les risques des investisseurs, des incitations financières (via des tarifs adéquats) pour augmenter les investissements sur les interconnections (électriques et gazières) et l’adoption de nouveaux schémas de gestion des infrastructures et des marchés de gros doivent être mises en oeuvre pour aboutir à des résultats tangibles. Selon Colette Lewiner, Directeur International du secteur Energie, Utilities et Chimie chez Capgemini : “Toute proposition de Directive doit garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité et en gaz et la séparation patrimoniale des réseaux seule n’est pas une mesure suffisante pour créer un marché européen totalement fluide et compétitif.”

L’amélioration de la sécurité d’approvisionnement en Europe est-elle compatible avec les objectifs de l’Europe sur la réduction des émissions de CO2 ?
Si le rapport montre une certaine amélioration de la sécurité d’approvisionnement en électricité en Europe, c’est aux dépens de l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de CO2. En 2006, les Utilities ont poursuivi leurs investissements dans les infrastructures pour répondre à l’augmentation de la demande électrique et donc assurer une meilleure sécurité d’approvisionnement. Cependant, la situation est préoccupante au regard des défis liés au changement climatique, puisque 81% des centrales en construction utiliseront des combustibles fossiles impliquant un accroissement des émissions de CO2.
Capgemini estime qu’il faut mettre en place au plan européen et dans chaque Etat Membre une politique d’investissement dans des centrales électriques, cohérente avec les objectifs de sécurité d’approvisionnement et de réduction de CO2.

La sécurité de l’approvisionnement en gaz est-elle menacée ?
Enfin, le rapport alerte sur la divergence des stratégies européenne et russe qui peut menacer la sécurité d’approvisionnement en gaz. Le 19 septembre, lors de ses déclarations sur la séparation patrimoniale des réseaux, la Commission a annoncé la mise en place d’une clause de réciprocité. Cette dernière vise à empêcher des investisseurs étrangers à l’UE - y compris les compagnies russes - d’acquérir des sociétés européennes de transport de gaz et d’électricité. Elle répond aux craintes que Gazprom ne puisse dominer ces réseaux de transport comme il le fait progressivement sur les gazoducs alimentant l’Europe. Par ailleurs, ces mesures d’« unbundling », qui visent à faciliter l’accès au marché pour les nouveaux entrants, pourraient aider in fine Gazprom dans sa stratégie de domination des différents maillons - y compris le marché de détail - de la chaîne gazière. La bataille UE/Russie pour le contrôle de l’approvisionnement en gaz sur l’ensemble de la chaîne de valeur ne fait que débuter !

Colette Lewiner conclut : “Notre étude montre qu’en 2006 et 2007, la sécurité d’approvisionnement est restée une préoccupation majeure. Les investissements dans les infrastructures doivent non seulement croître en volume, mais les choix énergétiques sous jacents doivent aussi permettre de réaliser les objectifs de l’UE relatifs au changement climatique. Ces derniers ne pourront être atteints qu’avec une volonté politique forte, des quotas d’allocation de CO2 contraignants et un système d’échange de droits d’émission à long terme. Les sociétés d’électricité et de gaz doivent s’adapter, dans un contexte de pétrole cher, à leur nouvel environnement réglementaire et à un marché de plus en plus compétitif. Elles doivent pour cela optimiser leur portefeuille d’actifs, changer leur relations clients et mettre en oeuvre les nouvelles technologies énergétiques et informatiques.”

- Pour plus de détails sur l’analyse de Capgemini, veuillez vous référer aux 3 Annexes ci après.
- Une synthèse de l’étude peut être consultée à l’adresse suivante :
www.fr.capgemini.com/secteurs/energie/

A propos de Capgemini
Capgemini, un des leaders mondiaux du conseil, des services informatiques et de l’infogérance, aide ses clients à se transformer et à améliorer leurs performances en leur conseillant les technologies les plus adaptées. Capgemini s’engage ainsi à favoriser la liberté d’action de ses clients et à accroître leurs résultats, grâce au savoir-faire et à la capacité d’écoute de ses équipes, en s’appuyant sur une méthode de travail unique, la «Collaborative Business Experience ». Capgemini a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 7,7 milliards d’euros et emploie plus de 80 000 personnes dans le monde.
www.capgemini.com
Avec plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2006 et près de 8 000 consultants engagés dans des projets tant en Europe, qu’en Amérique du Nord ou dans la zone Asie Pacifique, le secteur mondial Energy, Utilities & Chemicals de Capgemini répond aux besoins en conseil de gestion et technologie de l'information de la plupart des grands acteurs mondiaux de ces industries.

(1) L’Observatoire Européen des Marchés de l’Energie est une publication annuelle de Capgemini qui a pour vocation de suivre les principaux indicateurs des marchés de l’électricité et du gaz, de surveiller l’équilibre entre l’offre et la demande et de mesurer les progrès dans l’établissement d’un marché ouvert et concurrentiel dans les 25 pays de l’Union Européenne. Cette 9e édition, bâtie à partir de données publiques combinée à l’expertise de Capgemini
sur le secteur énergétique, fait référence aux données de l’année 2006 et de l’hiver 2006-2007
(2) Le 19 septembre 2007, la Commission européenne a adopté un troisième train de propositions législatives destinées à « garantir à tous les Européens une liberté de choix et des avantages réels et effectifs »

Annexe 1
Les nouvelles mesures (projet de 3e Directive) annoncées par la Commission européenne visent à créer un marché européen de l’énergie totalement fluide et compétitif ; cette Directive donnera-t-elle plus de résultat que les précédentes ?


Selon le nouvel Observatoire Européen des Marchés de l’Energie (OEME) de Capgemini, la plupart (3) des Etats Membres dont les marchés sont ouverts à la concurrence depuis plus de 3 ans ont des prix de détail de l’électricité supérieurs à la moyenne européenne.

L’écart des prix aux particuliers entre les différents pays européens reste très élevé. Ils varient de 60 centimes à 2€/kWh (les prix les plus bas étant pratiqués en Pologne, France, Finlande et Espagne). Les pays les plus chers sont la Norvège, l’Irlande, les Pays-Bas et l’Allemagne, or les marchés de ces pays sont totalement ouverts à la concurrence depuis 3 à 7 ans et leurs prix aux particuliers étaient déjà les plus élevés un an auparavant. Le rapport note également que les prix du gaz aux particuliers en Allemagne, au Danemark, en Irlande et aux Pays-Bas sont les plus élevés.

On peut donc se demander si une 3e Directive est susceptible d’améliorer la concurrence en Europe puisque les deux premières Directives n’ont pas concrètement engendré une baisse des prix. Ceci démontre qu’il n’existe pas de corrélation claire entre ouverture des marchés et niveau des prix. D’autres facteurs tels que l’existence de tarifs régulés ou de subventions et le choix du « mix énergétique » sont proéminents dans la formation des prix de détail. Le rapport fait mention de progrès vers un marché de gros européen de l’électricité plus intégré.

La croissance des échanges énergétiques se poursuit, tant en termes de volumes que de « produits » offerts par les bourses d’échanges :
- En 2006, le volume d’électricité échangé en Europe a augmenté de 19%, établissant un nouveau record de 4 509 TWh ;
- Onze opérateurs de bourses d’électricité sont en service sur le marché d’Europe de l’Ouest, deux nouvelles bourses ayant débuté leurs activités en 2006 : le Belpex (Belgique) et l’OMIP (Portugal/Espagne) ;
- Via le couplage des marchés « spot » néerlandais, belge et français, « Belpex » optimise la capacité d’interconnexion en allouant simultanément les capacités transfrontalières de ces trois pays. Grâce au renforcement des interconnexions, ce couplage des marchés a aussi permis une harmonisation des prix. Ce système sera étendu aux pays Scandinaves, à l’Allemagne et au Royaume-Uni tandis que Powernext en France et EEX en Allemagne travaillent sur un projet de rapprochement.

Cependant, bien que les GRT européens aient repris leurs investissements en matière d’infrastructures, on ne note aucune amélioration significative des interconnexions ni une réduction des congestions aux interconnexions prioritaires. L’objectif d’un marché européen de l’énergie est encore loin d’être atteint. Pour accélérer l’atteinte de cet objectif, la Commission européenne a annoncé le 19 septembre 2007 un nouveau train de mesures visant à séparer la propriété des réseaux de transport, de la production et de la vente (unbundling).

L’analyse de Capgemini conclut (4) :
- Il n’existe que deux modèles viables et tous deux doivent être soigneusement évalués : l’ITSO (‘Independent Transmission System Operators’) (5) et l’ISO « profond » (Independent System Operators) (6) ;
- En Europe, il existe des différences essentielles entre les marchés du gaz et de l’électricité. Compte tenu de la dépendance croissante vis-à-vis de la Russie, la sécurité d’approvisionnement en gaz est primordiale. Dans ce contexte, la divergence des stratégies européenne (d’unbundling) et russe (de « super bundling ») est susceptible de créer des tensions supplémentaires sur l’approvisionnement.

Selon Colette Lewiner, Directeur International du secteur Energie, Utilities et Chimie chez Capgemini : “Alors que les prix de gros de l’électricité et du gaz tendent à s’aligner en Europe, ce n’est pas du tout le cas des prix de détail, comme le montre notre rapport. De plus, il n’existe pas de corrélation claire entre ouverture des marchés et niveau des prix. La dérégulation est donc loin d’être l’unique facteur responsable de la formation des prix de l’électricité et du gaz et « l’unbundling » souhaité par la Commission européenne n’est pas une mesure suffisante pour améliorer la concurrence et faire baisser les prix.”

(3) La Finlande et l’Espagne sont les deux seuls pays dont les marchés sont ouverts depuis plus de 3 ans et reportant des prix aux particuliers inférieurs à la moyenne européenne. Moyenne européenne : 120€/MWh hors taxe, données Eurostat, janvier 2007
(4) Séparation des Réseaux de Transport d’Énergie (Unbundling) : Un point de vue de Colette Lewiner et Oskar Almen
(5) Réseaux de transport filialisés et indépendants
(6) Opérateurs de réseaux indépendants

Annexe 2
La sécurité d’approvisionnement en électricité en Europe s’est améliorée, mais semble être incompatible avec les objectifs de l’Europe en matière de réduction des émissions de CO2.


En 2006, les « Utilities » ont poursuivi leurs investissements dans de nouvelles capacités de production, et les marges réelles de production se sont améliorées, cependant ces nouvelles centrales et celles en projet sont pour la plupart des centrales au gaz ou au charbon. Elles vont donc contribuer à l’augmentation des émissions de CO2, en contradiction avec les objectifs de baisse de l’Union Européenne.

Alors que le précédent rapport concluait que la sécurité d’approvisionnement en électricité de l‘Europe était menacée et qu’il faudrait investir 700 milliards d’euros dans les nouvelles centrales sur les 25 prochaines années, le nouveau rapport constate que la croissance des investissements dans les infrastructures électriques et gazières amorcée en 2005 se confirme en 2006 (augmentation de 2,2% de la capacité de production européenne sur 2006 par rapport à 2005).

Les centrales planifiées au sein de l’EU-25 représentent une capacité totale de 190 GW et les projets ayant déjà déposé un permis de construire représentent 165 GW. Dans son scénario prudent, l’UCTE (7) considère que les capacités de production devraient être suffisantes jusque vers 2014-2015.

La consommation d’électricité de pointe en Europe a augmenté de 1,7% en 2006. Cette hausse modeste, qui s’explique par un hiver doux ; ainsi que la poursuite des investissements dans les moyens de production, ont permis une amélioration des marges réelles de production (7,6% contre moins de 5% l’année précédente).

Cependant, la situation est moins bonne si l’on examine l’impact de ces investissements sur les objectifs 2020 de l’UE relatifs au changement climatique8 :
- 81% des centrales prévues sont des centrales à combustible fossile – gaz ou charbon – grosses émettrices de CO2, ce qui va à l’encontre de l’objectif de réduction de 20% des émissions de CO2 fixé par la Commission européenne ;
- En 2006, les énergies renouvelables (énergie hydraulique, éolienne, solaire et biomasse) représentaient 6,5% de l’énergie primaire. Malgré des investissements importants dans certains pays comme l’Espagne ou l’Allemagne (avec respectivement 1,6 GW et 2,2 GW de nouvelles capacités éoliennes installées en 2006), ce pourcentage est encore bien loin des 12% prévus par l’Union Européenne en 2010, et de l’objectif de 20% en 2020 ;
- Enfin, la consommation moyenne électrique de l’Union européenne (9) a progressé de 1,4% en 2006. Bien que ce chiffre recouvre diverses situations parmi les Etats Membres, cette tendance va elle aussi à l’encontre de l’objectif de réduction de 20% de la consommation d’énergie en Europe à l’horizon 2020.

Pour Colette Lewiner, Directeur International du secteur Energie, Utilities et Chimie de Capgemini: “Les économies d’énergie sont un objectif majeur car elles conduisent généralement à une réduction des émissions de CO2. Le coût de la politique Européenne liée au changement climatique doit être calculé et maîtrisé afin d’éviter toute incidence sur la compétitivité de l’Europe. Une volonté politique forte sera nécessaire pour donner une priorité claire à ces objectifs par rapport aux intérêts industriels nationaux. Des objectifs chiffrés similaires devront être adoptés par d’autres régions du monde très fortement consommatrices d’énergie telles que l’Amérique du Nord, la Chine et l’Inde, sinon l’effort européen ne représentera qu’une goutte d’eau dans l’océan.”

(7) Rapport de l’UCTE (Union pour la coordination du Transport de l’Electricité) “System Adequacy Forecast 2007-2020”
(8) En mars 2007, les ministres de l’UE ont demandé aux Etats membres de s’engager à réduire de 20% leur consommation d’énergie et leur émission de gaz à effet de serre, ainsi que d’augmenter de 20% la part des énergies renouvelables dans leur production d’énergie. L’horizon de cet objectif “3 x 20%” est l’année 2020.
(9) Pays de l’UCTE

Annexe 3
La confrontation entre la stratégie de l’UE et celle de la Russie constitue une menace pour la sécurité d’approvisionnement en gaz


Du fait d’un été 2006 humide et d’un hiver 2006/2007 doux, la sécurité d’approvisionnement en gaz a été bonne en Europe mais cette situation cache des questions stratégiques importantes révèle le nouvel Observatoire Européen des Marchés de l’Energie (OEME) de Capgemini.

Alors que l’UE tente de sécuriser ses approvisionnements en gaz, la Russie cherche à maîtriser tous les maillons de la chaîne gazière et commence à pénétrer le marché de détail européen. Ces divergences stratégiques constituent une menace pour la sécurité d’approvisionnement de l’Europe.

L’Europe est largement dépendante des importations pour satisfaire ses besoins en gaz. En 2006, celles-ci représentaient 54% de ses besoins totaux, la Russie contribuant, via Gazprom (10) (, à 25 % de l’approvisionnement total. Selon le Livre Vert (11) de l’UE, cette part passera à 50 % en 2030.

La dépendance du gaz russe varie d’un pays à l’autre, les pays les plus dépendants étant les anciens membres de la CEI. Cette vulnérabilité explique pourquoi la Russie est si puissante quand elle s’engage dans des épreuves de force avec eux (Ukraine – début 2006, Géorgie et Bélarus – fin 2006). L’Ukraine étant un pays de transit de gaz, la crise de janvier 2006 a induit des problèmes d’approvisionnement dans de nombreux pays européens soulignant la fragilité globale de l’UE.

Vis-à-vis de l’UE, l’objectif de Gazprom est double : accroître son contrôle sur les gazoducs transportant le gaz des anciennes Républiques Soviétiques vers l’Europe et pénétrer les marchés de détail européens.
- Bataille pour le contrôle des gazoducs : Contrairement aux prises de position récentes de la Commission européenne visant à séparer la propriété des réseaux de transport, de la production et de la vente de gaz (unbundling), Gazprom est en train d’accroître son contrôle sur les champs gaziers russes et sur les gazoducs alimentant l’Europe. La Russie refuse toujours de ratifier la Charte européenne de l’énergie et d’accorder l’accès à son réseau de gazoducs à des tiers. Contrairement à la politique Européenne « d’unbundling » – on peut dire qu’elle pratique une politique de « super-bundling » ;
- Présence sur l’ensemble de la chaîne de valeur : la stratégie de Gazprom consiste à être présent sur toute la chaîne de valeur et à capturer les marges associées. De nombreux contrats ouvrant l’accès au marché de détail ont déjà été signés entre Gazprom et des entreprises énergétiques européennes (E.ON-Ruhrgas en Allemagne, Eni en Italie). Gazprom a aussi acquis en 2006 et 2007 deux commercialisateurs au Royaume-Uni.

Colette Lewiner, Directeur International du secteur Energie, Utilities et Chimie chez Capgemini analyse : ”L’UE tente de réagir en imposant une clause de réciprocité visant à empêcher des investisseurs étrangers, y compris les compagnies russes, d’acquérir des sociétés européennes de transport de gaz et d’électricité répondant ainsi aux craintes que Gazprom ne finisse par dominer les champs gaziers, les gazoducs et les circuits de commercialisation. Cette analyse amène à penser que la bataille UE/Russie pour le contrôle de l’approvisionnement en gaz et de sa chaîne de valeur ne fait que débuter.”

(10) Gazprom est la plus importante compagnie verticalement intégrée du secteur du gaz naturel en terme de réserves (61% de la totalité des réserves russes de gaz naturel et environ 17% des réserves mondiales), de production (85% de la production intérieure, un cinquième de la production mondiale) et de transport (elle détient le plus grand réseau au monde de gazoducs haute pression). Elle est contrôlée par la Fédération de Russie qui y a augmenté sa participation en juin 2005 avec pour objectif de reprendre le contrôle des ressources naturelles nationales, qui sont le fondement de l’économie russe.
(11) Livre Vert de l’UE, publié en mars 2006.

www.capgemini.com

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