La SEC ouvre la voie à la tokenisation d’actifs via le DTCC

Les États-Unis viennent de franchir un cap stratégique dans la tokenisation des marchés financiers. La Securities and Exchange Commission (SEC) a accordé au Depository Trust & Clearing Corporation (DTCC) une lettre de non-action autorisant l’utilisation de la blockchain pour conserver et reconnaître des actions, obligations et Treasuries sous forme tokenisée.

Cette décision acte, pour la première fois à cette échelle, l’intégration officielle d’infrastructures blockchain au cœur du système américain de post-marché.

Un feu vert encadré sur trois ans

L’autorisation s’inscrit dans un cadre pilote strict :

  • Durée limitée à trois ans, avec obligation de reporting régulier.
  • Usage restreint à des blockchains pré-approuvées, répondant aux standards de sécurité du régulateur.
  • Extension de la tenue de registres du DTCC vers la blockchain, permettant la reconnaissance d’actifs financiers tokenisés.
  • Couverture large : actions tokenisées, obligations, Treasuries et autres Real-World Assets (RWA).

Le DTCC demeure l’unique dépositaire et opérateur de compensation, la blockchain agissant ici comme un registre complémentaire et non comme un substitut.

Une évolution structurante pour les marchés

Cette avancée vient confirmer un mouvement déjà initié : la tokenisation évolue d’expérimentations périphériques vers des mécanismes intégrés aux infrastructures critiques.
Pour les acteurs institutionnels, l’intérêt est double : réduction du risque opérationnel et efficacité accrue du cycle post-trade, grâce à un suivi des titres en temps réel.

Elle ouvre également la voie à une standardisation progressive de la tokenisation des RWA, considérée comme l’un des relais de croissance majeurs du secteur.

Un potentiel colossal : 100 000 milliards de dollars tokenisables

En toile de fond, le DTCC affiche une ambition claire : tokeniser à terme l’intégralité de son dépositaire, soit environ 100 000 milliards de dollars de titres.
Objectif : basculer vers une infrastructure hybride dans un premier temps, puis potentiellement native blockchain à plus long terme — sous réserve d’une nouvelle série d’approbations réglementaires.

Un signal fort envoyé au marché

Cette décision est l’un des signaux les plus tangibles envoyés par un régulateur américain en faveur de l’adoption institutionnelle des technologies blockchain. Elle pourrait accélérer :

  • l’arrivée de nouveaux cas d’usage RWA,
  • la modernisation des infrastructures de marché,
  • et l’intérêt des banques, asset managers et custodians pour les modèles « blockchain-native ».

La tokenisation, longtemps cantonnée aux discours prospectifs, entre désormais dans une phase d’implémentation réelle au cœur du système financier américain.

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