CoinShares dévoile l’ascension de la finance hybride, nouvelle matrice entre blockchain et finance traditionnelle
08/12/2025
À son lancement en 2009, Bitcoin promettait de contourner banques, gouvernements et intermédiaires. Quinze ans plus tard, le scénario a pris une tournure inattendue : le plus grand gestionnaire d’actifs au monde émet des fonds tokenisés sur des blockchains publiques, J.P. Morgan déploie des dépôts tokenisés sur Ethereum, et le gouvernement américain détient du Bitcoin dans une réserve stratégique.
Dans son Outlook 2026 sur les actifs numériques publiées aujourd’hui, CoinShares International Limited (Nasdaq Stockholm : CS ; US OTCQX : CNSRF) avance que c’est cette convergence, et non la disruption, qui définira les années à venir. Le rapport introduit le concept de « finance hybride » : la fusion des écosystèmes crypto avec les systèmes financiers traditionnels, donnant naissance à une infrastructure qu’aucune des deux industries n’aurait pu bâtir seule.
Jean-Marie Mognetti, CEO de CoinShares
« Les actifs numériques n’opèrent plus en marge de l’économie traditionnelle ; ils s’y intègrent progressivement. Si 2025 a marqué l’année du retour en grâce, 2026 s’annonce comme celle de l’ancrage dans l’économie réelle. »

La finance hybride prend forme
L’ampleur de cette intégration est désormais quantifiable. Les volumes de transactions en stablecoins rivalisent avec ceux de Visa et Mastercard réunis, et le Secrétaire au Trésor américain Scott Bessent anticipe un marché de 3 000 milliards de dollars d’ici 2030. Les actifs tokenisés, tirés par le crédit privé et les bons du Trésor américain, ont plus que doublé en 2025. À lui seul, le protocole de prêt décentralisé AAVE dispose d’une liquidité suffisante pour figurer parmi les cinquante plus grandes banques américaines.
Le fonds monétaire tokenisé BUIDL de BlackRock, les dépôts tokenisés de J.P. Morgan sur Base et le stablecoin PYUSD de PayPal témoignent d’un basculement : la finance traditionnelle ne se contente plus d’observer, elle construit sur les blockchains publiques.
Bitcoin s’installe dans le paysage financier
La trajectoire de Bitcoin illustre cette mutation. Les ETF spot américains ont capté plus de 90 milliards de dollars. Les trésoreries d’entreprises détiennent désormais plus d’un million de BTC, répartis sur 190 sociétés cotées, près de quatre fois plus qu’il y a dix-huit mois. Les marchés d’options ont gagné en maturité, les restrictions sur les plans de retraite ont été levées, et le gouvernement américain a constitué une réserve stratégique de Bitcoin.
Le rapport anticipe une poursuite de cette adoption en 2026 : ouverture officielle des allocations aux ETF Bitcoin par les grandes maisons de courtage, accès proposé par au moins un grand fournisseur de plans 401(k), et mise en place de services de règlement institutionnel direct par les banques dépositaires.
Sur le front des prix, CoinShares esquisse trois scénarios selon le contexte macroéconomique : un atterrissage en douceur accompagné de gains de productivité pourrait propulser Bitcoin au-delà de 150 000 dollars ; une croissance modérée mais stable le maintiendrait dans une fourchette de 110 000 à 140 000 dollars ; enfin, un scénario de stagflation ou de récession exercerait une pression à court terme, avant un rebond.
La bataille des plateformes s’intensifie
La course au statut d’infrastructure de règlement/livraison, de la finance hybride s’accélère. Ethereum conserve sa position dominante, avec 13 milliards de dollars d’entrées nettes dans les ETF et des déploiements institutionnels, dont celui de J.P. Morgan sur le réseau Base de Coinbase. Solana a opéré un retour remarquable, voyant son offre de stablecoins passer de 1,8 à 12 milliards de dollars depuis janvier 2024. Hyperliquid, plateforme de dérivés forte de seulement onze employés, a traité près de 3 000 milliards de dollars en volume cumulé et redistribue 99 % de ses revenus aux détenteurs de tokens via des rachats quotidiens.
James Butterfill, Directeur de la Recherche chez CoinShares
« En 2026, le système financier se réarchitecturera discrètement autour des blockchains publiques et des couches de règlement numériques. Marchés, régulateurs et institutions considèrent désormais la crypto comme une composante à part entière de l’industrie financière, et non plus comme une exception. »
Des trajectoires réglementaires divergentes créent des opportunités
Le rapport cartographie l’émergence de philosophies réglementaires distinctes à travers le monde. Le cadre MiCA de l’Union européenne offre désormais une sécurité juridique complète en matière d’émission, de conservation et de négociation. Aux États-Unis, le GENIUS Act classe les stablecoins de paiement hors du périmètre des valeurs mobilières, tout en imposant un adossement au Trésor, générant ainsi une nouvelle source de demande pour la dette publique américaine. L’Asie s’oriente vers des normes prudentielles inspirées des accords de Bâle, Hong Kong finalisant ses exigences en capital applicables aux crypto-actifs, effectives dès janvier 2026.
Une industrie en pleine mutation
Deux évolutions majeures signalent un changement structurel. Les mineurs de Bitcoin ont annoncé 65 milliards de dollars de contrats dans le calcul haute performance (HPC) et l’intelligence artificielle avec les hyperscalers, se transformant ainsi en fournisseurs d’infrastructures de calcul diversifiées. Parallèlement, les marchés de prédiction ont conquis le grand public : Intercontinental Exchange, maison mère du New York Stock Exchange, a réalisé un investissement stratégique pouvant atteindre 2 milliards de dollars dans Polymarket, dont les cotes constituent désormais un outil de prévision calibré rivalisant avec les sondages traditionnels.
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