Voilà donc Wall Street au plus haut historique. Au terme d’un marché haussier qui n’en finit plus de durer, l’indice S&P 500 a dépassé le niveau des 3 000 points pour atteindre 3 047 points le 30 octobre 2019. C’est un pied de nez à la saisonnalité qui veut que la période actuelle soit une des plus dangereuses pour les actions. C’est aussi un pied de nez au risque général, dont nous disons depuis 3 ans qu’il n’a cessé d’augmenter, jusque maintenant…le moment ou Wall Street fête son plus haut historique.
La mécanique sous-jacente est bien connue : plus les risques augmentent, plus le système génère des anticorps, dont l’objectif est d’éviter que le risque devienne réalité. Les anticorps, c’est la liquidité surabondante qui a été injectée par les banques centrales et que la sphère financière exige toujours en plus grande quantité. L’addiction est une pathologie clairement diagnostiquée : la situation actuelle du marché monétaire américain, qui a désormais besoin de béquilles fournies par la Fed, est un bel exemple concret. La Banque Centrale des USA prend en pension à une journée dans ses opérations de « repo », plus de 100 Mds$ de papiers divers et variés, pour s’assurer que les taux du marché monétaire ne flambent pas. Ce problème complexe de tuyauterie monétaire a été largement décrit, mais finalement le médecin reste au chevet du malade qu’est devenu le marché monétaire américain : la Fed a décidé de procéder à des achats de t-bills à hauteur de 60Mds$ par mois. Cette situation particulièrement inquiétante, puisqu’elle nous rappelle les débuts de la crise de notre propre marché interbancaire en 2007, a été causée, dit-on, par la conjonction de plusieurs phénomènes purement techniques. En fait, le secrétariat au Trésor américain par la voie de son patron, Steven Mnuchin, considère que les règles prudentielles qui s’imposent aux banques commerciales sont trop sévères, et stérilisent de plus en plus de liquidités. Mais le doute subsiste, qui justifie ce que l’on peut appeler un nouveau Quantitative Easing américain.
Si la liquidité est nécessaire au système bancaire dans ses opérations à très court terme, elle a aussi eu pour effet de faire baisser les taux obligataires à des niveaux particulièrement bas. La faiblesse de ces taux obligataires, associée à la grande disponibilité du crédit, est bien sur un moteur très puissant pour justifier la hausse des cours des actions. Toutes choses égales par ailleurs, la baisse des taux induit une baisse de la rentabilité attendue, ce qui mécaniquement gonfle la valeur et le prix des actions. L’autre phénomène, plus spécifiquement américain, est que la baisse des taux permet aux entreprises américaines de financer des rachats massifs d’actions, qui constituent un deuxième dividende. Plutôt que d’investir dans la sphère réelle et de contribuer à la croissance économique générale, les entreprises américaines préfèrent acheter leurs propres actions pour les annuler. Elles peuvent ainsi montrer une hausse du bénéfice par action, et donc, normalement et toutes choses égales par ailleurs, produire directement une hausse du cours. Le cas d’Apple, qui a publié cette semaine ses comptes trimestriels, est un exemple édifiant. La première entreprise du monde par la capitalisation boursière (qui dépasse 1100 Mds$), a en effet publié un bénéfice net trimestriel en masse à nouveau en baisse, alors que son bénéfice par action a progressé. Depuis 5 ans, il a progressé de 70%, alors que son bénéfice net en masse, a augmenté de 25%. Depuis 18 mois, l’indicateur prospectif annuel du bénéfice par action a progressé de 6% alors que le bénéfice en masse (le numérateur) a baissé de 6%...Ainsi va la magie des taux bas et de ce monde d’hyper liquidité : elle transforme la baisse des profits en hausse du bénéfice par action. Elle transforme le risque en hausse du cours des actions. Et explique largement la hausse de Wall Street, qui demeure tirée par la progression du bénéfice par action et aujourd’hui, ne montre pas de signe de surévaluation au niveau du S&P en tous cas. Grace à l’hyper liquidité.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : les taux souverains ont poursuivi leur remontée en Europe et aux USA. L’€ a confirmé sa reprise (+0,1% à nouveau) contre le $.
Tendances récentes sur les matières premières : Les prix du pétrole et du cuivre demeurent fermes.
Investisseurs : nous recommandons aux investisseurs à risque moyen ou faible de sous pondérer les actions au maximum.
Comm spec
Le CAC développe une inertie haussière et reste bien orienté au-dessus de 5600 points
La mécanique sous-jacente est bien connue : plus les risques augmentent, plus le système génère des anticorps, dont l’objectif est d’éviter que le risque devienne réalité. Les anticorps, c’est la liquidité surabondante qui a été injectée par les banques centrales et que la sphère financière exige toujours en plus grande quantité. L’addiction est une pathologie clairement diagnostiquée : la situation actuelle du marché monétaire américain, qui a désormais besoin de béquilles fournies par la Fed, est un bel exemple concret. La Banque Centrale des USA prend en pension à une journée dans ses opérations de « repo », plus de 100 Mds$ de papiers divers et variés, pour s’assurer que les taux du marché monétaire ne flambent pas. Ce problème complexe de tuyauterie monétaire a été largement décrit, mais finalement le médecin reste au chevet du malade qu’est devenu le marché monétaire américain : la Fed a décidé de procéder à des achats de t-bills à hauteur de 60Mds$ par mois. Cette situation particulièrement inquiétante, puisqu’elle nous rappelle les débuts de la crise de notre propre marché interbancaire en 2007, a été causée, dit-on, par la conjonction de plusieurs phénomènes purement techniques. En fait, le secrétariat au Trésor américain par la voie de son patron, Steven Mnuchin, considère que les règles prudentielles qui s’imposent aux banques commerciales sont trop sévères, et stérilisent de plus en plus de liquidités. Mais le doute subsiste, qui justifie ce que l’on peut appeler un nouveau Quantitative Easing américain.
Si la liquidité est nécessaire au système bancaire dans ses opérations à très court terme, elle a aussi eu pour effet de faire baisser les taux obligataires à des niveaux particulièrement bas. La faiblesse de ces taux obligataires, associée à la grande disponibilité du crédit, est bien sur un moteur très puissant pour justifier la hausse des cours des actions. Toutes choses égales par ailleurs, la baisse des taux induit une baisse de la rentabilité attendue, ce qui mécaniquement gonfle la valeur et le prix des actions. L’autre phénomène, plus spécifiquement américain, est que la baisse des taux permet aux entreprises américaines de financer des rachats massifs d’actions, qui constituent un deuxième dividende. Plutôt que d’investir dans la sphère réelle et de contribuer à la croissance économique générale, les entreprises américaines préfèrent acheter leurs propres actions pour les annuler. Elles peuvent ainsi montrer une hausse du bénéfice par action, et donc, normalement et toutes choses égales par ailleurs, produire directement une hausse du cours. Le cas d’Apple, qui a publié cette semaine ses comptes trimestriels, est un exemple édifiant. La première entreprise du monde par la capitalisation boursière (qui dépasse 1100 Mds$), a en effet publié un bénéfice net trimestriel en masse à nouveau en baisse, alors que son bénéfice par action a progressé. Depuis 5 ans, il a progressé de 70%, alors que son bénéfice net en masse, a augmenté de 25%. Depuis 18 mois, l’indicateur prospectif annuel du bénéfice par action a progressé de 6% alors que le bénéfice en masse (le numérateur) a baissé de 6%...Ainsi va la magie des taux bas et de ce monde d’hyper liquidité : elle transforme la baisse des profits en hausse du bénéfice par action. Elle transforme le risque en hausse du cours des actions. Et explique largement la hausse de Wall Street, qui demeure tirée par la progression du bénéfice par action et aujourd’hui, ne montre pas de signe de surévaluation au niveau du S&P en tous cas. Grace à l’hyper liquidité.
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Eric Galiègue
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'ACIFTE, association agrée par l' AMF
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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Fondée en 2015, Chaineum est un cabinet de conseil en opérations de haut de bilan offrant une expertise de premier plan en matière d’ICO et STO, avec une vision stratégique orientée tant vers le métier de ses clients que sur la technologie blockchain. A ce titre, Chaineum a participé à la mise en œuvre de bonnes pratiques dans le secteur (ICO Charter, Security Token Network).
La division services blockchain de Chaineum, développe la technologie Chaineum Segment, une blockchain privée orientée objets.
About Chaineum:
Founded in 2015, Chaineum is a leading corporate finance advisory firm with a strong expertise in ICO and STO, and a strategic focus on both its clients' business and blockchain technology. As such, Chaineum paved the way in the implementation of certain best practices in this sector (ICO Charter, Security Token Network).
Chaineum's blockchain services division, is developing Chaineum Segment technology, an object-oriented private blockchain.
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