Agrément : n.m permission, approbation émanant d’une autorité / Qualité par laquelle quelqu’un ou quelque chose plaît, qui les rend agréable, leur donne de l’attrait.
Eh bien, ce mercredi 19 juillet au cœur du palais Brongniart à Paris, il était question des deux.
En quelques années, le WEB3 : ou la nouvelle génération de transmission de l’information via Internet grâce à la technologie blockchain, s’est imposée.
Après des débuts, au détour des années 2010, quelque peu « foutraques » mêlant esprit bon enfant rebelle dévoreur de pizza dans une ambiance libertaire avec, petits comme grands escrocs plus ou moins avertis, il semblerait que la technologie soit aux portes de son adulescence. Comprendre : ni tout à fait nouvelle, ni tout à fait mature.
Côté plus si jeune ou plutôt plus si naïve : tous les acteurs présents ont salué la précocité du cadre français qui a su prendre les devants de la course en Europe pour montrer l’exemple. Une réglementation unanimement saluée comme "une chance", "une opportunité" avec des acteurs référents jugés "à l’écoute" (et plus disponibles qu'au Royaume-Uni par exemple) et soutenant des initiatives à l’instar du régime pilote mis en place depuis le mois de mars de cette année.
Par ailleurs, les représentants des sociétés crypto comme Binance ou Bitpanda ont aussi salué la dynamique du territoire français pourvu de compétences en matière de développement WEB3, d'ingénieurs, de mathématiciens.
« Je suis installé à Station F depuis 2018, j’ai vu l’écosystème grandir et devenir attractif grâce au régulateur. L’écosystème français est l’un des meilleurs et beaucoup de grands internationaux s’installent à Paris pour cette raison » a argumenté Laszlo Szabo, CEO de Kiln.
Alors maintenant que les bases sont plantées : tant d’un point de vue des compétences en présence que du cadre précurseur, que les appuis politiques sont conscientisés, comment conserver cette avance pour gagner en maturité ?
Le député de Paris, Paul Midy a son idée sur la question. « En France, il est plus difficile de lever des fonds qu’au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Nous avons la chance d’avoir un système de retraite par répartition. Et c’est une véritable chance. Mais il faut reconnaître aux fonds de pension anglo-saxons leur capacité à drainer de l’investissement. Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire des choses ».
Et le député de souligner la volonté du gouvernement de flécher l’épargne des Français au profit de l’investissement dans l’économie via les plans Tibi 1 et 2, dont le dernier volet a été dévoilé à l’occasion de Vivatech.
Le député souhaite consolider le dispositif en ouvrant beaucoup plus la notion de Jeunes Entreprises Innovantes. « L’industrie liée à la technologie blockchain a un potentiel absolument colossal : nous sommes au tout début de l’histoire. Il y a un véritable potentiel et une nécessité d’accompagner cette dynamique. Il ne faut pas tuer l’innovation dans l’œuf. Et à ce propos, beaucoup de jeunes entreprises de la crypto n’arrivent pas à être considérées comme des JEI, la définition est donc à élargir. »
Et c’est tout le paradoxe de cette jeune économie notamment de la Defi, de l’investissement version WEB3.
Nombre de ces start-ups proposent ou souhaitent proposer aux Français ou aux entreprises d’investir en crypto pour diversifier leur portefeuille ou leur trésorerie. Elles souhaitent ainsi obtenir l’enregistrement PSAN voire l’Agrément, le saint-graal leur permettant de se voir ouvrir rapidement les portes de l’Europe, mais les process requièrent nombre d’investissement en temps comme en avocats. Elles n’ont pas la trésorerie pour assumer cela et les portes des crédits bancaires leur sont le plus souvent fermées.
Il serait donc venu le temps de pousser à une réflexion totalement décorrélée des codes déjà en place. De comprendre que lorsque l’on évoque le WEB3, il est question de révolution et non pas d’évolution.
« Il est complètement faux de s’imaginer que si vous partez de votre dispositif en WEB2 et que vous connectez des technologies idoines vous êtes dans le WEB3. » relate le Docteur Joachim Schwerin, rattaché à la commission européenne. Venu sur scène pour échanger sur les frontières du metavers aux côtés de Neal Robert, CEO de bem.Builders, le chercheur a fait passer le débat au-delà des frontières des problématiques de l’investissement, de la fiscalité et de la réglementation. Pointant du doigt, « cette nouvelle génération » qui a su se passer des banques et s’auto-réguler via un contrôle social certes, virtuel, mais visiblement bien présent. « La blockchain est aujourd’hui moins sujette aux pirates que la finance traditionnelle ne l’est aujourd’hui. (…) Si les banques traditionnelles doivent trouver leur rôle, nous devrions arrêter de penser que tout nécessite de la régulation. Nous devons certes, être vigilants. Nous devons éduquer et nous éduquer mais cette nouvelle génération sait ce qu’elle fait. »
Et cette « nouvelle génération » (qui reste quand même à déterminer : quand fait on partie de la "nouvelle génération" ?) semble ne plus vouloir dépendre à 100 %, des plateformes centralisées dans la gestion de leur contacts et affichent leur volonté de ne dévoiler que ce qui est nécessaire.
« Pour prendre un cas d’usage, assez accessible. Aujourd’hui, si vous souhaitez acheter de l’alcool, on vous demande une pièce d’identité. Vous dévoilez, en plus de votre date de naissance, votre nom entier, votre lieu de naissance, votre adresse… Avec la blockchain, vous pouvez ou vous pourrez juste partager une seule information. En l'occurence juste votre âge ou mieux : avoir un tiers de confiance qui garantisse que vous êtes majeur sans avoir à donner la date » relate Stéphanie Zolesio, qui dirige Casino Immobilier intervenue aux côtés, notamment de Frédéric Montagnon, Président d’Arianee
Bref, ce temps de l’agrément bientôt généralisé grâce notamment à Mica, devrait aussi être celui de plus de transparence, de plus de liberté dans le contrôle de ses datas ?
En attendant cette échéance qui nécessitera encore pas mal d’ajustements et de débats, le temps de « l’agrément » au sens second du terme, est aussi venu pour les équipes de Finyear
La newsletter quotidienne s’arrête jusqu’au 4 septembre, mais le site lui reste ouvert au cas où vous souhaiteriez vous replonger dans certaines de ces rencontres qui ont émaillé ces trois derniers mois.
De très beaux moments « d’agrément » à tous !
Anne-Laure Allain
Eh bien, ce mercredi 19 juillet au cœur du palais Brongniart à Paris, il était question des deux.
En quelques années, le WEB3 : ou la nouvelle génération de transmission de l’information via Internet grâce à la technologie blockchain, s’est imposée.
Après des débuts, au détour des années 2010, quelque peu « foutraques » mêlant esprit bon enfant rebelle dévoreur de pizza dans une ambiance libertaire avec, petits comme grands escrocs plus ou moins avertis, il semblerait que la technologie soit aux portes de son adulescence. Comprendre : ni tout à fait nouvelle, ni tout à fait mature.
Côté plus si jeune ou plutôt plus si naïve : tous les acteurs présents ont salué la précocité du cadre français qui a su prendre les devants de la course en Europe pour montrer l’exemple. Une réglementation unanimement saluée comme "une chance", "une opportunité" avec des acteurs référents jugés "à l’écoute" (et plus disponibles qu'au Royaume-Uni par exemple) et soutenant des initiatives à l’instar du régime pilote mis en place depuis le mois de mars de cette année.
Par ailleurs, les représentants des sociétés crypto comme Binance ou Bitpanda ont aussi salué la dynamique du territoire français pourvu de compétences en matière de développement WEB3, d'ingénieurs, de mathématiciens.
« Je suis installé à Station F depuis 2018, j’ai vu l’écosystème grandir et devenir attractif grâce au régulateur. L’écosystème français est l’un des meilleurs et beaucoup de grands internationaux s’installent à Paris pour cette raison » a argumenté Laszlo Szabo, CEO de Kiln.
Alors maintenant que les bases sont plantées : tant d’un point de vue des compétences en présence que du cadre précurseur, que les appuis politiques sont conscientisés, comment conserver cette avance pour gagner en maturité ?
Le député de Paris, Paul Midy a son idée sur la question. « En France, il est plus difficile de lever des fonds qu’au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Nous avons la chance d’avoir un système de retraite par répartition. Et c’est une véritable chance. Mais il faut reconnaître aux fonds de pension anglo-saxons leur capacité à drainer de l’investissement. Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire des choses ».
Et le député de souligner la volonté du gouvernement de flécher l’épargne des Français au profit de l’investissement dans l’économie via les plans Tibi 1 et 2, dont le dernier volet a été dévoilé à l’occasion de Vivatech.
Le député souhaite consolider le dispositif en ouvrant beaucoup plus la notion de Jeunes Entreprises Innovantes. « L’industrie liée à la technologie blockchain a un potentiel absolument colossal : nous sommes au tout début de l’histoire. Il y a un véritable potentiel et une nécessité d’accompagner cette dynamique. Il ne faut pas tuer l’innovation dans l’œuf. Et à ce propos, beaucoup de jeunes entreprises de la crypto n’arrivent pas à être considérées comme des JEI, la définition est donc à élargir. »
Et c’est tout le paradoxe de cette jeune économie notamment de la Defi, de l’investissement version WEB3.
Nombre de ces start-ups proposent ou souhaitent proposer aux Français ou aux entreprises d’investir en crypto pour diversifier leur portefeuille ou leur trésorerie. Elles souhaitent ainsi obtenir l’enregistrement PSAN voire l’Agrément, le saint-graal leur permettant de se voir ouvrir rapidement les portes de l’Europe, mais les process requièrent nombre d’investissement en temps comme en avocats. Elles n’ont pas la trésorerie pour assumer cela et les portes des crédits bancaires leur sont le plus souvent fermées.
Il serait donc venu le temps de pousser à une réflexion totalement décorrélée des codes déjà en place. De comprendre que lorsque l’on évoque le WEB3, il est question de révolution et non pas d’évolution.
« Il est complètement faux de s’imaginer que si vous partez de votre dispositif en WEB2 et que vous connectez des technologies idoines vous êtes dans le WEB3. » relate le Docteur Joachim Schwerin, rattaché à la commission européenne. Venu sur scène pour échanger sur les frontières du metavers aux côtés de Neal Robert, CEO de bem.Builders, le chercheur a fait passer le débat au-delà des frontières des problématiques de l’investissement, de la fiscalité et de la réglementation. Pointant du doigt, « cette nouvelle génération » qui a su se passer des banques et s’auto-réguler via un contrôle social certes, virtuel, mais visiblement bien présent. « La blockchain est aujourd’hui moins sujette aux pirates que la finance traditionnelle ne l’est aujourd’hui. (…) Si les banques traditionnelles doivent trouver leur rôle, nous devrions arrêter de penser que tout nécessite de la régulation. Nous devons certes, être vigilants. Nous devons éduquer et nous éduquer mais cette nouvelle génération sait ce qu’elle fait. »
Et cette « nouvelle génération » (qui reste quand même à déterminer : quand fait on partie de la "nouvelle génération" ?) semble ne plus vouloir dépendre à 100 %, des plateformes centralisées dans la gestion de leur contacts et affichent leur volonté de ne dévoiler que ce qui est nécessaire.
« Pour prendre un cas d’usage, assez accessible. Aujourd’hui, si vous souhaitez acheter de l’alcool, on vous demande une pièce d’identité. Vous dévoilez, en plus de votre date de naissance, votre nom entier, votre lieu de naissance, votre adresse… Avec la blockchain, vous pouvez ou vous pourrez juste partager une seule information. En l'occurence juste votre âge ou mieux : avoir un tiers de confiance qui garantisse que vous êtes majeur sans avoir à donner la date » relate Stéphanie Zolesio, qui dirige Casino Immobilier intervenue aux côtés, notamment de Frédéric Montagnon, Président d’Arianee
Bref, ce temps de l’agrément bientôt généralisé grâce notamment à Mica, devrait aussi être celui de plus de transparence, de plus de liberté dans le contrôle de ses datas ?
En attendant cette échéance qui nécessitera encore pas mal d’ajustements et de débats, le temps de « l’agrément » au sens second du terme, est aussi venu pour les équipes de Finyear
La newsletter quotidienne s’arrête jusqu’au 4 septembre, mais le site lui reste ouvert au cas où vous souhaiteriez vous replonger dans certaines de ces rencontres qui ont émaillé ces trois derniers mois.
De très beaux moments « d’agrément » à tous !
Anne-Laure Allain
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Pour en savoir plus sur le Régime Pilote : lire l'Interview d'Anne Maréchal, du cabinet de Gaulle Fleurance
Pour Comprendre les enjeux des paiements : lire l'interview d'Isabelle Martz de Société Générale
Pour la Prise en compte des enjeux de la blockchain par les pouvoirs publics : lire l'interview de Pauline Adam-Kalfon de PwC
Pour comprendre les cas d'usage de la blockchain : Lire l'Interview de Bilal el Alamy, Pyratzlabs
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