Viva Technology 2024 : rien que pour l'IA ?

Coup d'envoi ce mercredi 22 mai de la 8ème édition du salon Viva Technology qui se tient jusqu'au 25 mai à Paris Porte de Versailles.
Comme à son habitude, le salon référent de la tech en Europe bluffe par la démonstration de force qu'il incarne au travers de ses exposants, tous plus magistraux les uns que les autres. Entre pavillons internationaux ou régionaux et grands groupes venus en force démontrer leurs avancées technologiques tout en restant ludiques et/ou artistiques, on cherche presque les stands plus petits ne présentant qu'une seule innovation.
Mais du majestueux stand LVMH nommé "Dream Garden" au stand AWS en passant par Le groupe La Poste, BNP Paribas ou KPMG, deux lettres résonnent : IA.
Il faut dire qu'un certain Président de la République, soutien de l'événement depuis sa création (alors qu'il n'était "qu'à" Bercy) avait bien préparé la tendance.

Anne-Laure Allain


Souvenez-vous. L'an dernier, l'édition 2023 de VivaTech s'ouvrait alors que le public avait en tête la première levée de fonds de plus de 100 millions de la toute jeune entreprise : Mistral.AI.
Nous découvrions tous à peine cette pépite. Alors que dans les allées du salon, Blockchain, Metavers et réalité virtuelle prenaient le dessus.
Cette année, l'IA s'est imposée en majesté acceptant à ses côtés les problématiques liées au climat et/ou sociétales et, un peu, la mobilité au travers d'installations spectaculaires.
Il faut dire que le ton avait été donné dès la veille depuis le Palais de l'Elysée. Le Président de la République (absent de cette édition pour cause de crise en Nouvelle Calédonie), a réaffirmé que l’intelligence artificielle est une priorité stratégique pour la France, en y dédiant près de 2,5 Mds€ de France 2030.
Pas question de perdre l'avance que semble avoir la France en Europe, élevée au rang de premier écosystème de l'IA, chiffres à l'appui :

• + 600 startups en IA (+24% entre 2021 et 2023)
• 50% sont rentables ou envisagent de l’être d’ici 3 ans
• 76 startups d’IA générative (son, texte, vidéo, image)
• 3,2 Mds€ levés en 2022 par des entreprises de l’IA
• 1er en Europe pour les projets d’investissements étrangers en IA
• 1er hébergeur des centres de recherche et de décision en IA des leaders mondiaux : Google, Meta, Hugging Face, Dataiku, Tata Sons Accenture,
• Les modèles actuels les plus puissants ont été entraînés ou développés en France : Llama 2, Llama 3, Mistral Large

Pour aller plus loin, 9 pôles d'excellence, des "IA Clusters" ont été nommés et devraient bénéficier d'une enveloppe de 360 millions d'euros de France 2030.
- PR[AI]RIE – PSAI (Université Paris Sciences et Lettres) – 75 M€
- MIAI Cluster (Université Grenoble Alpes) – 70 M€
- Hi! PARIS Cluster 2030 (Institut Polytechnique de Paris) –70 M€
- PostGenAI@PARIS (Sorbonne université) – 35 M€
- ENACT (Université de Lorraine) – 30 M€
- DATAIA-Cluster (Université Paris Saclay) – 20 M€
- ANITI IA Cluster (Université de Toulouse) – 20 M€
- 3IA Côte d’Azur 2030 (Université Côte d’Azur) – 20 M€
- SequoIA (Université de Rennes) – 20 M€

Une multitude d'appels projets ont aussi été annoncés dont la création d'un centre d’expertise européen en IA générative (ALT-EDIC).

Au même moment ou presque, on apprenait la levée de fonds de 220 millions de dollars, d'une entreprise jusqu'ici inconnue car pas encore créée : The "H" Company.
Voilà pour le contexte.


Pas étonnant donc que cette 8ème édition du salon ne parle que de cela ou presque. Presque ? Car malgré le raz-de-marée indéniable assorti à la volonté gouvernementale dignement représentée dans les allées par Marina Ferrari et Bruno Lemaire, quelque chose s'est passé.

Et c'est peut-être Albane Liger-Belair, Associée et Directrice de l'innovation chez KPMG qui le résume le mieux. " Souvenez-vous dans les années 2000 quand le web est arrivé, nous y sommes allés tout azimuts, sans se soucier des conséquences en termes de pollution ou d'impact sur la société. Depuis la crise Covid, l'humain a repris sa place et, dans le même temps, les entreprises ont dû prendre en compte leur impact ESG. Des normes se sont mises en place, face à l'urgence sociale et l'urgence climatique. Aujourd'hui, avec l'IA et les nouvelles technologies, cela va vite mais la question de l'impact n'est jamais loin. Je ne dis pas que toutes les réponses sont là, mais les questions sont sur la table."
L'IA s'est donc invitée dans tous les recoins du salon. De l'essai de diamants Tiffany & Co sur le stand de LVMH, proposé par la startup Hapticmedia, aux problématiques des Deep techs, en passant par l'organisateur lui-même qui propose désormais d'explorer les tendances vues sur Vivatech en utilisant l'IA, une application à tester.

Anne-Laure Allain

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Mercredi 22 Mai 2024


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