Mardi 11 Juillet 2006
Marie Charles-Leloup

Un record en matière de retards de paiement est atteint en Suisse

ZURICH - Les Suisses sont toujours plus mauvais payeurs, surtout dans les grands centres urbains. La palme revient aux Bâlois, suivis des Vaudois. L'an dernier, 2,5 millions ordres de paiement ont été envoyés, un record. La hausse comparée à 2004 atteint 3%.


La morale de paiement des Suisses empire d'année en année et de manière dramatique, a relevé Thomas Kast, président de l'Association des sociétés fiduciaires de recouvrement (VSI) devant la presse à Zurich. Ce comportement ne s'explique plus par la mauvaise conjoncture économique, mais aussi par un changement de mentalité, la vie à crédit devenant la norme.

Pour la deuxième fois, la VSI - qui compte 40 membres et contrôle 80% du marché du recouvrement en Suisse - a dressé une carte géographique des débiteurs, en calculant un indice d'encaissement. Les résultats montrent de grandes différence entre cantons urbains et campagne.

Ainsi, Bâle-Ville affiche un record, inscrivant une nouvelle fois l'indice le plus élevé. Le fait que le demi-canton ne se compose que d'une seule agglomération peut expliquer ce phénomène, a expliqué le directeur de l'association Robert Simmen. Il est plus facile de se fondre dans la masse dans les grandes centres que dans les villages.

Bâle-Ville est suivi dans le classement par Vaud et le Tessin. La situation s'est aggravée à Neuchâtel, Genève et Zurich, cantons qui rejoignent les premières places du classement.

Les cantons de Berne, Fribourg, Jura et Valais se trouvent une catégorie plus bas, mais affichent également des risques importants. Les meilleurs élèves se recensent en revanche à Appenzell Rhodes-Intérieures, Nidwald, Uri et Obwald.

Le nombre d'ordres d'encaissement a crû de plus de 20%, à 850'000, pour un volume de 652,6 millions de francs. Sur ce montant, 60,2% des créances en attente de paiement ont pu être récupérées. Plus d'un million de rappels ont été exécutés pour un volume de créances de 3,7 milliards de francs.

Les faillites à elles seules ont d'ailleurs entraîné des pertes de 4,5 milliards de francs. Et ce n'est que la pointe de l'iceberg, a noté M. Kast.

Face à cette évolution, l'association ne compte pas rester les bras croisés. Les délais de paiement sont de moins en moins respectés, raison pour laquelle l'association veut relever le taux d'intérêt en cas de retard et prévoit des interventions politiques. Le taux se situe actuellement à 5%.

Source : Romandie News (http://www.romandie.com



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