Rémy Mahoudeaux
D'abord sur le contexte : la politique agricole commune, c'est 40% du budget de l'UE. Sachant que 1% de la TVA nette collectée en Europe alimente le budget de l'UE, il s'agit donc de 0,4% de toute la consommation de biens agricoles ou non et de services consommés qui alimente cette politique à destination d'une partie marginale des européens, puisque les agriculteurs représentent entre 1% (Malte) et 17% (Pologne) de la population active d'un pays.
Selon ce que j'ai compris de ce questionnaire, les curseurs qu'il serait envisageable de bouger évolueraient sur 3 axes :
durabilité vs. efficience court terme
consumérisme vs. conservatisme
fonctionnarisation vs. libéralisation
Sur le premier de ces axes, je vote durabilité sans l'espace d'une hésitation. Je pense avoir commis ici assez de billets qui laisseront peu de doutes sur mes aspirations écologiques pour ne pas avoir besoin de vous ennuyer avec plus de détails. D'autant que des détracteurs plus autorisés que moi contestent l'existence ou l'ampleur de cette efficience.
Consumérisme vs. conservatisme : j'avoue, je mange des ananas frais avec un réel plaisir, et des tomates toute l'année. C'est écologiquement irresponsable, et j'en suis bien conscient. Mon égoïsme de nanti justifie ainsi une logistique anormale, une empreinte énergétique démesurée. Les comportements de la demande peuvent et doivent évoluer. C'est la plus importante des questions proposées, à mon avis : il ne faut pas compter sur l'offre pour être raisonnable à la place de la demande !
Pour ce qui est du dernier curseur, je suis indécis. Aujourd'hui, la part des subventions dans les revenus des agriculteurs est essentielle : elle est donc suffisante pour que l'on se demande si l'agriculture est un service public. Le coût de cette redistribution pour la collectivité est énorme, rapporté à la frange de la population que cela concerne directement. Mais l'Europe a franchit par ailleurs un Rubicon : elle est devenue libérale, gravant même dans le marbre de certaines de ses institutions une adhésion « irrévocable » à une école de pensée économique monétariste et libérale. Elle doit assumer et gérer cette contradiction. Je suis a priori un libéral, mais je comprends bien que le coût du foncier est démesuré pour que vivent certaines exploitations ; que le protectionnisme Européen en matière agricole est un rempart protecteur contre des prix du marché qui seraient disqualifiants pour nos producteurs ; que les contraintes écologique, si elle étaient prises en compte unilatéralement chez nous, auraient pour effet de détériorer encore plus une faible compétitivité. Enfin, je n'ai guère envie de voir mon pays se transformer en une gigantesque jachère. Je sors donc mon joker et reste indécis !
Une critique : pas de question ouverte ou de zone de texte dans ce questionnaire. C'est dommage. Cela me semble toujours utile de rajouter cette « boite à idée », même si le dépouillement en est plus long et plus coûteux.
Bonne rentrée.
(1) www.food4.eu/fr/have_your_say/quest.html
Selon ce que j'ai compris de ce questionnaire, les curseurs qu'il serait envisageable de bouger évolueraient sur 3 axes :
durabilité vs. efficience court terme
consumérisme vs. conservatisme
fonctionnarisation vs. libéralisation
Sur le premier de ces axes, je vote durabilité sans l'espace d'une hésitation. Je pense avoir commis ici assez de billets qui laisseront peu de doutes sur mes aspirations écologiques pour ne pas avoir besoin de vous ennuyer avec plus de détails. D'autant que des détracteurs plus autorisés que moi contestent l'existence ou l'ampleur de cette efficience.
Consumérisme vs. conservatisme : j'avoue, je mange des ananas frais avec un réel plaisir, et des tomates toute l'année. C'est écologiquement irresponsable, et j'en suis bien conscient. Mon égoïsme de nanti justifie ainsi une logistique anormale, une empreinte énergétique démesurée. Les comportements de la demande peuvent et doivent évoluer. C'est la plus importante des questions proposées, à mon avis : il ne faut pas compter sur l'offre pour être raisonnable à la place de la demande !
Pour ce qui est du dernier curseur, je suis indécis. Aujourd'hui, la part des subventions dans les revenus des agriculteurs est essentielle : elle est donc suffisante pour que l'on se demande si l'agriculture est un service public. Le coût de cette redistribution pour la collectivité est énorme, rapporté à la frange de la population que cela concerne directement. Mais l'Europe a franchit par ailleurs un Rubicon : elle est devenue libérale, gravant même dans le marbre de certaines de ses institutions une adhésion « irrévocable » à une école de pensée économique monétariste et libérale. Elle doit assumer et gérer cette contradiction. Je suis a priori un libéral, mais je comprends bien que le coût du foncier est démesuré pour que vivent certaines exploitations ; que le protectionnisme Européen en matière agricole est un rempart protecteur contre des prix du marché qui seraient disqualifiants pour nos producteurs ; que les contraintes écologique, si elle étaient prises en compte unilatéralement chez nous, auraient pour effet de détériorer encore plus une faible compétitivité. Enfin, je n'ai guère envie de voir mon pays se transformer en une gigantesque jachère. Je sors donc mon joker et reste indécis !
Une critique : pas de question ouverte ou de zone de texte dans ce questionnaire. C'est dommage. Cela me semble toujours utile de rajouter cette « boite à idée », même si le dépouillement en est plus long et plus coûteux.
Bonne rentrée.
(1) www.food4.eu/fr/have_your_say/quest.html
Rémy Mahoudeaux
Managing Director, RemSyx
Mail : boss(at)remsyx(dot)com
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Bonne lecture !
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