Le cours du CAC 40 a démarré la nouvelle année sur les chapeaux de roue. En quatre jours, il a progressé de 4,4%, alors que le S&P 500 a perdu 0,8%. En une année, l’écart de performance en faveur de l’Europe est de 12%, et même près de 14% en rentabilité totale (avec le rendement du dividende). L’effet change, la baisse de l’€ depuis un an, n’explique que 6% de cette belle performance. Nous avons recherché dans l’actualité de cette première semaine de 2023 des éléments explicatifs.
La baisse du taux d’inflation en Allemagne, en Espagne et en France constitue probablement la raison essentielle de cette hausse de marché. Outre Rhin, l’inflation est revenue sous la barre des 10%, à 8,6% fin décembre, après un sommet de 10,4% fin octobre. Comme aux USA, les marchés financiers ont salué le reflux des prix, et considèrent qu’il résulte des politiques monétaires des banques centrales.
Évidemment personne ne s’attendait au maintien d’une inflation galopant à plus de 10%, dans la première économie européenne comme partout dans le monde ! Celle baisse de l’inflation résulte en très grande partie de la détente des prix de l’énergie en Europe, qui explique les 2/3 de la hausse des prix. Le vrai sujet, c’est l’inflation hors composantes conjoncturelles particulièrement volatiles, qui va elle aussi baisser, mais probablement rester autour de 3 à 5% à moyen terme. A court terme, rappelons-le, en 2023, l’inflation devait atteindre 6,3%, pour revenir à 3,4% en 2024. L’activité telle que mesurée par le sondage d’opinion permanent que représentent les indices PMI, limiterait en ce début d’année son ralentissement. Les derniers indicateurs européens compilés par S&P Global sont rassurants. Même s’ils demeurent inférieurs à 50, qui habituellement signifie une contraction de l’activité, ils ont légèrement remonté, et ont dépassé les attentes du consensus.
La combinaison d’une croissance moins négative et d’un assagissement de l’inflation explique l’euphorie européenne. Si la situation économique européenne rassure, la conjoncture chinoise inquiète. La réouverture brutale de l’économie de l’empire du milieu a évidemment suscité une explosion épidémique inédite. Le système de santé chinois est forcément à genou. Les infections flambent, et forcément l’économie souffre. Il ne nous appartient pas de juger ce revirement sanitaire surprenant, qui pourrait avoir des conséquences importantes sur le scénario de marché. Déjà, le PMI publié par le Bureau national chinois des statistiques (NBS) est tombé à 47,0 points en décembre contre 48,0 le mois dernier. 56,3% des fabricants interrogés ont déclaré avoir été fortement affectés par l'épidémie en décembre, soit 15,5 points de plus que le mois précédent.
La pandémie mondiale pourrait être relancée par cette épidémie galopante, qui produit de nouveaux variants en raison même de l’échelle gigantesque des contaminations ; d’ailleurs de nombreux pays ont décidé d’exiger des tests négatifs pour les personnes venant de Chine.
Dans un autre registre, ce début d’année est marqué par la confirmation de l’évidente (et salutaire) baisse des prix de l’immobilier, partout dans le monde. La situation chinoise est déjà particulièrement difficile (avec le nouveau report des échéances d’Evergrande), mais c’est dans le monde entier que les indicateurs défavorables se multiplient. En Grande Bretagne, selon les données publiées par la Banque d'Angleterre, le nombre d’emprunts hypothécaires accordés par les banques a chuté à 46.075 en novembre, contre 57.875 en octobre, et 55 000 anticipés par un sondage Reuters. La baisse des prix en Suède s’approche de 20%. Les statistiques américaines de décembre confirment une inflexion de la plupart des indicateurs immobiliers clé. Enfin, selon Reuters et une de ses sources « proche du dossier », BlackRock reportera les rachats du troisième trimestre de son fonds BlackRock UK Property Fund à la suite d'un nombre accru de demandes de remboursement
Alors comment faut il interpréter cette euphorie boursière des premiers jours de 2023 ? Elle doit être replacée dans la tendance favorable observée depuis la mi-novembre, et dans un processus auto entretenu d’une construction graphique favorable. Mais nous considérons toujours que le marché continue de saluer les bonnes nouvelles et d’oublier les mauvaises. Le « suivi de tendance » demeure profitable, mais, et nous le répétons en ce début d’année, les risques demeurent considérables en 2023, notamment en Chine, sur la situation de l’immobilier, et sur les marges bénéficiaires des entreprises.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 585 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont décru, en France (2,8%) comme aux USA (3,7%). L’euro a repris 1% contre le $, au-delà de 1,06$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a perdu 8%.
La baisse du taux d’inflation en Allemagne, en Espagne et en France constitue probablement la raison essentielle de cette hausse de marché. Outre Rhin, l’inflation est revenue sous la barre des 10%, à 8,6% fin décembre, après un sommet de 10,4% fin octobre. Comme aux USA, les marchés financiers ont salué le reflux des prix, et considèrent qu’il résulte des politiques monétaires des banques centrales.
Évidemment personne ne s’attendait au maintien d’une inflation galopant à plus de 10%, dans la première économie européenne comme partout dans le monde ! Celle baisse de l’inflation résulte en très grande partie de la détente des prix de l’énergie en Europe, qui explique les 2/3 de la hausse des prix. Le vrai sujet, c’est l’inflation hors composantes conjoncturelles particulièrement volatiles, qui va elle aussi baisser, mais probablement rester autour de 3 à 5% à moyen terme. A court terme, rappelons-le, en 2023, l’inflation devait atteindre 6,3%, pour revenir à 3,4% en 2024. L’activité telle que mesurée par le sondage d’opinion permanent que représentent les indices PMI, limiterait en ce début d’année son ralentissement. Les derniers indicateurs européens compilés par S&P Global sont rassurants. Même s’ils demeurent inférieurs à 50, qui habituellement signifie une contraction de l’activité, ils ont légèrement remonté, et ont dépassé les attentes du consensus.
La combinaison d’une croissance moins négative et d’un assagissement de l’inflation explique l’euphorie européenne. Si la situation économique européenne rassure, la conjoncture chinoise inquiète. La réouverture brutale de l’économie de l’empire du milieu a évidemment suscité une explosion épidémique inédite. Le système de santé chinois est forcément à genou. Les infections flambent, et forcément l’économie souffre. Il ne nous appartient pas de juger ce revirement sanitaire surprenant, qui pourrait avoir des conséquences importantes sur le scénario de marché. Déjà, le PMI publié par le Bureau national chinois des statistiques (NBS) est tombé à 47,0 points en décembre contre 48,0 le mois dernier. 56,3% des fabricants interrogés ont déclaré avoir été fortement affectés par l'épidémie en décembre, soit 15,5 points de plus que le mois précédent.
La pandémie mondiale pourrait être relancée par cette épidémie galopante, qui produit de nouveaux variants en raison même de l’échelle gigantesque des contaminations ; d’ailleurs de nombreux pays ont décidé d’exiger des tests négatifs pour les personnes venant de Chine.
Dans un autre registre, ce début d’année est marqué par la confirmation de l’évidente (et salutaire) baisse des prix de l’immobilier, partout dans le monde. La situation chinoise est déjà particulièrement difficile (avec le nouveau report des échéances d’Evergrande), mais c’est dans le monde entier que les indicateurs défavorables se multiplient. En Grande Bretagne, selon les données publiées par la Banque d'Angleterre, le nombre d’emprunts hypothécaires accordés par les banques a chuté à 46.075 en novembre, contre 57.875 en octobre, et 55 000 anticipés par un sondage Reuters. La baisse des prix en Suède s’approche de 20%. Les statistiques américaines de décembre confirment une inflexion de la plupart des indicateurs immobiliers clé. Enfin, selon Reuters et une de ses sources « proche du dossier », BlackRock reportera les rachats du troisième trimestre de son fonds BlackRock UK Property Fund à la suite d'un nombre accru de demandes de remboursement
Alors comment faut il interpréter cette euphorie boursière des premiers jours de 2023 ? Elle doit être replacée dans la tendance favorable observée depuis la mi-novembre, et dans un processus auto entretenu d’une construction graphique favorable. Mais nous considérons toujours que le marché continue de saluer les bonnes nouvelles et d’oublier les mauvaises. Le « suivi de tendance » demeure profitable, mais, et nous le répétons en ce début d’année, les risques demeurent considérables en 2023, notamment en Chine, sur la situation de l’immobilier, et sur les marges bénéficiaires des entreprises.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 585 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont décru, en France (2,8%) comme aux USA (3,7%). L’euro a repris 1% contre le $, au-delà de 1,06$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a perdu 8%.
Eric Galiègue
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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