Le cours des actions européennes s’installe dans une nouvelle tendance haussière. Le franchissement de la résistance majeure, qui correspondait au niveau de la moyenne mobile un an, au haut du canal baissier en place depuis le début de l’année 2022, et au bas du canal haussier en place depuis le point bas de mars 2020, a été confirmé. C’est un fait qui ne correspond pas à notre anticipation, mais qui évidemment s’impose à nous. Aussi stupéfiant que cela puisse nous paraitre, le scénario de l’hyperliquidité est de retour.
Rappelons qu’il est fondé sur une hausse de la liquidité disponible dans la sphère financière, structurellement supérieure à la production de valeur de la sphère réelle. Dans ce scénario de fuite en avant dit de l’hyperliquidité, la hausse des cours ne fait que commencer. La hausse en excès de monnaie alimente directement le cours des actions, sans passer par la case « sphère réelle ». Dans notre présentation de décembre 2021 du scénario 2022, pour ce scénario très optimiste, nous avons retenu une hypothèse de cours objectif de 8344 points pour le CAC 40, et nous l’avons même relevé dans notre point mensuel de juillet 2022, jusque 8 982. Le PER 2023 de ce niveau d’indice est de 16,7, pour un BPA 2023 estimé actuellement à 538 points par les analystes de Factset. Or, le PER moyen observé sur le CAC 40 est de 14 depuis le lancement de l’€ : la prime accordée par l’hypothèse de l’hyperliquidité est de 20%. Mais, finalement, cette référence à des ratios de valorisation n’est pas le sujet dans ce monde de l’hyperliquidité et de la fuite en avant.
Dans ce monde, que nous assimilons bien volontiers au « metaverse financier », c’est le prix qui « fait » la valeur, pas l’inverse… Le court terme l’emporte définitivement sur le long terme. Tout est sacrifié pour le court terme : l’épargne des ménages est sollicité pour maintenir la consommation, le crédit des États est utilisé pour soutenir le pouvoir d’achat, le capital humain des entreprises est sacrifié pour maintenir une « sur rentabilité » de court terme. Ce que nous considérons comme les excès du court terme, doivent être justifiés, d’une manière ou d’une autre. Ainsi, l’hypothèse sous-jacente de ce scénario très optimiste, est que l’économie réelle comme financière va connaitre un « soft landing ».
L’idée d’une clairvoyance absolue des banques centrales reste fortement ancrée dans l’esprit des acteurs du marché. Ils croient que la Fed va réussir à « calmer » l’économie, c’est à dire réduire suffisamment l’inflation sans avoir besoin d’affecter trop durement et trop longuement la croissance. Dans ce cas, l’inflation devrait rejoindre rapidement les taux de la Fed, et passer en dessous dans le courant de l’année 2023. Les entreprises, de leur côté, ont déjà commencé le travail d’ajustement des coûts pour maintenir les taux de marge à un niveau correct, ce qui justifie le redressement des cours. Et laisse envisager une nouvelle hausse lorsque la Fed décidera de réduire ses taux. Ce schéma qui minimise la souffrance de la récession et accorde une importance majeure à une baisse future des taux nous semble très contestable. Il est évidemment fondé sur le maintien de l’optimisme des consommateurs, qui va être testé pour Thanksgiving. La tradition américaine du « Black Friday » et maintenant de la « Black Friday Week » va permettre de mesurer la psychologie des consommateurs, qui reste bien sur la pierre angulaire du scénario optimiste.
C’est bien la psychologie des acteurs de la sphère réelle et surtout de la sphère financière qui reste la clé des marchés. Ainsi, le maintien à Wall Street d’une bonne ambiance, malgré une année négative, est essentiel. Et cela ne nous semble pas évident. En effet, le S&P 500, malgré le rebond des 7 dernières semaines, reste en dessous de sa moyenne mobile d'un an, contrairement au CAC 40. De plus, la hausse actuelle a été accompagnée par une baisse des volumes, comme pendant le « bear market rally » estival. Il y a encore un peu de chemin à faire, environ 4%, avant que le S&P 500 franchisse sa moyenne mobile un an qui vaut actuellement 4180 points. Quant au Nasdaq, il doit progresser de 8% environ avant de dépasser sa moyenne un an. Cela ne nous semble pas du tout gagné d’avance…
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 650 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont baissé, en France (2,3%) comme aux USA (3,7%). L’euro a de nouveau progressé, de 0,7% en une semaine.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a baissé de 4%, à nouveau.
Dans ce monde, que nous assimilons bien volontiers au « metaverse financier », c’est le prix qui « fait » la valeur, pas l’inverse… Le court terme l’emporte définitivement sur le long terme. Tout est sacrifié pour le court terme : l’épargne des ménages est sollicité pour maintenir la consommation, le crédit des États est utilisé pour soutenir le pouvoir d’achat, le capital humain des entreprises est sacrifié pour maintenir une « sur rentabilité » de court terme. Ce que nous considérons comme les excès du court terme, doivent être justifiés, d’une manière ou d’une autre. Ainsi, l’hypothèse sous-jacente de ce scénario très optimiste, est que l’économie réelle comme financière va connaitre un « soft landing ».
L’idée d’une clairvoyance absolue des banques centrales reste fortement ancrée dans l’esprit des acteurs du marché. Ils croient que la Fed va réussir à « calmer » l’économie, c’est à dire réduire suffisamment l’inflation sans avoir besoin d’affecter trop durement et trop longuement la croissance. Dans ce cas, l’inflation devrait rejoindre rapidement les taux de la Fed, et passer en dessous dans le courant de l’année 2023. Les entreprises, de leur côté, ont déjà commencé le travail d’ajustement des coûts pour maintenir les taux de marge à un niveau correct, ce qui justifie le redressement des cours. Et laisse envisager une nouvelle hausse lorsque la Fed décidera de réduire ses taux. Ce schéma qui minimise la souffrance de la récession et accorde une importance majeure à une baisse future des taux nous semble très contestable. Il est évidemment fondé sur le maintien de l’optimisme des consommateurs, qui va être testé pour Thanksgiving. La tradition américaine du « Black Friday » et maintenant de la « Black Friday Week » va permettre de mesurer la psychologie des consommateurs, qui reste bien sur la pierre angulaire du scénario optimiste.
C’est bien la psychologie des acteurs de la sphère réelle et surtout de la sphère financière qui reste la clé des marchés. Ainsi, le maintien à Wall Street d’une bonne ambiance, malgré une année négative, est essentiel. Et cela ne nous semble pas évident. En effet, le S&P 500, malgré le rebond des 7 dernières semaines, reste en dessous de sa moyenne mobile d'un an, contrairement au CAC 40. De plus, la hausse actuelle a été accompagnée par une baisse des volumes, comme pendant le « bear market rally » estival. Il y a encore un peu de chemin à faire, environ 4%, avant que le S&P 500 franchisse sa moyenne mobile un an qui vaut actuellement 4180 points. Quant au Nasdaq, il doit progresser de 8% environ avant de dépasser sa moyenne un an. Cela ne nous semble pas du tout gagné d’avance…
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Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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