Jeudi 9 Avril 2015
Finyear, Quotidien Finance d'Entreprise

Quelqu'un peut expliquer le « P2P » à IBM ?

Le plus sûr signe de l'arrivée à maturité d'une technologie ou d'un concept émergent est l'apparition de dérives marketing et autres tentatives de lavage de cerveau orchestrées par de grandes entreprises. S'il faut en croire les récentes avances d'IBM en direction des banques centrales, le bitcoin est désormais devenu incontournable.


Il n'est plus un secret que, en dépit d'inquiétudes marquées et d'une attitude extrêmement prudente, nombre d'institutions souveraines s'intéressent de très près à la crypto-devise et au concept sous-jacent de « blockchain », ne serait-ce que par le potentiel d'économies qu'ils pourraient représenter dans leurs activités de gestion de la monnaie. Sans grande surprise, ces premières manifestations de curiosité suscitent la convoitise des grands acteurs de la technologie, tels qu'IBM.

Voilà donc Big Blue s'embarquant dans une entreprise de séduction massive, quitte à dénaturer les concepts dont il s'empare pour mieux s'accommoder des réticences des banques centrales. Et de proposer à ces dernières une crypto-devise qui a la couleur et le goût du bitcoin, mais sans ses dangers. Concrètement, l'idée proposée est de mettre en place un système de gestion des monnaies existantes sur un système de « blockchain » centralisé (?!), déployé et administré par IBM (naturellement).

Quelle absurdité ! La « blockchain » est une sorte de livre comptable électronique, conservant une trace permanente des transactions exécutées. La seule caractéristique qui en fait une innovation révolutionnaire – dans la mise en œuvre du bitcoin – est son caractère décentralisé. C'est le fait qu'une multitude d'intervenants différents, indépendants les uns des autres, conservent les informations en parallèle qui en garantit l'intégrité et la sécurité. Gérée en un point unique, il ne s'agit plus que d'une tenue de compte banale à mourir, avec ses risques inhérents de piratage, par exemple.

La nature de la crypto-devise semble toujours difficile à appréhender dans les milieux financiers et technologiques traditionnels. D'ailleurs, IBM n'est pas le seul à se tromper dans ses jugements. Un rapport de Crédit Suisse sur le bitcoin – qui reconnaît tout de même que la décentralisation est son atout majeur – est ainsi prompt à considérer que l'absence d'une autorité centrale de contrôle lui interdit de bénéficier de la confiance indispensable à un fonctionnement économique fiable et sûr. Une perception qui mériterait d'être confrontée aux nouvelles réalités du monde numérique...


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Patrice Bernard
Fondateur du blog “C’est pas mon idée”

fr.linkedin.com/in/patricebernard





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