Lundi 10 Avril 2006
Adeline Crépin

Processus, vous avez dit processus ?

Agilium a vu le jour en juin 2003. Elle s'est spécialisée sur la gestion des processus, depuis une technologie développée par le CERN, permettant l'implémentation de process à la demande dans un contexte de systèmes hétérogènes. Pierric Bayle, dirigeant de Agilium, nous explique l'approche et les possibilités qu'offre son entreprise.


Nieuwbourg Group : En quoi consiste votre offre ? Peut-elle être assimilée à de l'EAI ?
Processus, vous avez dit processus ?

Pierric Bayle : Le terme BPM serait le plus juste. Nous proposons en fait une couche intelligente à l'intégration. La différence réside dans l'intégration des aspects humains. Les offres EAI se contentent d'intégrer des applications hétérogènes et de faire en sorte que les formats de fichiers puissent communiquer.
Les outils de BPM suivent quant à eux une démarche différente : ils partent du principe que l'échange des données est soumis à une question métier. Prenons le flux de la commande, par exemple. L'entreprise reçoit un fax de commande, le saisit dans la gestion commerciale puis dans la comptabilité, vérifie ses niveaux de stock avant de lancer une production et une livraison. Elle encaisse alors le montant de la commande. La commande constitue un processus métier qui fait interagir d'une part, des systèmes d'information différents, ce que fait l'EAI, et d'autre part, des individus.
Car la réalité veut que l'entreprise a besoin d'interventions humaines pour prendre des décisions. L'intérêt par rapport à un EAI est de traiter une dimension métier et d'être visible de l'utilisateur ou du manager fonctionnel. L'entreprise qui possède un système hétérogène cherche à fédérer des données mais aussi ses collaborateurs. Le but ultime étant de réduire les flux pour gagner de l'argent.

NG : Ce système nécessite d'analyser très finement les processus et de paramétrer ?
PB : Il nécessite que les collaborateurs possèdent une vision claire de ce qu'ils font. Nous nous appuyons, pour ce faire, sur les travaux des consultants en termes de processus ou les certifications ISO 9001 version 2000 pour lesquelles les entreprises doivent définir leurs processus. Nous partons de l'existant qui est simplement un descriptif manuel des bonnes pratiques ou un logigramme et nous l'exécutons. Notre bibliothèque se compose de plus de 150 connecteurs aux différentes briques du système d'information. Nous paramétrons ainsi le descriptif du flux, les échanges avec les utilisateurs (email de relance, saisie, validation de l'information), des descriptions d'écrans que nous générons directement à partir de notre outil.

NG : Quelles sont les entreprises cibles ?
PB : Généralement, les PME de 300 personnes environ. A ce jour, nous avons 16 clients. Nous avons réalisé, par exemple, chez Mobalpa le suivi des formations. Le système, intégré dans l'Intranet, permet un meilleur suivi de la demande de formation, la réduction des risques d'erreurs, l'automatisation de certaines tâches (édition, relance par email) et l'élimination de la circulation des documents papier.
Autre illustration, Dynastar qui réalise la gestion et le pilotage de ses processus de production de skis depuis la planification jusqu'au pilotage du cycle de vie produit en passant par le suivi de la sérigraphie, du moulage, de l'usinage et de la finition. Au final, le temps de cycle a été réduit de deux jours, la production peut être planifiée en temps réel, les tâches sans valeur ajoutée ont pu être éliminées. Pour STTS, un processus des temps passés sur chantiers est désormais consolidé et intégré dans les logiciels de paie et de comptabilité. La marge sur projet dont le ROI a été évalué à 18 mois, est ainsi mieux estimée. Enfin, GDP Vendôme effectue grâce à notre solution le suivi des cycles de conception, promotion et commercialisation de résidences médicalisées. Les fonctionnalités intégrées ont été les suivantes : GED, courrier électronique, connexion aux outils de CRM et de simulation financière.

NG : Vous gardez une approche métier ?
PB : L'outil est bien perçu par des non informaticiens car contrairement à un progiciel, les utilisateurs orchestrent leurs tâches à leur gré, ce n'est pas le logiciel qui décide pour eux. Le paramétrage permet une approche très itérative avec les utilisateurs. De ce fait, le temps d'appréhension est très court. Nous privilégions les petits projets à répétition. Il s'agit de commencer par un processus, soit de 3 à 6 mois, qui fait fort d'exemple. Une démarche à l'opposé de celles des ERP qui sont opérationnels très tard. Un processus coûte 50 000 euros, voire plus selon sa complexité.

NG : Quels sont vos axes de développement futurs ?
PB : Nous sommes en train d'ajouter à la version 2 qui devrait sortir cet été, les notions de pilotage de processus. Car une fois le processus automatisé, il faut le piloter : mettre en place des alertes, des tableaux de bord, des systèmes de simulation qui permettent la mesure de performance du processus et à l'entreprise de suivre en temps réel le processus, sa performance et de l'améliorer. La version 1.6 actuelle comprend déjà un certain nombre de fonctions de pilotage qui vont s'étendre dans la version 2. Sur ce point, il existe beaucoup d'attentes des clients et des prospects.

Source : http://www.progisphere.com/Processus,-vous-avez-dit-processus-_a669.html

Progisphère : une newsletter de Philippe NIeuwbourg.


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