Il faut les surveiller comme le lait sur le feu, et pourtant rien de significatif n’est perceptible aujourd’hui. Alors que depuis 6 semaines « l’opération militaire spéciale » ravage l’Ukraine, les estimations de bénéfices de l’indice CAC 40 n’ont pas été modifiées par les analystes financiers. Au sein de l’indice national, le BPA 2022 de certaines actions ont été révisées en baisse, comme Renault (-20,7%), Alstom (-15,1%), SG (-8,8%) ou encore Danone (-8,1%), mais à l’inverse, TotalEnergies a été révisé en hausse de 28%, Véolia de 4,6%, Kering et Saint Gobain de 4%... Au total, 9 actions du CAC 40 ont été révisées en baisse de plus de 1%, alors que 21 ont été révisées en hausse de plus de 1% ; la révision médiane atteint +1%, la révision moyenne, +0,2%. A écouter les analystes financiers, globalement pour le CAC 40, il ne s’est rien passé. Tout va ben du côté des anticipations de bénéfice des entreprises. Ce constat est naturellement surprenant. Il découle de plusieurs phénomènes.
Le premier est que la conjoncture économique actuelle des pays développés demeure extrêmement favorable. Les indicateurs concomitants ou retardés montrent que les économies sont actuellement quasiment au plein emploi, et finalement sont au bord de la surchauffe. Au terme d’une période très atypique de « stop and go » sanitaire, les entreprises évoluent dans un contexte de croissance forte, aussi forte que la chute fut profonde en 2020. En France, avec une croissance réalisée de 7% en 2021, et de 3,5% anticipée cette année, le contexte est très favorable. Aux États Unis, la situation de plein emploi est patente, et finalement en Europe aussi ; les pénuries de main d’œuvre touchent de nombreux secteur ; surtout, l’ultime indicateur économique retardé, l’inflation, montre des signes de forte accélération. Cette inflation n’est pas uniquement pétrolière, elle accélère aussi dans sa composante « core ».
Le second est que les révisions en baisse des économistes sont pour l’instant modérées, voire très modérées. L’OCDE a dégradé de 1% sa prévision de croissance dans le monde. L’organisation estime désormais que la croissance économique mondiale pourrait être inférieure de plus de 1 point de pourcentage cette année à la projection établie avant le conflit (3,5%), tandis que l’inflation, déjà élevée au début de l’année, pourrait être globalement supérieure, dans l’ensemble des pays, d’au moins 2,5 points au niveau qu’elle aurait atteint sans cette guerre. L’OCDE estime que l’impact sur les pays européens devrait être de -1,4%, et qu’il atteindrait -0,8% aux USA. Ces chiffres significatifs réduisent le niveau de croissance, mais excluent l’hypothèse d’une récession. Les analystes financiers ont probablement considéré qu’un tel ajustement des anticipations de croissance économique devrait avoir un impact limité sur des entreprises dont on peut attendre encore des gains de productivité….
Le troisième est que les entreprises européennes sont très exposées à la conjoncture américaine, et que certains secteurs bénéficient de la crise actuelle. Un nombre significatif d’entreprises européennes sont exposées à plus de 50% aux USA et au dollar, dont le cours ne cesse de monter. On peut citer Publicis, Ahold Delhaize, Wolters Kluwer, Person, AnheuserBushInbev, les grands groupes pharmaceutiques, …. Des secteurs profitent de la crise énergétique et géopolitique actuelle : les groupes pétroliers bien sûr, et l’industrie d’armement. La prise en compte de ces éléments explique en partie l’absence de mouvement baissier significatif des anticipations de bénéfices.
Le quatrième et dernier élément est la possible influence que la résilience des cours exerce sur les analystes financiers. L’impact limité de la crise ukrainienne sur les cours, et notamment le très puissant rebond technique du 7 mars au 4 avril, incite probablement certains analystes à ne pas réviser leurs prévisions de bénéfices. C’est le syndrome de « la poule et de l’œuf », ou la confusion entre les causes et les effets. Concrètement, il existe un décalage entre le comportement du marché et les anticipations de bénéfices. Celles-ci sont souvent en retard par rapport aux évolutions boursières ; ce fut le cas au cours des deux dernières récessions, cela devrait l’être cette fois encore…
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 5 982 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’État restent tendus. Ils s’installent au-dessus de 1% pour l’OAT France et sont passé au-dessus de 2,5% aux USA. L’€ a chuté de 2% cette semaine.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole est stable un peu au-dessus de à 100$ le baril de Brent.
Le premier est que la conjoncture économique actuelle des pays développés demeure extrêmement favorable. Les indicateurs concomitants ou retardés montrent que les économies sont actuellement quasiment au plein emploi, et finalement sont au bord de la surchauffe. Au terme d’une période très atypique de « stop and go » sanitaire, les entreprises évoluent dans un contexte de croissance forte, aussi forte que la chute fut profonde en 2020. En France, avec une croissance réalisée de 7% en 2021, et de 3,5% anticipée cette année, le contexte est très favorable. Aux États Unis, la situation de plein emploi est patente, et finalement en Europe aussi ; les pénuries de main d’œuvre touchent de nombreux secteur ; surtout, l’ultime indicateur économique retardé, l’inflation, montre des signes de forte accélération. Cette inflation n’est pas uniquement pétrolière, elle accélère aussi dans sa composante « core ».
Le second est que les révisions en baisse des économistes sont pour l’instant modérées, voire très modérées. L’OCDE a dégradé de 1% sa prévision de croissance dans le monde. L’organisation estime désormais que la croissance économique mondiale pourrait être inférieure de plus de 1 point de pourcentage cette année à la projection établie avant le conflit (3,5%), tandis que l’inflation, déjà élevée au début de l’année, pourrait être globalement supérieure, dans l’ensemble des pays, d’au moins 2,5 points au niveau qu’elle aurait atteint sans cette guerre. L’OCDE estime que l’impact sur les pays européens devrait être de -1,4%, et qu’il atteindrait -0,8% aux USA. Ces chiffres significatifs réduisent le niveau de croissance, mais excluent l’hypothèse d’une récession. Les analystes financiers ont probablement considéré qu’un tel ajustement des anticipations de croissance économique devrait avoir un impact limité sur des entreprises dont on peut attendre encore des gains de productivité….
Le troisième est que les entreprises européennes sont très exposées à la conjoncture américaine, et que certains secteurs bénéficient de la crise actuelle. Un nombre significatif d’entreprises européennes sont exposées à plus de 50% aux USA et au dollar, dont le cours ne cesse de monter. On peut citer Publicis, Ahold Delhaize, Wolters Kluwer, Person, AnheuserBushInbev, les grands groupes pharmaceutiques, …. Des secteurs profitent de la crise énergétique et géopolitique actuelle : les groupes pétroliers bien sûr, et l’industrie d’armement. La prise en compte de ces éléments explique en partie l’absence de mouvement baissier significatif des anticipations de bénéfices.
Le quatrième et dernier élément est la possible influence que la résilience des cours exerce sur les analystes financiers. L’impact limité de la crise ukrainienne sur les cours, et notamment le très puissant rebond technique du 7 mars au 4 avril, incite probablement certains analystes à ne pas réviser leurs prévisions de bénéfices. C’est le syndrome de « la poule et de l’œuf », ou la confusion entre les causes et les effets. Concrètement, il existe un décalage entre le comportement du marché et les anticipations de bénéfices. Celles-ci sont souvent en retard par rapport aux évolutions boursières ; ce fut le cas au cours des deux dernières récessions, cela devrait l’être cette fois encore…
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur 5 982 points.
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Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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