Anthony Benhamou
Le bien triste bilan économique de la France en 2013
Le tableau économique de la France est des plus sombres. Voilà en effet maintenant dix-huit mois que le pays est passé sous pavillon socialiste et la magie tant espérée ne semble toujours pas opérer. En témoigne par exemple l’atonie de la croissance qui devrait péniblement atteindre 0,1% pour l’année 2013.
En cause notamment, la faible consommation des ménages français. Mais il n’est pas question de les blâmer. Je parviens même à les comprendre. Il faut dire en effet que la hausse continue du taux de chômage (actuellement à 11%) n’épargne personne. Et que dire de leur pouvoir d’achat ? Celui-ci a fondu comme neige au soleil suite aux hausses d’impôts décidées (ou renouvelées) par le gouvernement.
Mais il y a pire. L’investissement des entreprises recule en effet depuis huit trimestres consécutifs. Un élément qui s’explique par une politique économique décousue engendrant un manque de visibilité à moyen et long terme. Du coup, c'est un véritable climat de méfiance qui s’est installé dans le pays. Les entreprises préfèrent donc reporter leur décision d’investissement (voire les annuler dans certains cas) en attendant le retour de la confiance.
Enfin, je souhaite te faire part de la situation des finances publiques hexagonales. Vois-tu en effet, cette année, notre déficit devrait (officiellement) atteindre 4,1% du PIB alors que la dette publique flirte dangereusement avec les 95% du PIB. Et malgré les douloureux efforts déjà réalisés par les français, la Commission des finances à l’Assemblée évoque un trou de 11 milliards d’euros dans les recettes fiscales du pays au titre de l’année 2013.
Comment dans cette atmosphère sinistre miser sur un retour de l’activité, courant 2014 ? Surtout que le contexte social s’avère également de plus en plus menaçant…
A ce stade, seul un miracle peut changer les choses
Les nombreux couacs fiscaux qui se sont succédé ces dernières semaines sont en effet à l’origine d’un climat social délétère. Coiffés de bonnets rouges ou vêtus de gilets jaunes, de nombreux mouvements contestataires, souvent prêts à en découdre, ont ainsi vu le jour. Et le non consentement à l’impôt semble devenir la norme… ce qui ne présage rien de bon pour l’avenir de notre démocratie.
D’autant plus que l’année 2014 est une année électorale. Or, le risque de montée des partis des deux extrêmes n’a jamais été aussi fort. Car comme tu le sais, certains de nos voisins ont déjà cédé aux chants des sirènes ; les Pays-Bas en 2010 avec la formation d’un gouvernement de coalition comprenant le parti PVV de Geert Wilders (même si ce dernier n’y participe finalement pas), la Grèce en 2012 avec l’entrée au parlement du parti Aube dorée ou encore plus récemment l’Italie avec le Mouvement 5 Etoiles de Beppé Grillo qui constitue la deuxième puissance politique du pays.
Alors voilà très cher Père Noël, après t’avoir succinctement exposé la situation de notre pays, l’heure des souhaits est venue. Et comme seul un miracle pourrait faire changer les choses, pourrais-tu contribuer à la création d’une manne de confiance qui se diffuserait dans toute l’économie et participerait à faire renaître la croissance au sein du pays ? Mais attention, pas n’importe quelle manne… Plus fort que la manne des hébreux dans le désert. Plus fort également que la manne de progrès technique dont parle Robert Solow dans les théories de la croissance exogène.
Une manne de confiance, dernier cri. Elle permettrait aux consommateurs de ne plus douter quant à leur avenir sur le marché du travail. Les entreprises seraient de nouveau sereines sur leurs débouchés ainsi que sur l’environnement fiscal. Une manne qui permettrait à tous, du simple citoyen français au président de la République, du plus pauvre au plus riche et du plus jeune au plus vieux, d’épouser un projet commun à savoir la construction d‘un avenir pérenne avec en ligne de mire la croissance économique… et le retour de la France parmi les grandes nations de ce monde.
Anthony Benhamou
Anthony Benhamou est un économiste diplômé de l’université de Paris Dauphine. Il a notamment exercé pendant 3 années en tant que consultant auprès de grandes entreprises internationales. Maître de conférences à Sciences-Po Paris et tuteur enseignant à l’université de Paris Dauphine, il rédige par ailleurs avec Marc Touati de nombreuses chroniques économiques et financières pour le cabinet ACDEFI.
Le tableau économique de la France est des plus sombres. Voilà en effet maintenant dix-huit mois que le pays est passé sous pavillon socialiste et la magie tant espérée ne semble toujours pas opérer. En témoigne par exemple l’atonie de la croissance qui devrait péniblement atteindre 0,1% pour l’année 2013.
En cause notamment, la faible consommation des ménages français. Mais il n’est pas question de les blâmer. Je parviens même à les comprendre. Il faut dire en effet que la hausse continue du taux de chômage (actuellement à 11%) n’épargne personne. Et que dire de leur pouvoir d’achat ? Celui-ci a fondu comme neige au soleil suite aux hausses d’impôts décidées (ou renouvelées) par le gouvernement.
Mais il y a pire. L’investissement des entreprises recule en effet depuis huit trimestres consécutifs. Un élément qui s’explique par une politique économique décousue engendrant un manque de visibilité à moyen et long terme. Du coup, c'est un véritable climat de méfiance qui s’est installé dans le pays. Les entreprises préfèrent donc reporter leur décision d’investissement (voire les annuler dans certains cas) en attendant le retour de la confiance.
Enfin, je souhaite te faire part de la situation des finances publiques hexagonales. Vois-tu en effet, cette année, notre déficit devrait (officiellement) atteindre 4,1% du PIB alors que la dette publique flirte dangereusement avec les 95% du PIB. Et malgré les douloureux efforts déjà réalisés par les français, la Commission des finances à l’Assemblée évoque un trou de 11 milliards d’euros dans les recettes fiscales du pays au titre de l’année 2013.
Comment dans cette atmosphère sinistre miser sur un retour de l’activité, courant 2014 ? Surtout que le contexte social s’avère également de plus en plus menaçant…
A ce stade, seul un miracle peut changer les choses
Les nombreux couacs fiscaux qui se sont succédé ces dernières semaines sont en effet à l’origine d’un climat social délétère. Coiffés de bonnets rouges ou vêtus de gilets jaunes, de nombreux mouvements contestataires, souvent prêts à en découdre, ont ainsi vu le jour. Et le non consentement à l’impôt semble devenir la norme… ce qui ne présage rien de bon pour l’avenir de notre démocratie.
D’autant plus que l’année 2014 est une année électorale. Or, le risque de montée des partis des deux extrêmes n’a jamais été aussi fort. Car comme tu le sais, certains de nos voisins ont déjà cédé aux chants des sirènes ; les Pays-Bas en 2010 avec la formation d’un gouvernement de coalition comprenant le parti PVV de Geert Wilders (même si ce dernier n’y participe finalement pas), la Grèce en 2012 avec l’entrée au parlement du parti Aube dorée ou encore plus récemment l’Italie avec le Mouvement 5 Etoiles de Beppé Grillo qui constitue la deuxième puissance politique du pays.
Alors voilà très cher Père Noël, après t’avoir succinctement exposé la situation de notre pays, l’heure des souhaits est venue. Et comme seul un miracle pourrait faire changer les choses, pourrais-tu contribuer à la création d’une manne de confiance qui se diffuserait dans toute l’économie et participerait à faire renaître la croissance au sein du pays ? Mais attention, pas n’importe quelle manne… Plus fort que la manne des hébreux dans le désert. Plus fort également que la manne de progrès technique dont parle Robert Solow dans les théories de la croissance exogène.
Une manne de confiance, dernier cri. Elle permettrait aux consommateurs de ne plus douter quant à leur avenir sur le marché du travail. Les entreprises seraient de nouveau sereines sur leurs débouchés ainsi que sur l’environnement fiscal. Une manne qui permettrait à tous, du simple citoyen français au président de la République, du plus pauvre au plus riche et du plus jeune au plus vieux, d’épouser un projet commun à savoir la construction d‘un avenir pérenne avec en ligne de mire la croissance économique… et le retour de la France parmi les grandes nations de ce monde.
Anthony Benhamou
Anthony Benhamou est un économiste diplômé de l’université de Paris Dauphine. Il a notamment exercé pendant 3 années en tant que consultant auprès de grandes entreprises internationales. Maître de conférences à Sciences-Po Paris et tuteur enseignant à l’université de Paris Dauphine, il rédige par ailleurs avec Marc Touati de nombreuses chroniques économiques et financières pour le cabinet ACDEFI.
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