Lancé en 2010, Paymium est la première plateforme d’échange Bitcoins au monde. Depuis 2018, la société a développé et opère la plateforme Blockchain.io, une place de marché dédiée au trading de crypto-actifs pour les particuliers et les investisseurs.
Paymium vient de déposer sa demande auprès de l’AMF pour le statut de PSAN ? Quel est pour vous l’utilité de ce nouveau statut issu de la loi Pacte ?
Sans statut en France, nos partenaires potentiels à l'étranger pouvaient se poser des questions sur notre conformité. Le seul intérêt de ce statut réside dans cette forme de reconnaissance officielle de notre existence. C'est peu mais c'est un premier pas dans la bonne direction.
Ce nouveau statut public est bien perçu par les acteurs du secteur. En même temps, les autorités publiques et financières restent très critiques vis-à-vis des cryptomonnaies. Comment expliquer ce paradoxe ?
Les banques en général et les banques centrales en particulier n'ont pas d'incitations directes à innover. En fait, elles recrutent sur un profil de gestionnaire qui représente l'exact opposé de celui de l'innovateur. La notion d'intérêt général est interprétée par ces acteurs sur du très court terme, comme une injonction à préserver l'existant à tout prix, même lorsqu'il est inefficace et coûteux.
Il leur est difficile d'intégrer le temps nécessaire à une innovation pour produire ses avantages.
De plus, le mythe du monopole monétaire comme instrument de contrôle de l'économie à la vie dure car il conforte la situation de rente des banques vis-à-vis des autres acteurs économiques.
Le ministère de l’Économie s’est dit favorable à une monnaie publique numérique. La BCE étudie également le sujet. Quel regard portez-vous sur ces initiatives ?
Cette initiative me rappelle le lancement du Minitel par France Telecom alors que le web commençait à émerger. Les institutions préfèrent un réseau centralisé pour expérimenter les services qui résulteront de la décentralisation. C'est une perte de temps mais peut-être faut-il en passer par là avant l'adoption de masse des réseaux ouverts. Les réseaux ouverts seront toujours plus agiles, tant sur le plan de la sécurité que des fonctionnalités, que les réseaux fermés par des barrières de péage.
Depuis plusieurs années, les cryptomonnaies sont sous le feu des projecteurs. Pour autant, leur utilisation reste limitée et elles ont du mal à percer auprès du grand public. Quelle est votre vision du développement des cryptomonnaies en France et en Europe ?
Cela fait seulement dix ans que le réseau Bitcoin a commencé à fonctionner. Or, il faut une vingtaine d'année pour qu'une telle infrastructure soit mûre pour une adoption de masse. Les stablecoins et les "security tokens" seront les déclencheurs mais il reste du chemin à parcourir.
Beaucoup d’acteurs privés sont confrontés à l’hostilité des banques. Est-ce le cas de Paymium ?
Nous avons fait face avec succès à plusieurs changements de partenaires bancaires mais nous pensons avoir trouvé le bon avec celui que nous venons d'intégrer.
Un mot de pronostic sur l’évolution du Bitcoin dans les mois à venir ?
Chaque jour, davantage de gens se renseignent ou apprennent les avantages des cryptomonnaies.
Tout l'écosystème bénéficie de cette progression du nombre d'utilisateurs et de supporteurs mais Bitcoin en profite encore plus de par sa position de leader. Le halving du "block reward" de Bitcoin prévu pour mi-2020 va limiter encore plus l'offre de bitcoins disponibles sur le marché ce qui pourrait provoquer une hausse dans les mois qui suivent. Le prix du Bitcoin reste volatil mais sur une période de détention de 4 ans il est en hausse constante depuis sa création.
Paymium vient de déposer sa demande auprès de l’AMF pour le statut de PSAN ? Quel est pour vous l’utilité de ce nouveau statut issu de la loi Pacte ?
Sans statut en France, nos partenaires potentiels à l'étranger pouvaient se poser des questions sur notre conformité. Le seul intérêt de ce statut réside dans cette forme de reconnaissance officielle de notre existence. C'est peu mais c'est un premier pas dans la bonne direction.
Ce nouveau statut public est bien perçu par les acteurs du secteur. En même temps, les autorités publiques et financières restent très critiques vis-à-vis des cryptomonnaies. Comment expliquer ce paradoxe ?
Les banques en général et les banques centrales en particulier n'ont pas d'incitations directes à innover. En fait, elles recrutent sur un profil de gestionnaire qui représente l'exact opposé de celui de l'innovateur. La notion d'intérêt général est interprétée par ces acteurs sur du très court terme, comme une injonction à préserver l'existant à tout prix, même lorsqu'il est inefficace et coûteux.
Il leur est difficile d'intégrer le temps nécessaire à une innovation pour produire ses avantages.
De plus, le mythe du monopole monétaire comme instrument de contrôle de l'économie à la vie dure car il conforte la situation de rente des banques vis-à-vis des autres acteurs économiques.
Le ministère de l’Économie s’est dit favorable à une monnaie publique numérique. La BCE étudie également le sujet. Quel regard portez-vous sur ces initiatives ?
Cette initiative me rappelle le lancement du Minitel par France Telecom alors que le web commençait à émerger. Les institutions préfèrent un réseau centralisé pour expérimenter les services qui résulteront de la décentralisation. C'est une perte de temps mais peut-être faut-il en passer par là avant l'adoption de masse des réseaux ouverts. Les réseaux ouverts seront toujours plus agiles, tant sur le plan de la sécurité que des fonctionnalités, que les réseaux fermés par des barrières de péage.
Depuis plusieurs années, les cryptomonnaies sont sous le feu des projecteurs. Pour autant, leur utilisation reste limitée et elles ont du mal à percer auprès du grand public. Quelle est votre vision du développement des cryptomonnaies en France et en Europe ?
Cela fait seulement dix ans que le réseau Bitcoin a commencé à fonctionner. Or, il faut une vingtaine d'année pour qu'une telle infrastructure soit mûre pour une adoption de masse. Les stablecoins et les "security tokens" seront les déclencheurs mais il reste du chemin à parcourir.
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Laurent Leloup : Conseil transformation blockchain
HealthTech Finance : HealthTech Investment Banking, levée de fonds
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