Vendredi 12 Décembre 2008

Pierre-Antoine Dusoulier Président de Saxo Banque France

«La baisse de la volatilité devrait conduire à une moindre agitation de la part des investisseurs»


Vous avez récemment reçu plusieurs récompenses pour vos activités de FX Week, d’Euromoney…Quelle signification ont ces différentes récompenses ?

Pierre-Antoine Dusoulier
Ces récompenses successives (4 ans de suite) sacralisent l’efficacité, l’avancée de notre technologie et les investissements importants dans la R&D qui s’élèvent à plusieurs millions d’euros par an. Plus d’une centaine de milliers d’ordres sont exécutés au quotidien sur notre plateforme. Nous avons plus de 120 partenaires white label, autrement dit des partenaires qui utilisent notre technologie mais en apposant leur dénomination.
Nous sommes reconnus comme le meilleur fournisseur de prix sur le Forex pour les clients institutionnels.
Nous avons été distingués comme la banque qui se développe le plus rapidement sur le marché des FX, comme la meilleure plateforme pour les clients particuliers et notre ambition est d’être la banque préférée des traders actifs français en moins de 3 ans.

Peut-on dire compte tenu de l’ensemble de ces récompenses que la crise financière vous a été profitable ?

Depuis 1992, la société connaît en moyenne 60% de croissance par an.
Il est vrai cependant que cette année devrait nous être encore plus bénéfique en raison du niveau élevé de volatilité présent sur les marchés qui a pour conséquence une multiplication des ordres dans le système.
Une telle configuration est favorable aux activités d’une société comme Saxo Bank. De plus, Saxo Bank continue d’investir en marketing et en sponsoring (l’équipe Saxo Bank a gagné le Tour de France 2008) afin de gagner en notoriété et en parts de marché. Les efforts paient même dans cette période avec les particuliers et les institutionnels.

Quelle est votre perception quant aux perspectives d’évolution de la crise pour les mois à venir ?

A mon sens nous ne sommes pas sortie du scénario noir dans lequel nous nous sommes inscrits depuis quelques mois.
Les fondamentaux économiques au niveau global ne cessent de se détériorer.
Cependant, on tend vers une certaine accalmie des marchés. Le prix des matières premières a fortement baissé. La volatilité de l'euro contre le dollar s’est quelque peu affaiblie : après être passée en moins de 3 mois de 1,60 à 1,25 ; la monnaie unique est maintenant relativement stable autour des 1,25.

Vous attendez vous à un activisme aussi fort de la part des investisseurs dans les prochains mois ?

La baisse de la volatilité devrait conduire à une moindre agitation de la part des investisseurs. Les opportunités devraient être moins importantes. Je pense que nous ne devrions plus avoir de grands mouvements erratiques à l’instar de ce qui s’est produit aux mois de septembre et d’octobre où nous avions un jour -10, le lendemain +5%.

Saxo Banque a été présent cette année au Forum de l’investissement et au Salon Actionaria. Une des thématiques phares que vous avez mise en avant concerne les opportunités d’investissement qui existent avec les CFD. Quel a été l’accueil de ces instruments de la part des investisseurs ?
J’aime à dire que le CFD est le canada dry des actions : ils réagissent de la même manière qu’une action mais ne présentent pas les même risques.
Traiter des CFD coûte par ailleurs moins cher. Et l’effet de levier possible est plus important.
Il est vrai toutefois que détenir un CFD ne revient pas à détenir une participation dans une société. C’est le seul désavantage.

De quelle manière vous distinguez-vous concernant les CFD par rapport à vos principaux concurrents, notamment IG Market ?

Je vois la multiplication des courtiers offrant des services de CFD sur le marché français d’un bon œil. Nous aurions du mal à faire du marketing et à expliquer aux investisseurs ce qu’est un instrument comme le CFD en solo. Cependant Saxo Banque a un avantage concurrentiel crucial pour les clients : nous sommes le seul acteur implanté et régulé en France. Saxo Banque a en effet un agrément de banque en France et est habilité à proposer des CFD et du forex aux particuliers français.

Au-delà des CFD, sur quels autres instruments mettez vous l’accent en cette période de turbulences sur les marchés ?

La renommée de Saxo Bank s’est construite sur le Forex et nous poursuivons cette spécialité. Mais aujourd’hui notre plateforme est multiproduits et accessible depuis son ordinateur personnel, PDA ou un cyber café. Les investisseurs disposent ainsi, à tout moment, d’un large choix : CFD, actions, futures, obligations, options…

Quel regard portez-vous sur l’entrée en scène de nouveaux arrivants dans le marché du courtage français comme Directa et BinckBank ?

Ces acteurs ne font que du courtage sur actions. Nous ciblons davantage la demande des traders actifs.
Au delà, l’arrivée de nouveaux opérateurs apporte un certain dynamisme et nous incite à relever encore plus de défis pour répondre au mieux aux besoins de notre clientèle.

Comment appréhendez-vous le fait que BinkBank se présente comme le courtier low cost par excellence ?

Les deux entités se séparent simplement le marché. BinkBank est le plus attractif pour les petits porteurs et nous sommes les plus intéressants pour les ordres à 100 000 euros, pour les actions étrangères et pour les clients actifs qui veulent utiliser les CFD. La question n’est donc pas sur le “low cost” mais sur le montant des transactions.

Propos recueillis par I. Hazgui
Avec l'aimable autorisation de Easy Bourse

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