Partez à la découverte de la blockchain Tezos !

Rédacteurs :
- Paul Levent, Offer Manager Innovation & Technologies chez mc2i
- Nosing Doeuk, Directeur d'Unité opérationnel


La blockchain Tezos, comme toute blockchain qui se respecte, permet de partager de l’information de manière sécurisée. Elle est publique, ce qui garantit la transparence des échanges et de l’activité sur la chaîne. Tout comme la blockchain Bitcoin me diriez-vous.
Assurément, sauf que…

Une histoire de consensus

Afin de déterminer à qui sera décernée la récompense après validation d’une transaction, une blockchain doit s’appuyer sur un algorithme de consensus. Il en existe plusieurs parmi lesquels :
• le Proof of work (PoW - “Preuve de travail”) : pour valider une transaction et être rémunéré, les nœuds du réseau doivent résoudre des problèmes mathématiques complexes qui requièrent une puissance de calcul importante (le “travail”). C’est l’algorithme en vogue sur la blockchain Bitcoin, hautement consommateur en énergie et de plus en plus décrié ;
• le Proof of stake (PoS - “Preuve d’enjeu”) : en tant qu’alternative au PoW, cet algorithme s’appuie sur ce que les nœuds du réseau possèdent en cryptomonnaie qui sera minée lorsqu’une transaction est validée (l’”enjeu”). Plus vous possédez de Tez - XTZ pour les intimes, la monnaie virtuelle en circulation sur le réseau Tezos - plus vous avez de chance de l’emporter. Bien moins consommateur, le PoS sera l’algorithme de consensus par défaut de la future version d’Ethereum, la blockchain la plus populaire au monde derrière Bitcoin.

Une blockchain évolutive
Comment expliquer que Tezos soit devenu en peu de temps - le réseau principal (mainnet) n’a fait son apparition qu’en septembre 2018 - une blockchain dont la monnaie virtuelle figure parmi les plus fortes capitalisations du marché et envisagé par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire comme l’un des futurs champions français du secteur ?

Tournons notre regard vers le protocole qui en commande le fonctionnement. Chaque propriétaire de Tez se voit octroyer le droit de se prononcer pour ou contre les propositions d’évolution formulées par les bakers (les valideurs) : c’est la gouvernance de la chaîne, à l’image d’une assemblée nationale virtuelle et décentralisée dans laquelle seraient votés des “amendements” concernant les règles d’utilisation du réseau. C’est par ce procédé qu’en mars 2019, une modification du protocole a permis de réduire la quantité minimale de Tez à posséder pour acquérir le statut de valideur. Et à la différence d’autres blockchains (comme Bitcoin) pour lesquelles une évolution du protocole induit une “cassure” (hard fork) pour se mettre en conformité avec les nouvelles règles, la blockchain Tezos permet de rester sur la chaîne qui a remporté le vote de la majorité.

La supervision de l’écosystème Tezos est assurée par la fondation du même nom dont dépendent les centres de recherche et de développement qui se concentrent sur le protocole et son évolution. Parmi ses bakers, Tezos compte Exaion, un fournisseur de solutions, filiale du Groupe EDF, et Ubisoft, deux “institutionnels” dont les activités blockchain montent en puissance.

Tezos, pour quoi faire ?

Pourquoi Tezos plutôt qu’une autre ? La preuve d’enjeu est un premier élément de réponse : plus responsable, cet algorithme de consensus séduit les entreprises qui s’interrogent sur les impacts néfastes des blockchains sur l’environnement. Par la voix de son dirigeant Elon Musk, le constructeur Tesla est ainsi revenu sur sa proposition d’acheter des voitures en Bitcoins, jugeant que l’opération serait trop “polluante”.

Tezos a également la particularité d’être une blockchain "programmable" c’est-à-dire qu’elle peut héberger du code informatique sous la forme d’un “contrat” (un smart contract) dont les termes d’exécution ne peuvent varier avec le temps. Les applications qui reposent sur ces contrats intelligents sont appelées “DApps” pour decentralized applications (“applications décentralisées”) à l’image de Kalamint, la première place de marché pour la vente et l’achat de NFTs construite sur la blockchain Tezos. Bien qu’Ethereum demeure le leader incontesté pour l'hébergement d’applications décentralisées, Tezos semble bien se frayer un chemin en misant notamment sur une vérification poussée de la qualité des smart contracts déployés sur le réseau.

D’autres cas d’usage sont à trouver du côté de la finance décentralisée et de la tokenisation. Après une expérimentation par la Société Générale d’une monnaie digitale de banque centrale sur la blockchain Tezos, le Centre de Lutte contre les Criminalités Numériques (C3N) de la Gendarmerie Nationale s’est appuyé sur la même blockchain pour le suivi des subventions fournies par Europol. Dernier partenariat en date, McLaren Racing a récemment annoncé vouloir proposer sur Tezos une plateforme de jetons non fongibles célébrant son histoire. L’occasion de découvrir cette blockchain prometteuse et de devenir propriétaire d’une Formule 1 digitale ?


Sources :
• https://fr.cryptonews.com/news/electis-app-le-vote-electronique-open-source-qui-tourne-sur-11084.htm
• https://www.mon-livret.fr/mclaren-racing-fait-equipe-avec-tezos-pour-les-nft-de-formule-1.html
• https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/tezos-la-blockchain-aux-racines-francaises-qui-veut-concurrencer-ethereum-20201209
• https://www.capital.fr/auto/tesla-acceptera-de-nouveau-le-bitcoin-comme-moyen-de-paiement-quand-il-sera-moins-polluant-1406324
• https://blog.ethereum.org/2021/05/18/country-power-no-more/
• https://www.vie-publique.fr/discours/270363-bruno-le-maire-15042019-blockchain-stockage-transmission-informations
• https://wiki.tezosagora.org/


Mercredi 21 Juillet 2021


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