Thierry Charles
Le manque de fonds propres des PME françaises n’est plus à démontrer. Avec la raréfaction du crédit aux entreprises, la situation devient jour après jour plus délicate.
L’entreprise a en effet besoin en permanence de moyens financiers, à défaut sans broder sur l’évidence elle est bornée à des progressions très graduelles, contrainte à un « continuel compromis avec les obstacles ». Le crédit outre qu’il prolonge la portée de ses réalisations, lui assure ses résultats. Aussi, il ne saurait y avoir de fin à défaut de moyens.
L’absence d’accès au crédit pour l’entreprise devient le moyen (ou plutôt le manque de moyen) qui la circonscrit dans son développement. Georg Simmel, dans la « Philosophie de l’argent », constatait l’absence de valeur intrinsèque de l’argent, or le désengagement des banques d’une activité à la fois trop risquée et peu rentable, est un manquement grave « car nous n’aurions là qu’un pur moyen sans aucune fin à servir ».
Et le philosophe allemand de poursuivre : « Une simple épingle n’a quasiment pas de valeur, mais les épingles en général sont quasiment indispensables, et absolument irremplaçable par de l’argent ». Il en va de même des innombrables PME sur l’ensemble du territoire… sans parler des emplois qu’elles génèrent jour après jour.
Autre handicap : une dépendance trop marquée de la part des sous-traitants vis-à-vis de leurs clients et/ou donneurs d’ordres. Dans le secteur industriel, l’économie avance au détriment de la polyvalence des fournisseurs, en conséquence de quoi ces derniers ont perdu beaucoup de leur faculté d’adaptation. Ainsi les grands donneurs d’ordre contribuent à l’extinction finale de nombreux producteurs - condamnés à choisir l’enclume avant le marteau -, du fait de leur appétit aveugle de spécialisation. Ils sont passés maître dans l’art de fabriquer « le genre de bâtons qu’ils risquent de retrouver demain dans leurs propres roues ».
Quant aux fournisseurs de la grande distribution, avec le développement ces derniers mois des marques de distributeur (MDD), ils donnent l’impression d’entreprises «cahotant dans une rue à sens unique vers un dessein apocalyptique prédéterminé », selon la formule de l’auteur américain Tom Robbins, le « déréférencement » en guise d’absolution.
Alors produire demain, d’accord, mais comment ? Où ? Et pour qui ?
Thierry CHARLES
Docteur en droit
Directeur des Affaires Juridiques d’Allizé-Plasturgie
Membre du Comité des Relations Inter-industrielles de Sous-Traitance (CORIST) au sein de la Fédération de la Plasturgie
t.charles@allize-plasturgie.com
L’entreprise a en effet besoin en permanence de moyens financiers, à défaut sans broder sur l’évidence elle est bornée à des progressions très graduelles, contrainte à un « continuel compromis avec les obstacles ». Le crédit outre qu’il prolonge la portée de ses réalisations, lui assure ses résultats. Aussi, il ne saurait y avoir de fin à défaut de moyens.
L’absence d’accès au crédit pour l’entreprise devient le moyen (ou plutôt le manque de moyen) qui la circonscrit dans son développement. Georg Simmel, dans la « Philosophie de l’argent », constatait l’absence de valeur intrinsèque de l’argent, or le désengagement des banques d’une activité à la fois trop risquée et peu rentable, est un manquement grave « car nous n’aurions là qu’un pur moyen sans aucune fin à servir ».
Et le philosophe allemand de poursuivre : « Une simple épingle n’a quasiment pas de valeur, mais les épingles en général sont quasiment indispensables, et absolument irremplaçable par de l’argent ». Il en va de même des innombrables PME sur l’ensemble du territoire… sans parler des emplois qu’elles génèrent jour après jour.
Autre handicap : une dépendance trop marquée de la part des sous-traitants vis-à-vis de leurs clients et/ou donneurs d’ordres. Dans le secteur industriel, l’économie avance au détriment de la polyvalence des fournisseurs, en conséquence de quoi ces derniers ont perdu beaucoup de leur faculté d’adaptation. Ainsi les grands donneurs d’ordre contribuent à l’extinction finale de nombreux producteurs - condamnés à choisir l’enclume avant le marteau -, du fait de leur appétit aveugle de spécialisation. Ils sont passés maître dans l’art de fabriquer « le genre de bâtons qu’ils risquent de retrouver demain dans leurs propres roues ».
Quant aux fournisseurs de la grande distribution, avec le développement ces derniers mois des marques de distributeur (MDD), ils donnent l’impression d’entreprises «cahotant dans une rue à sens unique vers un dessein apocalyptique prédéterminé », selon la formule de l’auteur américain Tom Robbins, le « déréférencement » en guise d’absolution.
Alors produire demain, d’accord, mais comment ? Où ? Et pour qui ?
Thierry CHARLES
Docteur en droit
Directeur des Affaires Juridiques d’Allizé-Plasturgie
Membre du Comité des Relations Inter-industrielles de Sous-Traitance (CORIST) au sein de la Fédération de la Plasturgie
t.charles@allize-plasturgie.com