Jeudi 22 Février 2024
Emma Dufetel

Opinion | Sébastien Cochard, I&S Adviser "Le programme ETI d’Emmanuel Macron, une ETIncelle qui pourrait ne pas mettre le feu au poudre"

L’objectif fixé en 2019 par Emmanuel Macron de 100 licornes tricolores à horizon 2030 ayant semble-t-il vécu après les difficultés annoncées par de nombreuses entreprises de cette catégorie, le cap semble désormais mis sur la mutation accélérée des entreprises en ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Pour réussir, il faudra décloisonner notre économie et favoriser la circulation des idées et des talents. Par Sébastien Cochard, Operating Partner chez I&S Adviser.

Finyear est partenaire média de l'Operating Partners Day, le 30 mai 2024 à Paris.


Le programme “ETIncelles” annoncé fin 2023 vise à faire passer 1000 entreprises du statut de PME à celui d’Entreprises de taille intermédiaire (ETI) avant 2027. Lancé le 21 novembre dernier, il a pour objectif principal de coller davantage au modèle économique de nos voisins allemands qui peuvent s'enorgueillir de compter plus de 12 500 ETI. La France dénombre à ce jour environ 5600 entreprises qui emploient entre 250 et 4 999 salariés, et ont un chiffre d'affaires inférieur à 1,5 milliard d'euros. C’est bien moins que l’Allemagne, mais également bien inférieur à l’Italie (8000 ETI) ou que le Royaume Uni (10 000 ETI).

Mais pourquoi avons-nous moins d’ETI en France ?

Arnaud Vaissié, membre du comité directeur de l'Institut Montaigne, expliquait récemment que “l’un des freins majeurs au développement des PME est que le chef d’entreprise en France appréhende la croissance de son entreprise en raison des seuils fiscaux ou sociaux qui jalonnent et freinent son développement “.

Mais ce n’est probablement pas le seul facteur... Nous pourrions également citer des raisons fiscales qui limitent la transmission de l'entreprise au sein de la famille, ou encore une réglementation structurellement et pratiquement complexe, des difficultés à pénétrer des marchés étrangers ou une mauvaise maîtrise de l’anglais. Mais il n’y a pas que des causes exogènes à prendre en compte, les raisons sont également endogènes mais surtout, profondément … culturelles.

Une priorité : décloisonner notre économie, favoriser la circulation des idées et des talents

L’objectif du programme est “d’accompagner les PME qui ont le potentiel de devenir des ETI en identifiant notamment les freins administratifs à leur croissance en permettant un pontage direct avec les administrations pour avancer rapidement”. Cependant, si l’idée est excellente, les moyens mis en œuvre ne semblent adaptés ni à l’objectif, ni au délai évoqué, et encore moins à la réalité économique et culturelle de notre pays.

Première condition pour y arriver : Il est absolument nécessaire de décloisonner notre économie et de faciliter les échanges entre startups, PME, grands groupes, ETI, écoles. La France est un pays d'étiquettes et de tiroirs et ce cloisonnement est le principal frein au développement de notre économie et de nos entreprises.

Deuxième condition : déployer des mesures concrètes qui peuvent aider les entreprises à devenir des ETI. Par exemple, mettre en place des accompagnements afin d’affiner et d’ajuster leurs stratégies à moyen et long terme, en se fixant des objectifs mesurables. Ou encore pour identifier des sociétés sur des marchés identiques ou complémentaires, puis à faciliter leur rapprochement. Choisir de travailler sur ces sujets avec des chefs d’entreprise aguerris qui sont prêts à s’engager opérationnellement aux côtés des dirigeants de PME est un levier pour être plus efficace.

Autres pistes : créer davantage de passerelles entre startups et PME pour allier savoir-faire, expériences, potentiel de disruption, technologies… ; ou encore décloisonner, faciliter les échanges, allier idées nouvelles et expérience et intégrer au sein des entreprises tous les talents nécessaires pour qu’elles deviennent des ETI.

C’est cet environnement que nous devons installer durablement pour faire croître nos start-up et PME, plutôt qu'un “Pass VIP” auprès de nos administrations, pour espérer faire des ETIncelles ou tout du moins tenter de rattraper nos voisins Européens.

Sébastien Cochard
Après un début de carrière chez l’éditeur de logiciel américain Sybase, Sébastien Cochard crée Temposoft en 1998 avec Pierre Cesarini. 6 ans plus tard, il revend ses parts à l’occasion de l’entrée au capital d’un fonds et entre chez Fatwire dont il devient directeur général pour la France et le Benelux. Puis il rejoint Axway, puis Netfective technology. En 2010, retour à l’entrepreneuriat avec la création de SER Participation, puis de Pimwi en 2013, puis d’Omenable en 2014. En 2017, il intègre le fournisseur américain de services cloud ServiceNow. En 2019, c’est Lyon qui lui tend les bras et le voilà directeur général de la start-up Tilkee. Nouveau rebond début 2022 après le rachat de Tilkee par Efalia : Sébastien embrasse la profession d’operating partner chez I&S Adviser.

A propos d’I&S Adviser
I&S Adviser a créé le tout premier réseau français d’operating partners, des entrepreneurs expérimentés qui épaulent opérationnellement les fondateurs de start-ups, PME ou ETI et les aident à atteindre leurs objectifs de croissance.
S’appuyant sur leurs retours d’expérience (tant leurs succès que leurs échecs), ces « have it done » s’engagent sur des résultats opérationnels et prennent des risques avec le chef d’entreprise.
Fédérés sous une marque unique, les operating partners d’I&S Adviser interviennent à la demande de l’entrepreneur ou d’un fonds d’investissement, sur 5 sujets : le « Business Staging », le développement à l’international, le « check-up de l’existant », la création de business models digitaux et la mise au point de plans à 3 ans.
I&S Adviser

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