Opinion | Jonathan Herscovici, Stackinsat "Bitcoin : Au-delà des préjugés de la BCE"

Il y a quelques jours, le 12 octobre précisément, la Banque Centrale Européenne ou plutôt, 2 membres de la BCE - Ulrich Bindseil et Jürgen Schaaf - l'un DG "Market Infrastructure & Payments", l'autre Conseil "Market Infrastructure & Payments", publiaient un papier à charge contre le Bitcoin.
Sous le titre "The distributional consequences of Bitcoin" , les deux responsables relataient les effets néfastes sur la société d'un Bitcoin qui pourrait atteindre les 10 millions d'euros.
Comme nous le soulevions il y a quelques jours sur FINYEAR, le papier en question n'est pas publié dans les parties "officielles" de la BCE, celles relevant les positions de la Banque Centrale Européenne (la partie Communiqué de presse, Blog ) mais sur la plateforme des papiers de recherche (SSRN). Il est par ailleurs indiqué dès la première page que "les opinions exprimées dans ce papier sont celles de ses auteurs et ne reflètent pas celles de la BCE".

Cependant, sa publication a suscité beaucoup de réactions au sein de l'écosystème et notamment celle de Jonathan Herscovici, CEO et Fondateur de StackinSat, le plan d'épargne Bitcoin qui est aussi à l'origine de l'événement annuel, Surfin' Bitcoin.
Suite à cette publication, il revient donc sur les années que l'on pourrait qualifier de "Bitcoin Bashing" et sur les effets positifs du Bitcoin qu'il se met un point d'honneur à séparer des autres cryptomonnaies.

Rappelons que les propos ci-dessous sont ceux de Jonathan Herscovici, reproduits ici à titre informatif, en réaction / débat à notre premier papier relevant la publication de recherche de la BCE et, ne reflètent en rien les opinions de Finyear.


Jonathan Herscovici, Stackinsat & Surfin Bitcoin
Depuis quelques années, la Banque Centrale Européenne (BCE) ne cesse de s’attaquer à Bitcoin. Dans leur dernier article publié le 12 octobre 2024, Ulrich Bindseil et Jürgen Schaaf nous présentent une nouvelle vision apocalyptique : même si Bitcoin continue de prospérer, ses effets redistributifs seraient désastreux. Le document de la BCE affirme que les premiers investisseurs en Bitcoin s'enrichissent au détriment de la société, ce qui leur permet de "s'offrir des Lamborghinis, des Rolex et des villas"

Voilà donc l'effet Bitcoin selon la BCE : une invasion de Lamborghinis ! Si vous avez raté l'achat de Bitcoin en 2010, désolé, vous ne verrez pas votre nom gravé sur la prochaine Lambo. Dommage, non ?

Pourtant, il est amusant de voir comment la position de la BCE sur Bitcoin a évolué au fil des années, passant d’une menace inexistante à une menace apocalyptique. Voici un récapitulatif de leurs plus belles années :


2014 : "Bitcoin est inutile."
2015 : "C'est seulement utilisé par des criminels."
2016 : "Personne ne l'utilise pour payer."
2017 : "C'est une bulle."
2018 : "C'était une bulle."
2019 : "Ça consomme trop d'énergie."
2020 : "C'est une bulle."
2021 : "C'était une bulle."
2022 : "Ça va aller à zéro."
2024 : "C'est injuste pour ceux qui n'en ont pas !!!!!"


Et le clou du spectacle : dans leur nouveau scénario, la BCE imagine un Bitcoin qui pourrait atteindre 10 millions d’euros l’unité. 10 millions. Oui, vous avez bien lu ! Peut-être devrions-nous tous paniquer devant la possibilité que quelques early adopters nous transforment en pauvres mortels, condamnés à contempler leurs yachts depuis nos télévisions connectées... payées en fiat, évidemment.

La BCE, dans son infinie sagesse (ce n’est pas ironique !), nous apprend donc que ne pas détenir de Bitcoin vous appauvrit. Le fameux Have Fun Staying Poor (How Ironic). Peut-être devrions-nous proposer des subventions publiques pour compenser ce manque de Bitcoin ? Après tout, ce serait tellement plus juste que de laisser les gens travailler et épargner avec de la monnaie fiat… ou alors peut-être que ceux qui n’ont pas encore investi devraient tout simplement commencer à se préparer à acheter… non ?

Mais au-delà de cette ironie (j’avoue que j’ai bien ri en lisant ce document), cette lecture de Bitcoin par la BCE, focalisée uniquement sur la spéculation et la redistribution, occulte une série d’éléments essentiels. Bitcoin n’est pas une question de gains rapides. Il représente une révolution monétaire, sociale et même philosophique. Il impacte des domaines aussi cruciaux que l'inclusion financière, la protection contre l'inflation, la souveraineté individuelle et la transformation des moyens d'échange.

L’inclusion financière mondiale

1,7 milliard de personnes. C’est le nombre de personnes dans le monde qui n’a toujours pas accès aux services bancaires de base. Ce chiffre parle de lui-même. Pour ces populations marginalisées, surtout dans les économies en développement, Bitcoin offre une solution précieuse. Pourtant, la BCE préfère se concentrer sur la supposée injustice que représente la redistribution de richesse entre les premiers investisseurs et les nouveaux venus.

Le problème avec cet argument est que l'effet de richesse des premiers détenteurs est loin d'être la seule dimension importante. Grâce à son réseau décentralisé, Bitcoin permet à des millions de personnes de participer au système financier via un simple smartphone, sans passer par des banques coûteuses. Les transactions sont rapides et peu coûteuses, ce qui rend Bitcoin accessible à ceux qui n’ont jamais eu les moyens de bénéficier des infrastructures financières traditionnelles.

Alors que la BCE voit dans Bitcoin une menace pour la stabilité, la réalité est tout autre : Bitcoin favorise l’inclusion financière et améliore les conditions de vie dans des régions qui en ont désespérément besoin

La protection contre l'inflation et les crises monétaires

Dans certains pays, les monnaies fiat ne sont plus un moyen fiable de conserver de la valeur. Regardons des cas concrets comme le Venezuela ou l'Argentine, où l’inflation galopante a dévasté les épargnes de millions de citoyens. Et que propose la BCE ? Rien. Mais Bitcoin, lui, est là.

Avec son offre limitée et sa nature décentralisée, Bitcoin est devenu un refuge pour ceux qui cherchent à protéger leur patrimoine. Il permet de stocker la valeur là où les monnaies locales échouent. Mais cela, la BCE semble l’oublier. En se concentrant uniquement sur la spéculation, elle passe à côté de ce rôle fondamental que joue Bitcoin dans les économies en difficulté.

Et puis, soyons honnêtes : s’il faut vraiment choisir entre une inflation à 10 000 % et une "injustice redistributive" de Bitcoin, beaucoup d'entre nous préféreraient voir leur épargne sécurisée. Pourtant, la BCE préfère nous avertir que ceux qui n’ont pas de Bitcoin seront appauvris. Peut-être devrions-nous proposer des subventions publiques pour compenser ce manque ?

La souveraineté individuelle

Voici un autre point que la BCE préfère ne pas aborder. Bitcoin permet aux individus de reprendre le contrôle sur leur propre argent, sans avoir à se soucier des décisions arbitraires de gouvernements ou de banques centrales. Dans un système monétaire traditionnel, ces décisions sont souvent prises sans consultation publique, et les citoyens en subissent les conséquences. Inflation, dévaluation, confiscation... tout cela, vous le connaissez.

Bitcoin change radicalement cette dynamique. Grâce à sa décentralisation, personne ne peut manipuler ou confisquer vos fonds. C'est votre argent, point. Pour ceux qui vivent dans des régimes autoritaires, cette protection contre la confiscation est essentielle. Pourtant, la

BCE préfère réduire Bitcoin à une simple question de spéculation, occultant son impact sur la souveraineté financière.

Dans un monde où la confiance envers les institutions est en chute libre, Bitcoin représente une alternative crédible pour ceux qui veulent sécuriser leur richesse de façon indépendante. La BCE ne le voit pas, ou ne veut pas le voir, car cela met en péril son monopole.

Une réponse à la crise de confiance dans les institutions

Depuis la crise financière de 2008, la confiance envers les institutions financières s’est érodée. Les citoyens se méfient de plus en plus des banques et des gouvernements, et cette crise de confiance ne fait que s’aggraver. C’est là que Bitcoin intervient. Grâce à sa transparence et sa décentralisation, Bitcoin offre une alternative crédible.

Loin des manipulations et des politiques monétaires inflationnistes, Bitcoin redéfinit la confiance dans la monnaie. Vous n’avez plus besoin de faire confiance à une institution centralisée. Vous pouvez faire confiance à un code ouvert, vérifiable et transparent. Mais bien sûr, la BCE préfère nous avertir des dangers de cette "bulle" Bitcoin, comme si elle ne comprenait pas que cette nouvelle forme de confiance est précisément ce qui attire tant de monde.

Encore une fois, la BCE passe à côté, et loin. Et pourtant, ce n’est plus un sujet qu’on peut ignorer. Peut-être est-il temps que la BCE mette de côté ses préjugés et ouvre un véritable débat sur Bitcoin, au lieu de le réduire à une série de clichés dépassés.


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Vendredi 25 Octobre 2024


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