Imperturbablement les indices d’actions poursuivent leur marche en avant. Dans ce marché « de momentum », c’est la dynamique propre de la tendance qui se suffit à elle-même. Il n’y a plus de saine interaction entre la sphère réelle et la sphère financière : on est face à une économie financière, fusion des sphères réelles et financières, qui bénéficie d’une surliquidité manifeste.
Sans force de rappel significative, le mouvement haussier peut continuer, et suivre le scénario que nous avons dénommé « hyperliquidité, ou l’illusion monétaire ». Les investisseurs vivent effectivement dans l’illusion permanente. Comment leur reprocher ? Le marché des actions est avant tout un marché de promesse, d’optimisme et de foi en l’avenir : promesse de bénéfices futurs, promesse de « re rating » de l’évaluation, promesse de plus-value. Nous avons sous-estimé la probabilité de réalisation du scénario de l’hyperliquidité, lorsque nous avons mis à jour le scénario de marché à la fin de l’année dernière.
L’illusion monétaire, qui est associée au phénomène inflationniste, fait croitre les valeurs nominales en faisant croire que ce sont des valeurs réelles. Cela fonctionne d’autant plus facilement que les acteurs de l’économie et de la finance n’ont pas connu l’inflation. Donc toute hausse des valeurs nominales est assimilée à de la croissance. Par exemple, les investisseurs vont forcément se satisfaire d’une croissance des bénéfices de 6% en 2023 par exemple. Ce chiffre sera considéré comme favorable, et contribuera à l’optimisme sur les marchés. Pourtant, cette hausse correspond à l’inflation, rien d’autre. Le chiffre d’affaires des entreprises est augmenté de l’inflation, et à marge normative constante, les flux futurs augmentent, ce qui relève l’évaluation d’autant, toutes choses égales par ailleurs. Au niveau macroéconomique, c’est la même chose : la visualisation d’un graphique qui présente la croissance nominale (inflation comprise) et la croissance réelle est particulièrement éloquente. Le graphique qui montre la croissance nominale est haussier, bien sûr, alors que la croissance réelle ne cesse de tendanciellement baisser. La perception du stock de dette ramenée au PIB, elle aussi bénéficie de cette illusion monétaire : l’Italie peut se satisfaire d’une hausse de 10% des prix en 2022, car ce phénomène a baissé d’autant son ratio dette/PIB…
Et avant même le retour de l’inflation, la plupart des analystes économiques considéraient que la meilleure façon de gérer le surendettement des États et des acteurs privés de l’économie, c’est l’inflation. En tant qu’analyste financier, c’est quand même le monde réel qui compte le plus. La Bourse a la fâcheuse tendance à s’en écarter, d’une manière parfois impressionnante ; les exemples de bulles sont nombreux et impressionnants : l’action Walt Disney dans les années 60, l’or dans les années 70-80, les actions japonaises en 1989 (dont la capitalisation boursière avait dépassé la capitalisation boursière des actions américaines !), et bien sur la Technomania de 1999-2000. A quoi bon évoquer le monde réel quand la sphère financière offre tant de satisfaction ? Depuis la mi-novembre le CAC 40 a dépassé sa moyenne mobile un an ; comme nous l’avons dit et écrit, il a inauguré une nouvelle tendance haussière qui s’est nourrie de la prudence justifiée des investisseurs. Les investisseurs « momentum », ou suivistes, ont pu s’associer à la hausse lorsque le signal a été donné. Les investisseurs « contrariants », ou fondamentaux, n’ont pas participé à la hausse, ce qui explique en partie la poursuite de la dynamique de marché : les investisseurs qui ne veulent pas « rater le train de la hausse », achètent maintenant.
Pourtant le monde réel est bien là, et il est dans notre rôle de rappeler que :
1/ les banques centrales continuent à relever les taux monétaires, qu’elle détruisent de la monnaie par la vente d’actifs obligataires sur les marché (depuis plusieurs mois pour la Fed, à partir du 15 mars pour la BCE) ;
2/ que l’inflation sous-jacente européenne (hors variables volatiles) est toujours largement supérieure aux taux de la BCE (même relevé de 0,5% hier) ;
3/ les analystes financiers révisent en baisse leurs prévisions de bénéfice ;
4/ que les PER ont rejoint leur moyenne de long terme en Europe, et sont 2 points au-dessus aux USA.
Alors que faire ? Les investisseurs « suivistes » ou « momentum » peuvent continuer à bénéficier de la tendance. Les investisseurs qui appliquent notre allocation stratégique ont quitté le marché en novembre 2021 autour de 7 000 points, et n’ont pas subi le stress des 15 derniers mois. Nous leur proposons de ne pas monter dans le train de la hausse maintenant. Le niveau de risque demeure élevé, à court terme comme à long terme ; cette dimension oubliée pourrait un jour revenir sur le devant de la scène.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 650 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont baissé des deux côtés de l’Atlantique. L’euro se maintien au-delà de 1,09$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a perdu 5% cette semaine.
Sans force de rappel significative, le mouvement haussier peut continuer, et suivre le scénario que nous avons dénommé « hyperliquidité, ou l’illusion monétaire ». Les investisseurs vivent effectivement dans l’illusion permanente. Comment leur reprocher ? Le marché des actions est avant tout un marché de promesse, d’optimisme et de foi en l’avenir : promesse de bénéfices futurs, promesse de « re rating » de l’évaluation, promesse de plus-value. Nous avons sous-estimé la probabilité de réalisation du scénario de l’hyperliquidité, lorsque nous avons mis à jour le scénario de marché à la fin de l’année dernière.
L’illusion monétaire, qui est associée au phénomène inflationniste, fait croitre les valeurs nominales en faisant croire que ce sont des valeurs réelles. Cela fonctionne d’autant plus facilement que les acteurs de l’économie et de la finance n’ont pas connu l’inflation. Donc toute hausse des valeurs nominales est assimilée à de la croissance. Par exemple, les investisseurs vont forcément se satisfaire d’une croissance des bénéfices de 6% en 2023 par exemple. Ce chiffre sera considéré comme favorable, et contribuera à l’optimisme sur les marchés. Pourtant, cette hausse correspond à l’inflation, rien d’autre. Le chiffre d’affaires des entreprises est augmenté de l’inflation, et à marge normative constante, les flux futurs augmentent, ce qui relève l’évaluation d’autant, toutes choses égales par ailleurs. Au niveau macroéconomique, c’est la même chose : la visualisation d’un graphique qui présente la croissance nominale (inflation comprise) et la croissance réelle est particulièrement éloquente. Le graphique qui montre la croissance nominale est haussier, bien sûr, alors que la croissance réelle ne cesse de tendanciellement baisser. La perception du stock de dette ramenée au PIB, elle aussi bénéficie de cette illusion monétaire : l’Italie peut se satisfaire d’une hausse de 10% des prix en 2022, car ce phénomène a baissé d’autant son ratio dette/PIB…
Et avant même le retour de l’inflation, la plupart des analystes économiques considéraient que la meilleure façon de gérer le surendettement des États et des acteurs privés de l’économie, c’est l’inflation. En tant qu’analyste financier, c’est quand même le monde réel qui compte le plus. La Bourse a la fâcheuse tendance à s’en écarter, d’une manière parfois impressionnante ; les exemples de bulles sont nombreux et impressionnants : l’action Walt Disney dans les années 60, l’or dans les années 70-80, les actions japonaises en 1989 (dont la capitalisation boursière avait dépassé la capitalisation boursière des actions américaines !), et bien sur la Technomania de 1999-2000. A quoi bon évoquer le monde réel quand la sphère financière offre tant de satisfaction ? Depuis la mi-novembre le CAC 40 a dépassé sa moyenne mobile un an ; comme nous l’avons dit et écrit, il a inauguré une nouvelle tendance haussière qui s’est nourrie de la prudence justifiée des investisseurs. Les investisseurs « momentum », ou suivistes, ont pu s’associer à la hausse lorsque le signal a été donné. Les investisseurs « contrariants », ou fondamentaux, n’ont pas participé à la hausse, ce qui explique en partie la poursuite de la dynamique de marché : les investisseurs qui ne veulent pas « rater le train de la hausse », achètent maintenant.
Pourtant le monde réel est bien là, et il est dans notre rôle de rappeler que :
1/ les banques centrales continuent à relever les taux monétaires, qu’elle détruisent de la monnaie par la vente d’actifs obligataires sur les marché (depuis plusieurs mois pour la Fed, à partir du 15 mars pour la BCE) ;
2/ que l’inflation sous-jacente européenne (hors variables volatiles) est toujours largement supérieure aux taux de la BCE (même relevé de 0,5% hier) ;
3/ les analystes financiers révisent en baisse leurs prévisions de bénéfice ;
4/ que les PER ont rejoint leur moyenne de long terme en Europe, et sont 2 points au-dessus aux USA.
Alors que faire ? Les investisseurs « suivistes » ou « momentum » peuvent continuer à bénéficier de la tendance. Les investisseurs qui appliquent notre allocation stratégique ont quitté le marché en novembre 2021 autour de 7 000 points, et n’ont pas subi le stress des 15 derniers mois. Nous leur proposons de ne pas monter dans le train de la hausse maintenant. Le niveau de risque demeure élevé, à court terme comme à long terme ; cette dimension oubliée pourrait un jour revenir sur le devant de la scène.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 650 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont baissé des deux côtés de l’Atlantique. L’euro se maintien au-delà de 1,09$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a perdu 5% cette semaine.
Eric Galiègue
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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