RealT vous connaissez ? Il s’agit du premier acteur mondial qui a développé un service de tokenisation de l’immobilier. Pour schématiser, depuis 2019, Jean-Marc Jacobson et son frère, Rémy, proposent depuis leur entreprise basée juridiquement en Floride - RealToken Inc. ou “RealT”- d’investir dans l’immobilier à partir de 50 Dollars.
Grâce à la technologie blockchain, les parts dans les actifs immobiliers disponibles sont mises à disposition sous forme de Token Cryptographic ou, “Jetons” sur un registre décentralisé aussi appelée : “Blockchain” .
Les Investisseurs partout dans le monde peuvent ainsi acquérir et échanger des tokens, chaque “token” représentant une part dans une des plus de 360 propriétés disponibles à ce jour.
Sauf que… Jusqu’à présent, les propriétés susceptibles d’être éligibles à ce schéma ne pouvaient se situer qu’aux Etats-Unis et, depuis quelques semaines, en Amérique Latine, en commençant par le Panama (qui utilise le dollar US).
Jusqu’à présent… Puisque dans quelques mois, le dispositif concernera aussi les actifs immobiliers basés en France voire dans toute l’Europe.
La raison ? Un accord de partenariat inédit entre RealT, Wiseed et Twenty First Capital.
« Cela faisait plus d’un an et demi que nous recherchions une solution qui puisse convenir à tout le monde » relate Jean-Marc Jacobson, le CEO de RealT.
« Techniquement, il n’est pas impossible en Europe de faire de la tokenisation de l’immobilier en “tokénisant” des parts de Sociétés spécifiques à chaque propriété. Mais ce qui bloquait, c’est notre schéma d’accessibilité. Nous voulions à tout prix conserver notre modèle d’investissement à partir de 50 euros. Cependant, nous nous confrontions aux droits d’enregistrement : notre token est assimilé à une valeur mobilière, ainsi tout achat ou vente d’une valeur mobilière est assujettis à des frais de l’ordre de 25 euros pour un “token” à 50 euros! (5% de la transaction dans le cadre d’une société à prépondérance immobilière, mais avec un forfait plancher de 25 euros). Il fallait trouver un moyen d’avoir le droit et l’agrément de distribuer des valeurs mobilières ou un titre financier s’en rapprochant le plus possible, sur le territoire européen et donc inévitablement de faire partie des activités régulées. » explique le CEO de RealT qui poursuit. « RealT a toujours oeuvré dans le respect des régulations aussi bien US que celles des pays dans lequel elle a des investisseurs. Nous pensons que les régulations finiront par évoluer au fur et à mesure de l’utilisation plus généralisée de la blockchain mais Il était très important de rester parfaitement dans le cadre dès nos débuts en Europe. »
Une préoccupation plus que partagée par sa nouvelle partenaire sur le territoire, Mathilde Iclanzan, la Directrice Générale de Wiseed.
Wiseed, c’est l’entreprise pionnière du crowdfunding en France pour le financement participatif des entreprises.
Fondée en 2008 par Thierry Merquiol et Nicolas Sérès dans la foulée de la crise des subprimes, elle a été l’une des raisons de la promulgation de l’ordonnance du 30 mai 2014 sur le financement participatif. « Dans ce laps de temps, nos deux cofondateurs, soucieux de respecter le cadre, ont eu le réflexe de mettre leur business en sommeil tout en continuant de le défendre. Après la publication de l’ordonnance, de nombreuses offres se sont positionnées et ils ont voulu se déployer à l’international. Ils ont donc sollicité le statut de PSI, pour Prestataire de Services d’Investissement, auprès de l’AMF qu’ils ont obtenu en 2016, positionnant Wiseed comme la seule plateforme exerçant avec ce statut, valable sur le territoire de l’Union européenne. »
Malgré les coûts liés à l’agrément, Wiseed le renouvelle tous les ans. « Quelques temps plus tard, Nicolas Seres lance notre service de crowdfunding immobilier. Notre modèle est assez simple : nous contribuons à financer les fonds propres qui sont demandés par les banques aux promoteurs immobiliers » poursuit Mathilde Iclanzan.
Et, c’est à ce moment de l’histoire ou presque, qu’un nouveau statut voit le jour au niveau européen. « En 2020, est apparu le statut de PSFP (Prestataire de Services de Financement Participatif) afin d’harmoniser l’activité du crowdfunding en Europe. Au niveau réglementaire, c’est beaucoup moins contraignant que le PSI. En revanche, cela ne permet pas de faire du secondaire et c’est limité à 5 millions d’euros. Nous avons donc fait le choix de conserver notre statut de PSI, en plus de celui de PSFP. »
Autre « aubaine » réglementaire : la mise en place depuis mars 2023 du « régime pilote » au niveau européen.
Pour schématiser, il s’agit d’un régime spécifique qui permet à un acteur européen institutionnel et/ou reconnu de l’investissement, d’expérimenter de nouveaux services sur la blockchain, et ce, pour une durée de 3 ans, renouvelable une fois. Bref, c’est l’autorisation d’être « hors cadre » en matière de blockchain en attendant d’en avoir un, ajusté selon les résultats de ces expérimentations…
« C’est une véritable chance, poursuit la CEO de Wiseed. L’Europe permet à des acteurs traditionnels d’expérimenter ces nouvelles technologies alors qu’aux Etats-Unis vous êtes dans la méfiance. »
Et c’est comme cela que RealT et Wiseed se sont trouvés.
« Nous devions trouver un acteur qui ait le droit et l’agrément de distribuer une valeur mobilière sur le territoire, relate Jean-Marc Jacobson. Pour ma part, il était évident que cela devait se passer en France, aussi parce que c’est une langue que je maîtrise : ce qui facilite la mise en place d’alliances d’un point de vue juridique. Alors, quand nous avons rencontré l’acteur pionnier du crowdfunding avec une expérience dans l’immobilier qui partage les mêmes valeurs en matière de régulation, nous n’avons pas hésité longtemps ! »
A ce nouveau binôme s’est adjoint Twenty-First Capital, une société de gestion créée en 2011, concentrée sur le secteur de l’immobilier avec une conséquente clientèle institutionnelle.
Twenty-First Capital pourra donc consolider la partie sourcing en matière de projets immobiliers et apporter dans la corbeille de la mariée la partie clientèle institutionnelle.
Alors, concrètement, comment le trio va-t-il fonctionner ?
RealT apporte sa solution technologique et son expertise en matière de tokenisation d’actifs immobiliers.
Sur le territoire européen, RealT se déploiera en joint-venture sous SAS avec Twenty-First Capital : RealT Europe SAS (en cours de création).
C’est cette SAS qui aura comme agent lié, Wiseed afin de financer des biens en France, mais surtout dans toute l’Europe.
« Nous allons émettre des security tokens qui seront donc des titres financiers interchangeables. Des SPV seront montées pour un ou plusieurs biens immobiliers. » reprend Mathilde Iclanzan.
« Grâce à cela, sous la protection du régime pilote, nous allons pouvoir créer de la valeur sur toute la chaîne pour nous et nos investisseurs. Imaginez : un promoteur immobilier vient nous voir, nous pouvons l’accompagner dans le financement de ses fonds propres. Et, une fois que le projet est livré, nous allons pouvoir tokeniser les lots et générer des revenus locatifs. » poursuit la CEO de Wiseed.
Les clients devront attendre le quatrième trimestre de 2023 pour accéder à cette offre via une application qui lui sera propre.
C’est pour cette raison (financer le déploiement de ce nouveau service), entre autres, que Wiseed vient de lancer une campagne de levée de fonds sur sa propre plateforme. Objectif : 5 millions d’euros.
Anne-Laure Allain
Grâce à la technologie blockchain, les parts dans les actifs immobiliers disponibles sont mises à disposition sous forme de Token Cryptographic ou, “Jetons” sur un registre décentralisé aussi appelée : “Blockchain” .
Les Investisseurs partout dans le monde peuvent ainsi acquérir et échanger des tokens, chaque “token” représentant une part dans une des plus de 360 propriétés disponibles à ce jour.
Sauf que… Jusqu’à présent, les propriétés susceptibles d’être éligibles à ce schéma ne pouvaient se situer qu’aux Etats-Unis et, depuis quelques semaines, en Amérique Latine, en commençant par le Panama (qui utilise le dollar US).
Jusqu’à présent… Puisque dans quelques mois, le dispositif concernera aussi les actifs immobiliers basés en France voire dans toute l’Europe.
La raison ? Un accord de partenariat inédit entre RealT, Wiseed et Twenty First Capital.
« Cela faisait plus d’un an et demi que nous recherchions une solution qui puisse convenir à tout le monde » relate Jean-Marc Jacobson, le CEO de RealT.
« Techniquement, il n’est pas impossible en Europe de faire de la tokenisation de l’immobilier en “tokénisant” des parts de Sociétés spécifiques à chaque propriété. Mais ce qui bloquait, c’est notre schéma d’accessibilité. Nous voulions à tout prix conserver notre modèle d’investissement à partir de 50 euros. Cependant, nous nous confrontions aux droits d’enregistrement : notre token est assimilé à une valeur mobilière, ainsi tout achat ou vente d’une valeur mobilière est assujettis à des frais de l’ordre de 25 euros pour un “token” à 50 euros! (5% de la transaction dans le cadre d’une société à prépondérance immobilière, mais avec un forfait plancher de 25 euros). Il fallait trouver un moyen d’avoir le droit et l’agrément de distribuer des valeurs mobilières ou un titre financier s’en rapprochant le plus possible, sur le territoire européen et donc inévitablement de faire partie des activités régulées. » explique le CEO de RealT qui poursuit. « RealT a toujours oeuvré dans le respect des régulations aussi bien US que celles des pays dans lequel elle a des investisseurs. Nous pensons que les régulations finiront par évoluer au fur et à mesure de l’utilisation plus généralisée de la blockchain mais Il était très important de rester parfaitement dans le cadre dès nos débuts en Europe. »
Une préoccupation plus que partagée par sa nouvelle partenaire sur le territoire, Mathilde Iclanzan, la Directrice Générale de Wiseed.
Wiseed, c’est l’entreprise pionnière du crowdfunding en France pour le financement participatif des entreprises.
Fondée en 2008 par Thierry Merquiol et Nicolas Sérès dans la foulée de la crise des subprimes, elle a été l’une des raisons de la promulgation de l’ordonnance du 30 mai 2014 sur le financement participatif. « Dans ce laps de temps, nos deux cofondateurs, soucieux de respecter le cadre, ont eu le réflexe de mettre leur business en sommeil tout en continuant de le défendre. Après la publication de l’ordonnance, de nombreuses offres se sont positionnées et ils ont voulu se déployer à l’international. Ils ont donc sollicité le statut de PSI, pour Prestataire de Services d’Investissement, auprès de l’AMF qu’ils ont obtenu en 2016, positionnant Wiseed comme la seule plateforme exerçant avec ce statut, valable sur le territoire de l’Union européenne. »
Malgré les coûts liés à l’agrément, Wiseed le renouvelle tous les ans. « Quelques temps plus tard, Nicolas Seres lance notre service de crowdfunding immobilier. Notre modèle est assez simple : nous contribuons à financer les fonds propres qui sont demandés par les banques aux promoteurs immobiliers » poursuit Mathilde Iclanzan.
Et, c’est à ce moment de l’histoire ou presque, qu’un nouveau statut voit le jour au niveau européen. « En 2020, est apparu le statut de PSFP (Prestataire de Services de Financement Participatif) afin d’harmoniser l’activité du crowdfunding en Europe. Au niveau réglementaire, c’est beaucoup moins contraignant que le PSI. En revanche, cela ne permet pas de faire du secondaire et c’est limité à 5 millions d’euros. Nous avons donc fait le choix de conserver notre statut de PSI, en plus de celui de PSFP. »
Autre « aubaine » réglementaire : la mise en place depuis mars 2023 du « régime pilote » au niveau européen.
Pour schématiser, il s’agit d’un régime spécifique qui permet à un acteur européen institutionnel et/ou reconnu de l’investissement, d’expérimenter de nouveaux services sur la blockchain, et ce, pour une durée de 3 ans, renouvelable une fois. Bref, c’est l’autorisation d’être « hors cadre » en matière de blockchain en attendant d’en avoir un, ajusté selon les résultats de ces expérimentations…
« C’est une véritable chance, poursuit la CEO de Wiseed. L’Europe permet à des acteurs traditionnels d’expérimenter ces nouvelles technologies alors qu’aux Etats-Unis vous êtes dans la méfiance. »
Et c’est comme cela que RealT et Wiseed se sont trouvés.
« Nous devions trouver un acteur qui ait le droit et l’agrément de distribuer une valeur mobilière sur le territoire, relate Jean-Marc Jacobson. Pour ma part, il était évident que cela devait se passer en France, aussi parce que c’est une langue que je maîtrise : ce qui facilite la mise en place d’alliances d’un point de vue juridique. Alors, quand nous avons rencontré l’acteur pionnier du crowdfunding avec une expérience dans l’immobilier qui partage les mêmes valeurs en matière de régulation, nous n’avons pas hésité longtemps ! »
A ce nouveau binôme s’est adjoint Twenty-First Capital, une société de gestion créée en 2011, concentrée sur le secteur de l’immobilier avec une conséquente clientèle institutionnelle.
Twenty-First Capital pourra donc consolider la partie sourcing en matière de projets immobiliers et apporter dans la corbeille de la mariée la partie clientèle institutionnelle.
Alors, concrètement, comment le trio va-t-il fonctionner ?
RealT apporte sa solution technologique et son expertise en matière de tokenisation d’actifs immobiliers.
Sur le territoire européen, RealT se déploiera en joint-venture sous SAS avec Twenty-First Capital : RealT Europe SAS (en cours de création).
C’est cette SAS qui aura comme agent lié, Wiseed afin de financer des biens en France, mais surtout dans toute l’Europe.
« Nous allons émettre des security tokens qui seront donc des titres financiers interchangeables. Des SPV seront montées pour un ou plusieurs biens immobiliers. » reprend Mathilde Iclanzan.
« Grâce à cela, sous la protection du régime pilote, nous allons pouvoir créer de la valeur sur toute la chaîne pour nous et nos investisseurs. Imaginez : un promoteur immobilier vient nous voir, nous pouvons l’accompagner dans le financement de ses fonds propres. Et, une fois que le projet est livré, nous allons pouvoir tokeniser les lots et générer des revenus locatifs. » poursuit la CEO de Wiseed.
Les clients devront attendre le quatrième trimestre de 2023 pour accéder à cette offre via une application qui lui sera propre.
C’est pour cette raison (financer le déploiement de ce nouveau service), entre autres, que Wiseed vient de lancer une campagne de levée de fonds sur sa propre plateforme. Objectif : 5 millions d’euros.
Anne-Laure Allain