Bien entendu, cette baisse apparaît bien mince comparativement à la flambée de 179,7 % enregistrée entre le point bas du 9 mars 2009 et le point haut de mai 2015. De plus, en dépit de la chute des derniers mois et surtout de la semaine écoulée, le Dow Jones affiche encore une progression de 16,6 % par rapport à son précédent sommet du 9 octobre 2007, dernier pic avant l'effondrement lié à la crise des subprimes, puis à la faillite de Lehman Brothers et à la récession de 2008-2009. Autrement dit, la récente correction baissière du Dow Jones reste encore très relative comparativement aux performances des dernières années.
Toujours est-il qu'un ressort a bien été cassé. En fait, la dégringolade actuelle n'est que le prolongement du krach de l'été dernier. Elle est d'ailleurs liée à la même cause, en l'occurrence le ralentissement de l'économie chinoise et du monde émergent dans son ensemble.
Parallèlement, l'effondrement des cours des matières premières et notamment du pétrole a réduit massivement la croissance des pays producteurs, qui, progressivement, sombrent dans la récession. Après la Russie, le Brésil, le Canada ou encore l'Indonésie, de plus en plus de pays africains et du Moyen-Orient rejoignent le peloton récessif. Ces pays sont donc contraints de réduire leur consommation en produits manufacturés, notamment en provenance de Chine et d'autres pays émergents, ce qui affaiblit encore la croissance de ces économies.
Or, dans la mesure où, depuis une quinzaine d'années, la contribution de la Chine à la croissance mondiale oscille entre 35 % et 40 % et où celle des pays émergents avoisine les 80 % en moyenne, il est clair que la variation du PIB planétaire pâtira fortement de la décélération de ses principales locomotives. Et ce, d'autant que les pays dits développés sont et resteront abonnés à la croissance molle.
Dans ce cadre, nous sommes confortés dans nos prévisions d'une croissance mondiale ralentie qui devrait passer de 3,4 % en 2014 à 2,8 % en 2015 et à 2,4 % en 2016 si tout va bien. Il n'y a donc pas péril en la demeure puisque la récession mondiale devrait être évitée, mais le ralentissement de la dynamique économique internationale jouera forcément à la baisse sur le chiffre d'affaires et les résultats des entreprises, notamment de celles cotées en bourse, ce qui réduira le montant des dividendes et limitera par là même l'appétence des investisseurs pour les marchés boursiers.
En d'autres termes, la baisse boursière est tout à fait normale, puisque la flambée précédente et en particulier celle du printemps 2015 était excessive par rapport aux perspectives de croissance et de résultats des entreprises. Le krach larvé entamé l'été dernier et qui se poursuit aujourd'hui correspond donc tout simplement au dégonflement d'une bulle. Cette dernière a notamment été alimentée par le caractère excessivement accommodant des politiques monétaires et en particulier par les excès de liquidités déversées par les banques centrales occidentales.
D'ailleurs, dans la mesure où cette stratégie de « planche à billets » et de distribution monétaire à taux proches de zéro va se prolonger, il est clair que des phases de rebonds boursiers se produiront forcément entre deux tempêtes. Nous sommes d'ailleurs d'ores et déjà dans un marché dit de trading, c'est-à-dire où les principaux investissements correspondent à des mouvements opportunistes de court terme, avec à la clé, une volatilité élevée. Autrement dit, les marchés actions vont continuer d'évoluer en eaux troubles, avec de fortes amplitudes à la baisse comme à la hausse, la tendance de fond restant néanmoins baissière.
Selon nos prévisions, cette décrue pourra encore atteindre les 10 % en moyenne d'ici l'été prochain. Ensuite, grâce à la relance budgétaire et monétaire de la Chine, mais aussi qui à celles qui seront menées dans d'autres pays émergents qui disposent d'importantes réserves de change, la croissance mondiale reprendra progressivement des couleurs, permettant aux marchés boursiers de retrouver le chemin de la hausse dans la seconde partie de l'année.
Malheureusement, dans la mesure où ils ont déjà utilisé toutes leurs cartouches de politiques économiques et ne disposant donc que d'une très faible marge de manœuvre pour relancer l'activité économique, les pays dits développés, depuis les Etats-Unis jusqu'à la zone euro en passant par le Japon, resteront les parents pauvres de la croissance mondiale. Ce qui limitera également la reprise de leurs marchés boursiers.
Dans ce cadre, subissant déjà un lourd retard par rapport à ses homologues internationaux et notamment vis-à-vis du Dow Jones, le Cac 40 restera à la traîne, comme cela s'observe depuis une quinzaine d'années. Car, ne l'oublions pas : si, dans l'euphorie des années de « vaches grasses », le Dax et le Dow Jones ont atteint de nouveaux sommets historiques, le Cac n'a jamais réussi à retrouver ses sommets de 2007 et a fortiori de 2000.
Les « performances » de l'indice parisien sont ainsi bien tristes : - 5 % sur les quatre premiers jours de 2016, - 11,2 % depuis début décembre 2015, - 28,6 % depuis le sommet de juin 2007 et - 36,4 % depuis le pic de septembre 2000. Des baisses qu'il faudra encore aggraver d'au moins 10 % dans les prochains mois. De quoi rappeler que même sur le long terme, la bourse n'est pas assurée d'une tendance haussière, surtout dans l'Hexagone.
Marc Touati
Economiste.
Président du cabinet ACDEFI (premier cabinet de conseil économique et financier indépendant).
www.acdefi.com
Toujours est-il qu'un ressort a bien été cassé. En fait, la dégringolade actuelle n'est que le prolongement du krach de l'été dernier. Elle est d'ailleurs liée à la même cause, en l'occurrence le ralentissement de l'économie chinoise et du monde émergent dans son ensemble.
Parallèlement, l'effondrement des cours des matières premières et notamment du pétrole a réduit massivement la croissance des pays producteurs, qui, progressivement, sombrent dans la récession. Après la Russie, le Brésil, le Canada ou encore l'Indonésie, de plus en plus de pays africains et du Moyen-Orient rejoignent le peloton récessif. Ces pays sont donc contraints de réduire leur consommation en produits manufacturés, notamment en provenance de Chine et d'autres pays émergents, ce qui affaiblit encore la croissance de ces économies.
Or, dans la mesure où, depuis une quinzaine d'années, la contribution de la Chine à la croissance mondiale oscille entre 35 % et 40 % et où celle des pays émergents avoisine les 80 % en moyenne, il est clair que la variation du PIB planétaire pâtira fortement de la décélération de ses principales locomotives. Et ce, d'autant que les pays dits développés sont et resteront abonnés à la croissance molle.
Dans ce cadre, nous sommes confortés dans nos prévisions d'une croissance mondiale ralentie qui devrait passer de 3,4 % en 2014 à 2,8 % en 2015 et à 2,4 % en 2016 si tout va bien. Il n'y a donc pas péril en la demeure puisque la récession mondiale devrait être évitée, mais le ralentissement de la dynamique économique internationale jouera forcément à la baisse sur le chiffre d'affaires et les résultats des entreprises, notamment de celles cotées en bourse, ce qui réduira le montant des dividendes et limitera par là même l'appétence des investisseurs pour les marchés boursiers.
En d'autres termes, la baisse boursière est tout à fait normale, puisque la flambée précédente et en particulier celle du printemps 2015 était excessive par rapport aux perspectives de croissance et de résultats des entreprises. Le krach larvé entamé l'été dernier et qui se poursuit aujourd'hui correspond donc tout simplement au dégonflement d'une bulle. Cette dernière a notamment été alimentée par le caractère excessivement accommodant des politiques monétaires et en particulier par les excès de liquidités déversées par les banques centrales occidentales.
D'ailleurs, dans la mesure où cette stratégie de « planche à billets » et de distribution monétaire à taux proches de zéro va se prolonger, il est clair que des phases de rebonds boursiers se produiront forcément entre deux tempêtes. Nous sommes d'ailleurs d'ores et déjà dans un marché dit de trading, c'est-à-dire où les principaux investissements correspondent à des mouvements opportunistes de court terme, avec à la clé, une volatilité élevée. Autrement dit, les marchés actions vont continuer d'évoluer en eaux troubles, avec de fortes amplitudes à la baisse comme à la hausse, la tendance de fond restant néanmoins baissière.
Selon nos prévisions, cette décrue pourra encore atteindre les 10 % en moyenne d'ici l'été prochain. Ensuite, grâce à la relance budgétaire et monétaire de la Chine, mais aussi qui à celles qui seront menées dans d'autres pays émergents qui disposent d'importantes réserves de change, la croissance mondiale reprendra progressivement des couleurs, permettant aux marchés boursiers de retrouver le chemin de la hausse dans la seconde partie de l'année.
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