Mardi 4 Mai 2021
Laurent Leloup

Ma petite ETI ne connaît pas la crise : comment profiter de la croissance externe en période de crise

Avertissement : Le texte ci-dessous est un communiqué de presse qui n'a pas été rédigé par Finyear.com.
Disclaimer: The text below is a press release that was not written by Finyear.com.


Par Jean-Daniel Guyot, cofondateur et président du directoire de Memo Bank, nouvelle banque indépendante pour les PME

Il y a un peu plus d’un an, Emmanuel Macron annonçait le lancement de la « stratégie Nation ETI » visant à donner à aux entreprises de taille intermédiaire « championnes des territoires » un soutien particulier. C’était le 21 janvier 2020 ; le monde d’avant. Depuis, la crise sanitaire est venue redistribuer les cartes, l’ordre des priorités et des soutiens. De nombreuses ETI ont certes bénéficié du Prêt garanti par l’État (PGE), mais il est vrai que la « stratégie Nation ETI » était de les pousser à investir et à se développer, et non de les aider à se maintenir à flot. La croissance externe par le rapprochement de sociétés n’en demeure pas moins un vrai levier d’accélération qui permet de mieux répondre aux réactions de l’environnement, comme aux fluctuations du contexte. Mais il faut oser et s’autoriser une vision à long terme ; croire, aussi, en cet enjeu stratégique essentiel que représente la croissance externe. Parlons-en.

Les ETI : taille intermédiaire, premier rôle

L’attention portée sur les grands groupes laisse trop souvent dans l’ombre le rôle essentiel joué par les ETI au sein de notre économie. Publiée en janvier 2021, la « Cartographie des ETI en France » rappelle opportunément que les 5 400 entreprises de taille intermédiaire, dont la moitié demeure à majorité familiale et qui gardent un lien fort avec les régions dans lesquelles elles se trouvent, emploient 3,4 millions de salariés et pèsent 30 % du chiffre d’affaires de l’ensemble des entreprises.

Ces dernières années, cependant, de moins en moins de ces championnes de l’économie se sont créées. La conjoncture est en cause, mais pas que : c’est pourquoi le gouvernement a lancé en janvier 2020 la « stratégie Nation ETI » dont les deux principaux objectifs sont de « faire grandir davantage de PME pour devenir des ETI » et « d’accroître la taille moyenne des ETI ». Rappelons que les PME emploient de 10 à 249 salariés alors que les ETI emploient de 250 à 4 999 salariés.

Si l’urgence imposée par la pandémie a mis cette stratégie en pause, les ETI ont fait la preuve, une fois de plus, de leur étonnante capacité à s’adapter et à se transformer au fil des crises. Devant la résilience de ces entreprises innovantes, ancrées dans les territoires et créatrices d’emploi, le gouvernement a repris le fil de ses ambitions : le 4 mars dernier, Bruno Le Maire annonçait le lancement d’un nouveau type de prêts garantis pour soutenir l’investissement des PME et des ETI. 20 milliards d’euros ont été mobilisés pour accompagner la croissance d’entreprises que la crise sanitaire a rendu prudentes, mais qui ont largement pris conscience de la nécessité d’investir en matière de numérique.

Vertus de la croissance externe

La croissance externe permet d’acquérir des compétences et des savoir-faire que les entreprises n’ont pas le temps de développer, mais qui leur sont absolument nécessaires pour rester compétitives et grandir. La transformation numérique fait évidemment partie de ces compétences clés à acquérir et figurait déjà au cahier des charges de la « stratégie Nation ETI ». Une des principales mesures relatives aux enjeux spécifiques des ETI consistait effectivement à accompagner la croissance externe de celles-ci. À cette fin, le Gouvernement proposait, d’une part, de renforcer la promotion de dispositifs existants (Bpifrance notamment), et d’autre part d’encourager la mise en relation des ETI avec des start-up « à la fois pour soutenir l’innovation et la transformation numérique des ETI, et pour les aider à repérer des acquisitions potentielles ».

Or si les PME et les ETI utilisent le levier de la croissance externe avec parcimonie, elles le font le plus souvent par le rachat d’un concurrent plus petit. Les PME et ETI gagneraient sans doute à se tourner aussi vers des activités complémentaires, à plus forte raison à une époque où la diversification des métiers et des compétences permet de basculer sur une activité ou un modèle plus rentables quand le contexte est défavorable au coeur de métier. De manière générale, la croissance externe est un levier irremplaçable dans le développement des PME et des ETI ; ce n’est pas moins vrai en cette période de crise, où le temps est l’adversaire et où le contexte ajoute quotidiennement de nouveaux enjeux sur la table. La croissance externe apporte de la vitesse et permet de gagner du temps dans la course, qu’elle soit purement concurrentielle, technologique, ou les deux.

Bien s’entourer pour mieux grandir

Une opération d’acquisition ne s’improvise pas, elle doit être le fruit d’une réflexion stratégique, comme la question des modes de financement qui, mal posée, peut être un vrai frein pour les organisations, et ce quelles que soient leur taille, leur vision ou leur culture. Quand certaines entreprises remettent à plus tard leur projet de croissance à cause de leur niveau de dette ou de trésorerie, c’est souvent faute de solutions de financement adaptées. Car ce type d’opérations exige du sur-mesure. Et qu’importe, au fond, que les taux d’intérêts soient bas et qu’il y ait ou non beaucoup de liquidités si le projet ne repose pas sur la confiance et le conseil de ses partenaires financiers. Que vous choisissiez de privilégier l’endettement ou de laisser entrer un tiers au capital, ou qu’au contraire une levée de capitaux vous semble le bon moyen d’obtenir plus facilement des prêts plus élevés, l’accompagnement et la structuration de tels projets demeurent le préalable indispensable à une croissance... sans crise.


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