Un recul de 8 % de la valeur des opérations de fusions-acquisitions en 2020 au niveau international, mais une reprise nette au second semestre.
- Les opérations de fusions-acquisitions ont enregistré un recul de 8 % en valeur et de 9 % en volume au niveau international, par rapport à 2019. Néanmoins, une reprise des opérations transfrontalières est à noter au second semestre.
- Le marché américain ne représente plus que 38 % des opérations de fusions-acquisitions contre 48 % en 2019, alors que l’Europe de l’Ouest affiche une hausse de 8 % sur la même période, soit 26 % des opérations réalisées dans le monde en 2020.
- Le marché français est contrasté : le nombre d’opérations de fusions-acquisitions a baissé de près d’un tiers par rapport à l’année précédente, mais la valeur totale de ces opérations est supérieure de 7% par rapport à 2019, grâce à des opérations d’envergure comme l’OPA de Worldline sur Ingenico ou le rachat par Veolia de 29,9 % du capital de Suez.
- Les secteurs des Biens de consommation et des Technologies, Médias et Télécoms (TMT) font figure d’exception, avec des hausses respectives de 31 % et de 27 %. En revanche, le secteur des Sciences de la Vie accuse une baisse importante de 53 %, qui est à contrebalancer par sa forte croissance de 19 % en 2019. Enfin, les deals impliquant des data centres ont explosé en 2020, le premier semestre dépassant à lui seul l’ensemble de la valeur des transactions de 2019 du secteur.
L’année 2020, marquée par un contexte global inédit et l’absence de visibilité à moyen terme, a incité les entreprises à conserver leur liquidité tout en protégeant leurs sources de revenu plutôt qu’à investir. Les chiffres en valeur comme en volume ont donc chuté de près de 10 % par rapport à 2019. Les transactions de plus de 10 milliards de dollars ont accusé une baisse de près de 21 % par rapport à 2019, laissant la place à un plus grand nombre de petites transactions. Néanmoins, le rebond constaté au second semestre et le retour des négociations posent la question d’une reprise durable pour 2021.
Une année extraordinaire boostée par un deuxième semestre dynamique
Les transactions M&A ont été stoppées net au début de l’année à l’annonce de la propagation de l’épidémie de Covid-19 à travers le monde, avec un effet clair sur les chiffres globaux de 2020. On constate donc une baisse de 8 % en valeur et de 9 % en volume de ces opérations par rapport à 2019. Si ce recul reste pourtant dans la continuité de la courbe décroissante amorcée en 2019 (avec une baisse de 7 % des transactions M&A par rapport à 2018), ne créant pas de rupture franche malgré le contexte, c’est grâce à la reprise extraordinairement forte de l’activité des transactions à partir de la fin de l’été, encouragée notamment par les fonds de Private Equity, les mécanismes de prêts étatiques et la multiplication des liquidités.
Même si les États-Unis restent à la fois l’investisseur le plus actif et le pays le plus ciblé par ce type de transactions, avec un total en valeur des opérations M&A l’impliquant de 1 200 milliards de dollars, ils ne représentent plus que 38 % des transactions mondiales, accusant un recul de 10 % par rapport à 2019. Face à cette baisse, l’Europe de l’Ouest se distingue en affichant une augmentation de 8 % par rapport à l’année dernière. La France, grâce à des deals d’envergure comme l’OPA de Worldline sur Ingenico ou le rachat par Veolia de 29,9 % du capital de Suez, a par exemple connu une augmentation de 7 % en valeur de ces opérations par rapport à 2019. Mais la fin de la campagne présidentielle américaine, avec l’arrivée de Joe Biden à la tête des États-Unis, pourrait, en recréant un climat politique plus prévisible, inverser cette tendance et participer au retour de l’hégémonie américaine sur le marché des M&A.
Avec la numérisation galopante, les investissements dans les data centres explosent
La numérisation croissante et l’activité de stockage des données, décuplées par les confinements successifs et les nouveaux modes de travail, ont connu une année particulièrement importante, qui se traduit dans les opérations de M&A : 15 transactions en lien avec des centres de données d’une valeur d’environ 15 milliards de dollars ont été effectuées au premier semestre 2020, soit plus que l’ensemble des transactions du secteur en 2019. 2020 devrait d’ailleurs dépasser 2017, année de pointe pour les transactions liées aux data centres. La plus importante transaction jamais enregistrée pour un centre de donnée avec l’acquisition d’Interxion par Digital Reality pour 8,4 milliards de dollars a notamment été enregistrée dans le courant de 2020. Le secteur, qui connaissait déjà une croissance exponentielle avec le cloud computing, le développement de la 5G, les avancées de l’intelligence artificielle ou encore les objets connectés, consolide donc son expansion. Cet essor est mené par des entreprises technologiques d’envergure telles que Google, Amazon, Facebook, Microsoft, Alibaba ou Tencent qui continuent d’être très actives dans la recherche d’investissements et dans l’acquisition d’actifs.
Ces évolutions touchent le fonctionnement même des opérations M&A : la digitalisation de l’ensemble des processus des échanges entre parties prenantes continue de se développer et questionne les formes nouvelles que vont prendre les négociations des transactions de fusions – acquisitions à l’avenir. De la numérisation des pourparlers à la signature électronique, l’évolution dans les pratiques dessine un nouveau paradigme dans la création, le développement et la conclusion des transactions M&A au niveau mondial.
« Les opérations M&A en 2020 ont bien entendu été touchées par la crise sanitaire, mais nous distinguons deux périodes : le premier semestre, où l’incertitude a grandement participé au ralentissement des transactions M&A, la priorité pour les groupes étant de préserver leur trésorerie, et le deuxième semestre, où la confiance a semblé revenir, avec une forte reprise à partir de juillet qui ne semble pas s’essouffler pour l’instant. La vaccination à grande échelle pourrait rassurer le marché courant 2021, même si le renforcement global du cadre règlementaire sur les opérations de fusions-acquisitions cross-borders risque de complexifier la signature de certains deals », conclut Frédéric Jungels, avocat associé au sein du département Fusions et Acquisitions du cabinet Allen & Overy.
Téléchargez ci-dessous l'étude complète (PDF 20 pages en anglais)
À propos d’Allen & Overy
Allen & Overy est une structure internationale d'avocats d'affaires de 5 400 personnes, dont 554 associés, répartis dans 40 bureaux à travers le monde. À Paris, Allen & Overy compte plus de 150 avocats dont 31 associés, spécialisés en droits français, anglais et américain dans les domaines clés du droit des affaires, notamment : banque et finance, marchés de capitaux internationaux, fusions & acquisitions, fiscalité, arbitrage international, droit social, droit de la concurrence et droit Européen, droit public et droit de l’environnement, propriété intellectuelle, contentieux, droit immobilier, innovation et digital.
- Les opérations de fusions-acquisitions ont enregistré un recul de 8 % en valeur et de 9 % en volume au niveau international, par rapport à 2019. Néanmoins, une reprise des opérations transfrontalières est à noter au second semestre.
- Le marché américain ne représente plus que 38 % des opérations de fusions-acquisitions contre 48 % en 2019, alors que l’Europe de l’Ouest affiche une hausse de 8 % sur la même période, soit 26 % des opérations réalisées dans le monde en 2020.
- Le marché français est contrasté : le nombre d’opérations de fusions-acquisitions a baissé de près d’un tiers par rapport à l’année précédente, mais la valeur totale de ces opérations est supérieure de 7% par rapport à 2019, grâce à des opérations d’envergure comme l’OPA de Worldline sur Ingenico ou le rachat par Veolia de 29,9 % du capital de Suez.
- Les secteurs des Biens de consommation et des Technologies, Médias et Télécoms (TMT) font figure d’exception, avec des hausses respectives de 31 % et de 27 %. En revanche, le secteur des Sciences de la Vie accuse une baisse importante de 53 %, qui est à contrebalancer par sa forte croissance de 19 % en 2019. Enfin, les deals impliquant des data centres ont explosé en 2020, le premier semestre dépassant à lui seul l’ensemble de la valeur des transactions de 2019 du secteur.
L’année 2020, marquée par un contexte global inédit et l’absence de visibilité à moyen terme, a incité les entreprises à conserver leur liquidité tout en protégeant leurs sources de revenu plutôt qu’à investir. Les chiffres en valeur comme en volume ont donc chuté de près de 10 % par rapport à 2019. Les transactions de plus de 10 milliards de dollars ont accusé une baisse de près de 21 % par rapport à 2019, laissant la place à un plus grand nombre de petites transactions. Néanmoins, le rebond constaté au second semestre et le retour des négociations posent la question d’une reprise durable pour 2021.
Une année extraordinaire boostée par un deuxième semestre dynamique
Les transactions M&A ont été stoppées net au début de l’année à l’annonce de la propagation de l’épidémie de Covid-19 à travers le monde, avec un effet clair sur les chiffres globaux de 2020. On constate donc une baisse de 8 % en valeur et de 9 % en volume de ces opérations par rapport à 2019. Si ce recul reste pourtant dans la continuité de la courbe décroissante amorcée en 2019 (avec une baisse de 7 % des transactions M&A par rapport à 2018), ne créant pas de rupture franche malgré le contexte, c’est grâce à la reprise extraordinairement forte de l’activité des transactions à partir de la fin de l’été, encouragée notamment par les fonds de Private Equity, les mécanismes de prêts étatiques et la multiplication des liquidités.
Même si les États-Unis restent à la fois l’investisseur le plus actif et le pays le plus ciblé par ce type de transactions, avec un total en valeur des opérations M&A l’impliquant de 1 200 milliards de dollars, ils ne représentent plus que 38 % des transactions mondiales, accusant un recul de 10 % par rapport à 2019. Face à cette baisse, l’Europe de l’Ouest se distingue en affichant une augmentation de 8 % par rapport à l’année dernière. La France, grâce à des deals d’envergure comme l’OPA de Worldline sur Ingenico ou le rachat par Veolia de 29,9 % du capital de Suez, a par exemple connu une augmentation de 7 % en valeur de ces opérations par rapport à 2019. Mais la fin de la campagne présidentielle américaine, avec l’arrivée de Joe Biden à la tête des États-Unis, pourrait, en recréant un climat politique plus prévisible, inverser cette tendance et participer au retour de l’hégémonie américaine sur le marché des M&A.
Avec la numérisation galopante, les investissements dans les data centres explosent
La numérisation croissante et l’activité de stockage des données, décuplées par les confinements successifs et les nouveaux modes de travail, ont connu une année particulièrement importante, qui se traduit dans les opérations de M&A : 15 transactions en lien avec des centres de données d’une valeur d’environ 15 milliards de dollars ont été effectuées au premier semestre 2020, soit plus que l’ensemble des transactions du secteur en 2019. 2020 devrait d’ailleurs dépasser 2017, année de pointe pour les transactions liées aux data centres. La plus importante transaction jamais enregistrée pour un centre de donnée avec l’acquisition d’Interxion par Digital Reality pour 8,4 milliards de dollars a notamment été enregistrée dans le courant de 2020. Le secteur, qui connaissait déjà une croissance exponentielle avec le cloud computing, le développement de la 5G, les avancées de l’intelligence artificielle ou encore les objets connectés, consolide donc son expansion. Cet essor est mené par des entreprises technologiques d’envergure telles que Google, Amazon, Facebook, Microsoft, Alibaba ou Tencent qui continuent d’être très actives dans la recherche d’investissements et dans l’acquisition d’actifs.
Ces évolutions touchent le fonctionnement même des opérations M&A : la digitalisation de l’ensemble des processus des échanges entre parties prenantes continue de se développer et questionne les formes nouvelles que vont prendre les négociations des transactions de fusions – acquisitions à l’avenir. De la numérisation des pourparlers à la signature électronique, l’évolution dans les pratiques dessine un nouveau paradigme dans la création, le développement et la conclusion des transactions M&A au niveau mondial.
« Les opérations M&A en 2020 ont bien entendu été touchées par la crise sanitaire, mais nous distinguons deux périodes : le premier semestre, où l’incertitude a grandement participé au ralentissement des transactions M&A, la priorité pour les groupes étant de préserver leur trésorerie, et le deuxième semestre, où la confiance a semblé revenir, avec une forte reprise à partir de juillet qui ne semble pas s’essouffler pour l’instant. La vaccination à grande échelle pourrait rassurer le marché courant 2021, même si le renforcement global du cadre règlementaire sur les opérations de fusions-acquisitions cross-borders risque de complexifier la signature de certains deals », conclut Frédéric Jungels, avocat associé au sein du département Fusions et Acquisitions du cabinet Allen & Overy.
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À propos d’Allen & Overy
Allen & Overy est une structure internationale d'avocats d'affaires de 5 400 personnes, dont 554 associés, répartis dans 40 bureaux à travers le monde. À Paris, Allen & Overy compte plus de 150 avocats dont 31 associés, spécialisés en droits français, anglais et américain dans les domaines clés du droit des affaires, notamment : banque et finance, marchés de capitaux internationaux, fusions & acquisitions, fiscalité, arbitrage international, droit social, droit de la concurrence et droit Européen, droit public et droit de l’environnement, propriété intellectuelle, contentieux, droit immobilier, innovation et digital.
Laurent Leloup
. Fondateur Finyear
. Fondateur Blockchain M&A Boutique
. Fondateur Chaineum
. Auteur de Blockchain, la révolution de la confiance
. Fondateur Finyear
. Fondateur Blockchain M&A Boutique
. Fondateur Chaineum
. Auteur de Blockchain, la révolution de la confiance