Après un millésime 2021 historique en termes de montants levés pour la Tech européenne et française, 2022 démarre sur les chapeaux de roue. Ce premier trimestre se caractérise par une excellente dynamique des montants investis, tirée par une poignée de méga-levées, qui permet à la France de devancer l’Allemagne, malgré un contexte de crise géopolitique et d’élections.
Enseignements clés du 1er trimestre 2022 en France
- La French Tech n’a jamais été aussi vigoureuse qu’en ce début d’année. Sur les 3 premiers mois de 2022, les montants levés en France ont bondi de 259% par rapport au premier trimestre 2021, pour atteindre un niveau historique de 5 Md€. Ils dépassent même les montants totaux récoltés en 2020 (4,7 Md€). Le nombre d’opérations (236) a progressé de 21% sur la période. Le ticket moyen a explosé, atteignant 21,3 M€, en augmentation de 173% par rapport au premier trimestre 2021. Le ticket médian, en progression de 60 % sur la période, s’élève à 4 M€.
- Ces montants spectaculaires sont notamment dus aux levées colossales opérées par les licornes françaises, en janvier et mars :
o Back Market (Marketplace ; spécialiste français des produits reconditionnés),
o Qonto (FinTech ; spécialiste du paiement dédié aux entreprises),
o Doctolib (health software ; leader européen de la prise de rendez-vous médicaux et de la téléconsultation), qui devient la start-up la mieux valorisée de la French Tech à 5,8 Md€, devant Back Market, ainsi que par la plus jeune pousse Deepki (CleanTech ; spécialiste de l'efficacité énergétique dans l'immobilier).
- Quatre nouvelles licornes ont vu le jour au cours de ce premier trimestre. Payfit (logiciel FinTech), Ankorstore (Marketplace), Exotec (robotique industrielle) et Spendesk (FinTech) sont ainsi devenues les 23ème, 24ème, 25ème et 26ème licornes françaises.
- Les 3 secteurs d’activités les plus dynamiques en France concernent le software, la Fintech et la MedTech.
- La région Île-de-France se positionne toujours sur la première marche du podium des régions les plus dynamiques, loin devant les autres régions. Le reste du classement régional est fortement impacté par une poignée de méga-levées, avec l’apparition des Hauts de France et de la Nouvelle Aquitaine dans le top 5 de ce trimestre.
o En top 2 : les Hauts de France (avec notamment les levées de 335M$ d’Exotec - Robotics - et de 20 M€ de Zefir - FinTech real estate),
o En top 3 : les Pays de la Loire qui gagnent 2 places par rapport à la précédente édition du baromètre (avec notamment les levées de 122 M€ d’Akeneo - Marketing - ; de 100 M€ de Propriétés Privées - Real estate - et de 15M€ de Lhyfe - Cleantech),
o En top 4 : la Nouvelle Aquitaine (avec notamment les levées de 55M€ de Sellsy - Marketing software - et de 25M€ de Synapse Medecine – Health software),
o En top 5 : la région Auvergne-Rhône-Alpes, reléguée à la 5ème place. Les régions Occitanie et PACA disparaissent du top 5.
Chiffres clés et comparatif des pays sur le podium européen :
- 21,5 Md€ ont été levés au premier trimestre 2022 en Europe, en progression de 43% sur la période, malgré une augmentation plus modérée du nombre d’opérations (+10% par rapport au premier trimestre 2021). Le ticket moyen a progressé de 23% et a atteint un niveau de 16,6 M€. Le ticket médian s’élève à 3,5 M€ (+ 43% sur la période).
- La FinTech, le software et la MedTech constituent le trio de tête des secteurs les plus attractifs, en Europe comme en France. La FinTech britannique Checkout.com (avec une levée d’1 Md$), le service de VTC estonien Bolt (plus de 700 M$ levés) et notre licorne française Doctolib forment le trio de tête européen.
- Le Royaume-Uni conserve sa position de leader historique sur le podium européen, avec 6,5 Md€ levés (+ 27% par rapport au premier trimestre 2021) à volume constant d’opérations. Il se voit progressivement rattraper par la France. L’hexagone occupe désormais la deuxième place du palmarès (5 start-ups françaises se hissant dans le top 10 européen des levées de fonds au 1er trimestre), après avoir figuré en troisième position en termes de montants levés en 2021. La French Tech devance ainsi l’Allemagne et est plus proche que jamais du Royaume-Uni. L’Allemagne est reléguée à la troisième place, loin derrière le duo gagnant, avec 2,3 Md€ levés (-9% sur la période), pour un nombre de deals en diminution de 10%.
Un vrai décollage du secteur CleanTech en France :
- Les thèses d’investissement dans les CleanTech ont été significativement renforcées depuis le Covid, avec une demande forte pour un verdissement de l’économie. Les start-ups CleanTech ont ainsi été très attractives au premier trimestre en levant près de 800 M€.
A noter les quatre opérations emblématiques, avec Back Market en janvier puis avec Deepki, Kyotherm et Kayrros qui ont totalisé 235 M€ en mars.
• Back Market, avec un tour de table opéré par des fonds anglosaxons et européens.
• Deepki, avec la plus grosse levée de fonds jamais réalisée par une entreprise SaaS de ClimateTech dans le secteur de l'immobilier.
• Kyotherm, spécialisée dans le co-développement, le financement et la gestion de projets de production de chaleur renouvelable ou d’économies d’énergie, a bouclé une levée de 45 M€ pour poursuivre le financement de projets bas carbone.
• Kayrros réalise une opération de 40 M€ afin de poursuivre les développements de ses solutions de mesure satellitaires et de suivi des risques climatiques en temps réel.
Cinq autres opérations de plus de 10 M€ sont réalisées sur ce premier trimestre, avec :
• Nawa Technologies, pionnier des nanotubes de carbone alignés verticalement,
• Elicit Plan, spécialisée dans le stress hydrique,
• Ohm Energie, fournisseur d’énergie alternatif,
• CarbonWorks, spin-off de la société Fermentalg et du Groupe Suez,
• Lhyfe, pure player de l’hydrogène.
Une dynamique solide dans le secteur de l’AgriTech et de la FoodTech
Une dynamique solide sous-tend le développement des activités de l’AgriTech et de la FoodTech, malgré l’inertie structurelle de ces secteurs. Cette dynamique est durable car portée par des mutations profondes, réglementaires comme sociétales pour lutter contre le changement climatique, s’y adapter et limiter les impacts. Les conséquences des différentes crises actuelles, Covid comme le conflit en Ukraine, sont majeures à l’échelle de certains secteurs.
Toutefois, elles ne compromettent pas les grandes mutations en cours amenant la création de nouvelles activités et solutions, mais ont plutôt tendance à les renforcer en recentrant l’attention et les intérêts sur les enjeux alimentaires. Si le deal flow apparait en baisse sur le secteur Agri-Agro français en premier trimestre 2022, il est en augmentation au niveau européen, dans le sillage de la tendance générale.
Découvrez les compléments d’analyse sur les secteurs CleanTech et Agritech par In Extenso Innovation Croissance et ESSEC Business School en bas de cet article (PDF 9 pages).
« La tendance constatée depuis plusieurs trimestres se poursuit. La situation géopolitique, aux conséquences économiques et financières incertaines, ne semble pas avoir eu d'incidence visible au premier trimestre. En Europe et plus encore en France, le nombre d'opérations continue de croître et les montants levés sont toujours en hausse. Si cette tendance se poursuit, l'année 2022 sera à nouveau une année record pour le venture français. Des scale-ups françaises, très favorisées par cette dynamique de l'investissement, confirmeront alors leur leadership mondial. » Nicolas LANDRIN Executive Director, Center for Entrepreneurship & Innovation ESSEC Business School.
« Un début d’année très prometteur avec de belles opérations pour la French Tech qui ont fortement impacté les résultats du premier trimestre, marqué également par un nombre d’opérations en progression. L’apparition de nouvelles licornes confirme l’excellente vitalité des start-ups et scale-ups françaises sur la période. Les montants levés à ce jour en France ont déjà dépassé ceux de 2020. L’année 2022 s’annonce donc particulièrement porteuse pour les start-ups de la French Tech, avec de bonnes perspectives notamment pour la Cleantech. » Patricia BRAUN Présidente Associée In Extenso Innovation Croissance.
Source : In Extenso Innovation Croissance
www.inextenso-innovation.fr
Enseignements clés du 1er trimestre 2022 en France
- La French Tech n’a jamais été aussi vigoureuse qu’en ce début d’année. Sur les 3 premiers mois de 2022, les montants levés en France ont bondi de 259% par rapport au premier trimestre 2021, pour atteindre un niveau historique de 5 Md€. Ils dépassent même les montants totaux récoltés en 2020 (4,7 Md€). Le nombre d’opérations (236) a progressé de 21% sur la période. Le ticket moyen a explosé, atteignant 21,3 M€, en augmentation de 173% par rapport au premier trimestre 2021. Le ticket médian, en progression de 60 % sur la période, s’élève à 4 M€.
- Ces montants spectaculaires sont notamment dus aux levées colossales opérées par les licornes françaises, en janvier et mars :
o Back Market (Marketplace ; spécialiste français des produits reconditionnés),
o Qonto (FinTech ; spécialiste du paiement dédié aux entreprises),
o Doctolib (health software ; leader européen de la prise de rendez-vous médicaux et de la téléconsultation), qui devient la start-up la mieux valorisée de la French Tech à 5,8 Md€, devant Back Market, ainsi que par la plus jeune pousse Deepki (CleanTech ; spécialiste de l'efficacité énergétique dans l'immobilier).
- Quatre nouvelles licornes ont vu le jour au cours de ce premier trimestre. Payfit (logiciel FinTech), Ankorstore (Marketplace), Exotec (robotique industrielle) et Spendesk (FinTech) sont ainsi devenues les 23ème, 24ème, 25ème et 26ème licornes françaises.
- Les 3 secteurs d’activités les plus dynamiques en France concernent le software, la Fintech et la MedTech.
- La région Île-de-France se positionne toujours sur la première marche du podium des régions les plus dynamiques, loin devant les autres régions. Le reste du classement régional est fortement impacté par une poignée de méga-levées, avec l’apparition des Hauts de France et de la Nouvelle Aquitaine dans le top 5 de ce trimestre.
o En top 2 : les Hauts de France (avec notamment les levées de 335M$ d’Exotec - Robotics - et de 20 M€ de Zefir - FinTech real estate),
o En top 3 : les Pays de la Loire qui gagnent 2 places par rapport à la précédente édition du baromètre (avec notamment les levées de 122 M€ d’Akeneo - Marketing - ; de 100 M€ de Propriétés Privées - Real estate - et de 15M€ de Lhyfe - Cleantech),
o En top 4 : la Nouvelle Aquitaine (avec notamment les levées de 55M€ de Sellsy - Marketing software - et de 25M€ de Synapse Medecine – Health software),
o En top 5 : la région Auvergne-Rhône-Alpes, reléguée à la 5ème place. Les régions Occitanie et PACA disparaissent du top 5.
Chiffres clés et comparatif des pays sur le podium européen :
- 21,5 Md€ ont été levés au premier trimestre 2022 en Europe, en progression de 43% sur la période, malgré une augmentation plus modérée du nombre d’opérations (+10% par rapport au premier trimestre 2021). Le ticket moyen a progressé de 23% et a atteint un niveau de 16,6 M€. Le ticket médian s’élève à 3,5 M€ (+ 43% sur la période).
- La FinTech, le software et la MedTech constituent le trio de tête des secteurs les plus attractifs, en Europe comme en France. La FinTech britannique Checkout.com (avec une levée d’1 Md$), le service de VTC estonien Bolt (plus de 700 M$ levés) et notre licorne française Doctolib forment le trio de tête européen.
- Le Royaume-Uni conserve sa position de leader historique sur le podium européen, avec 6,5 Md€ levés (+ 27% par rapport au premier trimestre 2021) à volume constant d’opérations. Il se voit progressivement rattraper par la France. L’hexagone occupe désormais la deuxième place du palmarès (5 start-ups françaises se hissant dans le top 10 européen des levées de fonds au 1er trimestre), après avoir figuré en troisième position en termes de montants levés en 2021. La French Tech devance ainsi l’Allemagne et est plus proche que jamais du Royaume-Uni. L’Allemagne est reléguée à la troisième place, loin derrière le duo gagnant, avec 2,3 Md€ levés (-9% sur la période), pour un nombre de deals en diminution de 10%.
Un vrai décollage du secteur CleanTech en France :
- Les thèses d’investissement dans les CleanTech ont été significativement renforcées depuis le Covid, avec une demande forte pour un verdissement de l’économie. Les start-ups CleanTech ont ainsi été très attractives au premier trimestre en levant près de 800 M€.
A noter les quatre opérations emblématiques, avec Back Market en janvier puis avec Deepki, Kyotherm et Kayrros qui ont totalisé 235 M€ en mars.
• Back Market, avec un tour de table opéré par des fonds anglosaxons et européens.
• Deepki, avec la plus grosse levée de fonds jamais réalisée par une entreprise SaaS de ClimateTech dans le secteur de l'immobilier.
• Kyotherm, spécialisée dans le co-développement, le financement et la gestion de projets de production de chaleur renouvelable ou d’économies d’énergie, a bouclé une levée de 45 M€ pour poursuivre le financement de projets bas carbone.
• Kayrros réalise une opération de 40 M€ afin de poursuivre les développements de ses solutions de mesure satellitaires et de suivi des risques climatiques en temps réel.
Cinq autres opérations de plus de 10 M€ sont réalisées sur ce premier trimestre, avec :
• Nawa Technologies, pionnier des nanotubes de carbone alignés verticalement,
• Elicit Plan, spécialisée dans le stress hydrique,
• Ohm Energie, fournisseur d’énergie alternatif,
• CarbonWorks, spin-off de la société Fermentalg et du Groupe Suez,
• Lhyfe, pure player de l’hydrogène.
Une dynamique solide dans le secteur de l’AgriTech et de la FoodTech
Une dynamique solide sous-tend le développement des activités de l’AgriTech et de la FoodTech, malgré l’inertie structurelle de ces secteurs. Cette dynamique est durable car portée par des mutations profondes, réglementaires comme sociétales pour lutter contre le changement climatique, s’y adapter et limiter les impacts. Les conséquences des différentes crises actuelles, Covid comme le conflit en Ukraine, sont majeures à l’échelle de certains secteurs.
Toutefois, elles ne compromettent pas les grandes mutations en cours amenant la création de nouvelles activités et solutions, mais ont plutôt tendance à les renforcer en recentrant l’attention et les intérêts sur les enjeux alimentaires. Si le deal flow apparait en baisse sur le secteur Agri-Agro français en premier trimestre 2022, il est en augmentation au niveau européen, dans le sillage de la tendance générale.
Découvrez les compléments d’analyse sur les secteurs CleanTech et Agritech par In Extenso Innovation Croissance et ESSEC Business School en bas de cet article (PDF 9 pages).
« La tendance constatée depuis plusieurs trimestres se poursuit. La situation géopolitique, aux conséquences économiques et financières incertaines, ne semble pas avoir eu d'incidence visible au premier trimestre. En Europe et plus encore en France, le nombre d'opérations continue de croître et les montants levés sont toujours en hausse. Si cette tendance se poursuit, l'année 2022 sera à nouveau une année record pour le venture français. Des scale-ups françaises, très favorisées par cette dynamique de l'investissement, confirmeront alors leur leadership mondial. » Nicolas LANDRIN Executive Director, Center for Entrepreneurship & Innovation ESSEC Business School.
« Un début d’année très prometteur avec de belles opérations pour la French Tech qui ont fortement impacté les résultats du premier trimestre, marqué également par un nombre d’opérations en progression. L’apparition de nouvelles licornes confirme l’excellente vitalité des start-ups et scale-ups françaises sur la période. Les montants levés à ce jour en France ont déjà dépassé ceux de 2020. L’année 2022 s’annonce donc particulièrement porteuse pour les start-ups de la French Tech, avec de bonnes perspectives notamment pour la Cleantech. » Patricia BRAUN Présidente Associée In Extenso Innovation Croissance.
Source : In Extenso Innovation Croissance
www.inextenso-innovation.fr
Laurent Leloup - Finyear
Advisor / Blockchain, DeFi, ICO, Finance 3.0
Auteur de Blockchain, la révolution de la confiance
"La blockchain n’est pas la révolution tant annoncée, elle n’est que l’outil d’un monde lui-même entré en révolution"
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Auteur de Blockchain, la révolution de la confiance
"La blockchain n’est pas la révolution tant annoncée, elle n’est que l’outil d’un monde lui-même entré en révolution"