Dimanche 14 Novembre 2010
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Les professionnels ont besoin d’être davantage aiguillés dans l’implémentation de la DSP et du SEPA

Un an après la transposition de la DSP et l’entrée en vigueur du SEPA, le Financial Services Club dévoile les résultats d’une enquête menée auprès de plus de 320 professionnels des paiements au niveau mondial.


Laurent Leloup
L’étude s’est attachée à évaluer le succès de l’implémentation de la Directive sur les Services de Paiements (DSP) et de l’espace unique de paiement en euros (SEPA).

Menée pour la 2ème année consécutive et parrainée par Logica (l’entreprise du service en business et technologie), l’étude révèle que les professionnels des paiements en Europe sont, en très grande majorité, déçus de la progression de l’harmonisation et de la réglementation d’un marché intégré des paiements européens. Dans le même temps, les nouvelles institutions de paiement qui voient le jour représentent des défis majeurs pour les banques traditionnelles.

Les professionnels des paiements croient en l’évolution de la Zone Euro
30 % des personnes interrogées estiment que l'euro est essentiel au maintien d’une Europe unie, contre seulement 18 % l'année dernière. Cette tendance reflète l'importance de l'Union Économique et Monétaire dans le maintien d'une Europe stable, avec 78 % des personnes interrogées déclarant que la Zone Euro continuera à s'étendre à d'autres pays et à devenir une monnaie de réserve puissante au même titre que le dollar américain.

Si les professionnels des paiements croient en l’évolution de la Zone Euro, ils sont en revanche un quart à penser que l’Union Européenne ne restera pas unie. Un résultat sans doute influencé par le contexte que connaissent des états membres tels que la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne.

La DSP ou un succès à double tranchant
85 % du panel de l’enquête estiment que le processus de la DSP a été un succès, malgré quelques problèmes liés à l’application de dérogations dans certains pays. Toutefois, ces problèmes se sont avérés sérieux pour 51 % des banques interrogées et 36 % des sondés (hors établissements bancaires) qui déclarent que ces dérogations ont sérieusement gêné la transposition de la DSP.

Aussi, une grande majorité des personnes sondées (68%) pensent qu'une nouvelle DSP verra le jour pour pallier les carences de la première, bien qu’ils soient nombreux à préférer le réajustement de la DSP en vigueur plutôt que la création de nouvelles directives à quelques années d’écart.

D’autre part, 66 % des banques interrogées ont constaté un changement majeur du fait de la DSP, qui se traduit par des modifications profondes sur les systèmes et procédés internes des banques et par l’émergence de nouveaux concurrents. Plus de 70 institutions de paiement ont en effet été créées depuis l’introduction de la DSP.

Pour 54% des professionnels interrogés, le SEPA n’est pas en ordre de marche
L’étude montre que les professionnels des paiements sont moins nombreux à bien comprendre le SEPA cette année (55% contre 62% l’an dernier). Plus encore, 54% des personnes interrogées déclarent que le SEPA n’est pas en ordre de marche. Seuls 24% pensent le contraire. Même les acteurs du monde bancaire ne sont que 57% à considérer que SEPA fonctionne bien. Parmi les raisons qui expliquent cette tendance figure surtout l’absence de fixation d’une date butoir (24%) qui conduit à un manque de motivation dans la mise en place des nouveaux instruments de paiement.

En conséquence, 43% des personnes interrogées pensent que l’harmonisation du projet SEPA sur l’ensemble de la Zone Euro sera réalisée entre 2014 et 2017. Une tendance bien moins optimiste qu’un an auparavant avec 49% des interrogés considérant que cet objectif serait atteint avant 2014.

Selon Nicolas Ullmo, Associé chez Logica Business Consulting, « les professionnels des paiements sont encore nombreux à douter des bénéfices du SEPA et de la DSP et estiment que les banques devraient redoubler d’efforts pour améliorer cette situation. Une chose est sûre : avec une bonne approche et une stratégie de paiements efficace, les banques sont largement en mesure d’accueillir ces nouvelles réglementations. Les acteurs qui sauront se distinguer tout en continuant à adapter leurs services aux clients y trouveront des opportunités commerciales qui leur permettront d’améliorer leur position sur le marché des paiements ».

Les moteurs d’innovation
L’enquête révèle que la plupart des initiatives innovantes émanent principalement des institutions de paiement non-bancaires (35%) ou des régulateurs et des responsables politiques (27%). Moins de 9% des personnes interrogées pensent que les banques apportent de l’innovation et 41% des banquiers estiment que ce sont les contraintes budgétaires qui les empêchent d’être en avance de phase.

Parmi les initiatives les plus innovantes citées figurent les paiements en temps réels, les paiements mobiles et la convergence du traitement des paiements vers des centrales de paiements d'entreprises. Les mesures anti-fraude utilisant les nouvelles technologies biométriques sont, quant à elles, considérées comme les moins innovantes.

Chris Skinner, président du Financial Services Club indique quant à lui : « L’an passé, la première édition de notre étude sur les paiements européens révélait une forte défiance concernant l’implémentation de la DSP. Comme le montre l’enquête de cette année, cela s’est avéré vrai, mais ce qui davantage préoccupant c’est que ce manque de confiance se soit étendu au SEPA, dont l’efficacité est remise en cause par les banques et les entreprises. Ce manque d’orientation est dû à l’absence de date butoir qui, tant qu’elle ne sera pas communiquée, continuera d’alimenter la démobilisation des professionnels des paiements dans l’application des réglementations ».

Fiche technique étude :
L’étude du Financial Services Club, parrainée par Logica, a été réalisée auprès de 322 professionnels des paiements issus de 42 pays européens et non-européens, sur la période juin à septembre 2010. Sur les 16 nations de la Zone Euro, 13 pays membres ont participé à l’enquête.
Les groupes de personnes représentés dans l’enquête sont majoritairement des banques (plus d’un tiers du panel), suivi des consultants et fournisseurs de technologie.

A propos du Financial Services Club
Le Financial Services Club s'adresse à l’ensemble des professionnels ayant un intérêt à comprendre et à s’adapter à l’environnement futur des opérations pour les marchés des services financiers : cadres de direction et aux hauts responsables des banques, des compagnies d'assurance, des sociétés de technologie, de conseil…
En comblant le fossé entre aujourd'hui et demain, le club fournit une perspective unique sur l'avenir des marchés financiers, autour d’un forum dédié à des centaines de professionnels du secteur. Le club organise entre dix et quinze événements chaque année et les principaux orateurs qui y participent sont des professionnels de terrain, des législateurs ou encore des futurologues.
www.fsclub.co.uk

Etude téléchargeable ci-dessous (PDF)

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Laurent Leloup

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