Les prêts bancaires freinent la croissance économique
18/06/2015
« La crise financière mondiale a soulevé des questions cruciales concernant l’influence exercée par la finance sur l’activité économique et la distribution des revenus », a expliqué Mme Catherine L. Mann, Chef économiste de l’OCDE, lors du lancement de cette nouvelle étude à Londres. « Nos travaux montrent qu’éviter une expansion excessive du crédit et améliorer la structure des financements peut générer des gains en termes de bien-être économique et social ».
Au rythme actuel de développement de la finance, une expansion supplémentaire de l’offre de crédit bancaire en faveur du secteur privé aura pour conséquence un ralentissement de la croissance dans la plupart des pays de l’OCDE. Une hausse du crédit bancaire de 10 % du PIB se traduirait par une baisse de 0.3 point de la croissance du PIB, selon l’OCDE.
En revanche, le développement du financement sur le marché boursier stimule la croissance. Ainsi, une hausse de la capitalisation boursière de 10 % du PIB est associée à une progression de 0,2 % du PIB en moyenne dans les pays de l’OCDE et du G20.
Les prêts bancaires freinent davantage la croissance économique que le financement par le marché, tandis que le crédit aux ménages – qui finance essentiellement les acquisitions immobilières – pèse davantage sur la croissance que le crédit aux entreprises.
Alors que l’expansion financière peut aider les titulaires de bas revenus à financer leurs projets et acquérir un bien immobilier, elle a tendance à être un facteur d’inégalités. Les personnes plus aisées peuvent emprunter (et empruntent) davantage et recueillent une plus grande part des fruits de l’essor des marchés boursiers. De même, le secteur financier verse des salaires plus généreux, supérieurs à ceux perçus par des salariés au profil similaire dans le reste de l’économie, ce qui amplifie les inégalités de revenu. En Europe, les salariés du secteur financier représentent 20% de la tranche de la population qui gagne le mieux sa vie, mais ils ne représentent que 4% de la masse salariale totale.
L’OCDE a identifié un certain nombre de réformes nécessaires pour que le secteur financier soit plus stable et pour qu’il puisse contribuer à une croissance forte et équitable, à savoir :
– Utilisation accrue des instruments macroprudentiels visant à empêcher une expansion excessive du crédit, et supervision des banques afin de conserver des volants de fonds propres suffisants.
– Mesures destinées à réduire les subventions explicites et implicites aux institutions financières trop grandes pour faire faillite, telles qu’un démembrement, une séparation structurelle, des exigences supplémentaires de fonds propres ou des plans de résolution crédibles.
– Réformes destinées à atténuer le biais fiscal qui pénalise le financement par fonds propres et à créer une neutralité fiscale entre les prêts aux ménages et le crédit aux entreprises.
(1) http://www.oecd.org/fr/economie/finance-growth-inequality.htm
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