Pascal Houillon
Il est important de trouver ce moment de calme, et cela peut se définir assez facilement à l’avance quand on observe la société rachetée. Sinon il suffit de regarder le plan de charge annuel et d’y repérer les creux. L’important est de se ménager cette pause. Pour le repreneur, il est l’heure de se poser les questions qu’il n’a pas le temps d’aborder quand il a le nez dans le guidon, quand il est tout occupé à transformer l’entreprise et à en prendre les rennes.
Il manque bien souvent à son radar un regard analytique et prospectif sur son secteur d’activité, cette « intelligence économique » si utile à l’entreprise. Depuis qu’il est devenu le nouveau dirigeant, a-t-il suffisamment fait le point sur les évolutions légales en cours et à venir ? A-t-il regardé tous sont ses concurrents locaux, nationaux, internationaux ? Sait-il ce qu’ils ont entrepris de leur côté : nouvelles offres, nouveaux développements, nouveaux modes de distribution, politique de prix… Où en est son écosystème (partenaires et fournisseurs) ? A-t-il de bons contacts avec ses fournisseurs, ses clients, a-t-il pu rencontrer tous ses partenaires ? A-t-il renouvelé cet écosystème, l’a-t-il élargi ?
Il est aussi important de faire un bilan personnel de son acte de gestion : quels étaient les objectifs fixés à l’origine ? Où l’entreprise en est-elle ? Quels sont les chantiers qui portent déjà leurs fruits ? Quels sont ceux qui sont en retard ? Où se trouvent les points bloquants ? Quels sont ceux qui finalement se révèlent peut-être moins urgents, voire secondaires ou obsolètes ?
Recueillir le ressenti en interne doit aussi permettre d’ouvrir les horizons et d’apporter un regard critique de la part de ceux qui, aux côtés du dirigeant, sont l’entreprise et vivent le projet au quotidien. C’est également un moment pour sentir si la transition a bien été effectuée dans les esprits, pour jauger si le nouveau dirigeant est bien installé. Pourquoi ne pas consulter les avis des collaborateurs autour d’un temps fort qui les implique ? Un déjeuner dans un cadre inhabituel, des activités de team building, une présentation de ce qui a été accompli, l’annonce des prochaines étapes, un passage en revue des suggestions recueillies (anonymes, ouvertes selon la taille de l’entreprise et l’ambiance qui y règne)… Ce n’est qu’une suggestion mais je crois au partage des bonnes idées et il est certain que ceux qui étaient là avant le repreneur n’en manquent pas : ils sont une partie de l’histoire de l’entreprise.
Enfin, je pense qu’il faut prendre le temps de s’interroger sur la reprise en général, et consulter l’avis d’autres personnes totalement extérieures. J’en parle souvent sur ce blog. L’entrepreneur a toujours d’autres entrepreneurs dans son entourage : partenaires, clients, amis personnels ou même rencontres plus aléatoires. Même s’ils oeuvrent dans d’autres domaines, leur ressenti permet de se comparer, de prendre conscience d’autres façons de procéder : management, processus productif, politique commerciale, achats économes, trésorerie… la liste est longue ! Et bien entendu, il ne faut pas négliger le cédant : si la relation est bonne et si elle perdure dans le temps (ce n’est pas toujours souhaitable ni possible…) il peut apporter des clés de lecture qui échappent au repreneur, mais aussi des conseils avisés... ou au contraire à ne pas reproduire !
Tout n’est pas transposable mais l’entrepreneur ne doit pas rester isolé dans sa seule activité de dirigeant ni dans sa seule entreprise. Participer à des associations ou à des clubs, prendre le temps d’écouter pour décider ensuite, savoir exploiter les échecs et les réussites de ses pairs, garder l’esprit ouvert pour savoir s’adapter en observant le marché, tout cela est important en période de turbulences comme en période calme.
Je souhaite à ceux qui en prennent de bonnes vacances d’été et je vous retrouverai, avec l’Institut Sage, en septembre pour poursuivre ces réflexions et ces échanges au bénéfice de l’entrepreneuriat et des entreprises françaises.
Pascal Houillon
Pascal Houillon tient un blog sur l’entrepreneuriat et la reprise d’entreprise : www.pascal-houillon.com
Il a fondé le 23 septembre 2008 l’Institut Sage afin de contribuer au développement des PME en France : www.institut-sage.com
Il manque bien souvent à son radar un regard analytique et prospectif sur son secteur d’activité, cette « intelligence économique » si utile à l’entreprise. Depuis qu’il est devenu le nouveau dirigeant, a-t-il suffisamment fait le point sur les évolutions légales en cours et à venir ? A-t-il regardé tous sont ses concurrents locaux, nationaux, internationaux ? Sait-il ce qu’ils ont entrepris de leur côté : nouvelles offres, nouveaux développements, nouveaux modes de distribution, politique de prix… Où en est son écosystème (partenaires et fournisseurs) ? A-t-il de bons contacts avec ses fournisseurs, ses clients, a-t-il pu rencontrer tous ses partenaires ? A-t-il renouvelé cet écosystème, l’a-t-il élargi ?
Il est aussi important de faire un bilan personnel de son acte de gestion : quels étaient les objectifs fixés à l’origine ? Où l’entreprise en est-elle ? Quels sont les chantiers qui portent déjà leurs fruits ? Quels sont ceux qui sont en retard ? Où se trouvent les points bloquants ? Quels sont ceux qui finalement se révèlent peut-être moins urgents, voire secondaires ou obsolètes ?
Recueillir le ressenti en interne doit aussi permettre d’ouvrir les horizons et d’apporter un regard critique de la part de ceux qui, aux côtés du dirigeant, sont l’entreprise et vivent le projet au quotidien. C’est également un moment pour sentir si la transition a bien été effectuée dans les esprits, pour jauger si le nouveau dirigeant est bien installé. Pourquoi ne pas consulter les avis des collaborateurs autour d’un temps fort qui les implique ? Un déjeuner dans un cadre inhabituel, des activités de team building, une présentation de ce qui a été accompli, l’annonce des prochaines étapes, un passage en revue des suggestions recueillies (anonymes, ouvertes selon la taille de l’entreprise et l’ambiance qui y règne)… Ce n’est qu’une suggestion mais je crois au partage des bonnes idées et il est certain que ceux qui étaient là avant le repreneur n’en manquent pas : ils sont une partie de l’histoire de l’entreprise.
Enfin, je pense qu’il faut prendre le temps de s’interroger sur la reprise en général, et consulter l’avis d’autres personnes totalement extérieures. J’en parle souvent sur ce blog. L’entrepreneur a toujours d’autres entrepreneurs dans son entourage : partenaires, clients, amis personnels ou même rencontres plus aléatoires. Même s’ils oeuvrent dans d’autres domaines, leur ressenti permet de se comparer, de prendre conscience d’autres façons de procéder : management, processus productif, politique commerciale, achats économes, trésorerie… la liste est longue ! Et bien entendu, il ne faut pas négliger le cédant : si la relation est bonne et si elle perdure dans le temps (ce n’est pas toujours souhaitable ni possible…) il peut apporter des clés de lecture qui échappent au repreneur, mais aussi des conseils avisés... ou au contraire à ne pas reproduire !
Tout n’est pas transposable mais l’entrepreneur ne doit pas rester isolé dans sa seule activité de dirigeant ni dans sa seule entreprise. Participer à des associations ou à des clubs, prendre le temps d’écouter pour décider ensuite, savoir exploiter les échecs et les réussites de ses pairs, garder l’esprit ouvert pour savoir s’adapter en observant le marché, tout cela est important en période de turbulences comme en période calme.
Je souhaite à ceux qui en prennent de bonnes vacances d’été et je vous retrouverai, avec l’Institut Sage, en septembre pour poursuivre ces réflexions et ces échanges au bénéfice de l’entrepreneuriat et des entreprises françaises.
Pascal Houillon
Pascal Houillon tient un blog sur l’entrepreneuriat et la reprise d’entreprise : www.pascal-houillon.com
Il a fondé le 23 septembre 2008 l’Institut Sage afin de contribuer au développement des PME en France : www.institut-sage.com