Eric Galiègue
Depuis plusieurs mois nous évoquons les deux normalisations du marché des actions. Elles devraient justifier au moins un ralentissement de la hausse de leurs cours, voire un retournement, indépendamment de la situation sanitaire. En effet, tout au long de l’année 2021 les deux moteurs habituels des actions ont fonctionné à plein régime. C’est une situation très rare, qui devrait se terminer dans les prochains mois.
Le premier moteur est l’évolution des bénéfices des entreprises. Celle-ci dépend de nombreux facteurs : la situation de la conjoncture économique, le taux de change, l’évolution du cours des matières premières et des salaires. Cette liste n’est pas exhaustive, mais il est certain que la tendance des bénéfices est en train de freiner fortement. La manière de présenter les choses est clé. La psychologie générale des acteurs de marché est influencée par la façon dont on présente les choses : les comptes du troisième trimestre, par exemple, ont de nouveau montré de nombreuses surprises positives, en partie parce ce que l’effet de base a encore joué. Les taux de croissance apparents parfois très élevés, comme hier les ventes de Remy Cointreau par exemple, contribuent à maintenir la tendance haussière des cours. Portant, le marché anticipe les évolutions du bénéfice futur. C’est le bénéfice prospectif qui normalement impacte les cours ; ce bénéfice est prospectif, car il correspond à une projection sur un an du résultat des entreprises. Donc, aujourd’hui, le marché regarde les bénéfices de 2022 vs 2021, et la variation entre ces deux bénéfices est désormais de l’ordre de 6% « seulement », comme d’ailleurs entre le BPA 2023 et le BPA 2022. Cela constitue selon nous une normalisation qui s’affirme avec le temps. Mais il est vrai aussi que les publications à venir de l’année 2021 rappelleront aux investisseurs la fantastique agilité des entreprises et leur capacité à dépasser les marges antérieures.
La seconde normalisation concerne la création monétaire. Sur ce plan, la normalisation s’accélère. Plusieurs représentants de la Banque Centrale des USA se sont inquiétés de la hausse de l’inflation et de son caractère plus permanent que transitoire. Notamment, la hausse des loyers, qui s’accélère, devrait continuer à impacter positivement l’indice des prix. En effet, le renchérissement des loyers est logique et accompagne habituellement, avec un certain délai, le prix de l’immobilier, qui a progressé de 15% en un an pour le prix médian des maisons, qui dépassé 350 000$. L’effet loyer est d’autant plus important qu’il est pondéré à hauteur d’un tiers dans l’indice des prix américain. Ainsi, le « tapering » (réduction des achats d’actifs) pourrait porter sur 30Mds$ et non 15Mds$ comme annoncé par le dernier comité de politique monétaire de la Fed. De son coté, en Europe les Inquiétudes portent sur le même sujet. Fabio Panetta, un membre du directoire de la BCE, s’inquiète de la hausse des prix. Il a déclaré lors d’une conférence à Sciences Po : "La « mauvaise » inflation pourrait devenir une inflation « dangereuse » si des tensions haussières persistantes sur les prix désancraient les anticipations d'inflation et déstabilisaient les mécanismes de fixation des salaires et des prix". Ainsi, de deux cotés de l’Atlantique il semble bien que les mesures exceptionnelles de soutien vont s’arrêter en mars prochain…sauf événement exceptionnel ou retour de la pandémie. L’apparition d’un nouveau variant dont les mutations "très inhabituelles" pourraient remettre en cause l’efficacité des vaccins est particulièrement inquiétante. La réunion exceptionnelle de l’OMS ce jour nous en dira probablement plus, mais en tous cas une baisse des cours de l’ordre de 10% ne serait absolument pas choquante.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 678 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations chute ce matin à l’occasion d’un nouveau stress sanitaire.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole chute lui aussi de près de 5% à 78$ pour le Brent.
Le premier moteur est l’évolution des bénéfices des entreprises. Celle-ci dépend de nombreux facteurs : la situation de la conjoncture économique, le taux de change, l’évolution du cours des matières premières et des salaires. Cette liste n’est pas exhaustive, mais il est certain que la tendance des bénéfices est en train de freiner fortement. La manière de présenter les choses est clé. La psychologie générale des acteurs de marché est influencée par la façon dont on présente les choses : les comptes du troisième trimestre, par exemple, ont de nouveau montré de nombreuses surprises positives, en partie parce ce que l’effet de base a encore joué. Les taux de croissance apparents parfois très élevés, comme hier les ventes de Remy Cointreau par exemple, contribuent à maintenir la tendance haussière des cours. Portant, le marché anticipe les évolutions du bénéfice futur. C’est le bénéfice prospectif qui normalement impacte les cours ; ce bénéfice est prospectif, car il correspond à une projection sur un an du résultat des entreprises. Donc, aujourd’hui, le marché regarde les bénéfices de 2022 vs 2021, et la variation entre ces deux bénéfices est désormais de l’ordre de 6% « seulement », comme d’ailleurs entre le BPA 2023 et le BPA 2022. Cela constitue selon nous une normalisation qui s’affirme avec le temps. Mais il est vrai aussi que les publications à venir de l’année 2021 rappelleront aux investisseurs la fantastique agilité des entreprises et leur capacité à dépasser les marges antérieures.
La seconde normalisation concerne la création monétaire. Sur ce plan, la normalisation s’accélère. Plusieurs représentants de la Banque Centrale des USA se sont inquiétés de la hausse de l’inflation et de son caractère plus permanent que transitoire. Notamment, la hausse des loyers, qui s’accélère, devrait continuer à impacter positivement l’indice des prix. En effet, le renchérissement des loyers est logique et accompagne habituellement, avec un certain délai, le prix de l’immobilier, qui a progressé de 15% en un an pour le prix médian des maisons, qui dépassé 350 000$. L’effet loyer est d’autant plus important qu’il est pondéré à hauteur d’un tiers dans l’indice des prix américain. Ainsi, le « tapering » (réduction des achats d’actifs) pourrait porter sur 30Mds$ et non 15Mds$ comme annoncé par le dernier comité de politique monétaire de la Fed. De son coté, en Europe les Inquiétudes portent sur le même sujet. Fabio Panetta, un membre du directoire de la BCE, s’inquiète de la hausse des prix. Il a déclaré lors d’une conférence à Sciences Po : "La « mauvaise » inflation pourrait devenir une inflation « dangereuse » si des tensions haussières persistantes sur les prix désancraient les anticipations d'inflation et déstabilisaient les mécanismes de fixation des salaires et des prix". Ainsi, de deux cotés de l’Atlantique il semble bien que les mesures exceptionnelles de soutien vont s’arrêter en mars prochain…sauf événement exceptionnel ou retour de la pandémie. L’apparition d’un nouveau variant dont les mutations "très inhabituelles" pourraient remettre en cause l’efficacité des vaccins est particulièrement inquiétante. La réunion exceptionnelle de l’OMS ce jour nous en dira probablement plus, mais en tous cas une baisse des cours de l’ordre de 10% ne serait absolument pas choquante.
Investisseurs : Nous sommes sous pondérés au maximum pour un CAC 40 supérieur à 6 678 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Le taux des obligations chute ce matin à l’occasion d’un nouveau stress sanitaire.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole chute lui aussi de près de 5% à 78$ pour le Brent.
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr