Lundi 17 Décembre 2007
Ludo Vic

Le point sur l'économie de la Libye - Un fort potentiel de croissance à moyen terme

La Libye bénéficie d’une croissance économique élevée. Entre 2003 et 2007, la croissance aura systématiquement été supérieure à 5%. Pour cette année, nous attendons même une croissance de 8%, soutenue par un cours du pétrole élevé. Ce sont en effet essentiellement les exportations d’hydrocarbures qui permettent à l’économie libyenne de progresser aussi vite (le secteur pétrolier représente 30% du PIB). L’inflation devrait en revanche afficher un taux à deux chiffres en 2007.


L’économie libyenne profite aussi de la levée des sanctions commerciales prises dans les années 80 et 90 par les Etats-Unis et l’Union Européenne. Ainsi, depuis 2003, une exposition accrue au commerce international conjuguée aux tensions sur les marchés de l’énergie a permis à la croissance de passer un cap. Cette amélioration des conditions économiques s’est traduite par un accroissement du niveau de vie des habitants. Le PIB par tête corrigé de l’inflation, après avoir baissé de plus de 50% entre 1980 et 1995, a quasiment stagné, avant de progresser depuis le début des années 2000.

Ces tendances positives devraient se poursuivre. En effet, depuis 2003, le gouvernement a fait part de sa volonté de faire de la Libye une véritable économie de marché. Le pays souhaite adhérer à l’OMC et sa politique macroéconomique se fait sous l’égide du FMI. Un ambitieux plan de libéralisation (des investissements étrangers notamment) et de privatisation a été mis sur pied. ü Ces perspectives économiques sont aussi soutenues par une démographie relativement dynamique. Entre 2007 et 2015, la population devrait augmenter de plus de 1 million de personnes (pour dépasser la barre des 7 millions).

Jusqu’à maintenant, les relations économiques bilatérales entre la France et la Libye sont restées a minima. Les importations se sont accrues en valeur en raison de l’augmentation des prix de l’énergie (générant au passage un déficit commercial bilatéral conséquent, de l’ordre de 1,5 milliard d’euros en 2006). Mais les exportations stagnent. Nos exportations vers la Libye concernent essentiellement des biens intermédiaires (composants électriques et électroniques), mais quasiment pas de biens de consommation ni d’automobiles. Il y a donc de beaux marchés à prendre.

Nicolas Bouzou - Gérant de ASTERES (Analyses et Prévisions Economiques)
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