Patrick d’Humières
Pour des raisons d'efficacité – imposer la transparence des impacts sociétaux – on s'est habitué à parler de « reporting extra-financier », ce qui a permis de rentrer dans la sphère comptable sérieuse...Difficile aujourd'hui de changer le mot qui est presque devenu un piège, d'autant que la technique sous-jacente, celle de la mesure d'indicateurs quantifiés, est bien celle d'un reporting formel. Et d'autant que l'histoire du sujet a consisté à mesurer l'application de référentiels fondateurs (UNGC, ISO, OCDE...). De ce point de vue, la GRI aura du mal à se remettre de son péché originel qui l'a assimilé à un catalogue qui s'est voulu exagérément exhaustif. C'est pour cela que la démarche américaine SASB, limitée aux indicateurs pertinents d'un secteur, est en train de lui voler la primauté du suivi des enjeux RSE. Et que la matérialité (prônée par le G4) s'impose, parce que signifiante.
Du coup, les démarches RSE et leurs professionnels avec, subissent deux reproches fondés qu'il faut prendre très au sérieux si on ne veut pas que l'exercice extra-financier se perde dans le formalisme. D'une part, on croit qu'il faut parler de tout, sans hiérarchie et sans sélectivité ; d'autre part, on en parle en délivrant des données annuelles, sans aucune possibilité d'interprétation des évolutions en longue tendance. C'est oublier le grand basculement méthodologique intervenu récemment et consacré par la directive européenne votée en 2014, que la transposition dans les droits nationaux intègrera définitivement : l'information extra-financière doit s'appuyer sur les enjeux matériels priorisés et aider à suivre leur maîtrise par l'entreprise. D'où la carte de matérialité qui fait apparaître les 5 à 10 grands indicateurs à publier – les autres indicateurs restant des outils de management pour le pilotage interne . D'où le lien stratégique à faire entre enjeux, indicateurs clés, objectifs, plans d'action et évaluation/comparaison. Si on en revenait à ces principes de base, il n'y aurait plus de doute dans l'esprit des dirigeants sur l'intérêt du « reporting extra-financier » assimilable à un « tableau de bord de la performance RSE de l'entreprise », dont elle pourrait discuter aisément en AG, avec les IRP, les acteurs locaux et autres parties prenantes utiles à son développement...
Ce travail sur le sens de la démarche extra-financière suppose deux conditions à réunir. La première est d'attacher enfin la plus grande importance qui soit aux « enjeux »*, c'est-à-dire aux problématiques sociétales qui sont portées par les parties prenantes, et qui impactent le modèle de l'entreprise, ses coûts, ses revenus, ses risques. Ses enjeux mobilisent une réflexion ouverte, très stratégique, prospective et scientifique, pour cerner les impacts sur le modèle. La deuxième condition de succès est d'associer aux indicateurs clés une comparaison sectorielle pour aider les investisseurs et les parties prenantes à voir si l'entreprise se situe dans une tendance de progrès moyen, inférieur ou supérieur à ses concurrents et si elle en peut revendiquer un avantage comparatif. La comparaison est la nouvelle frontière de la RSE.
Après deux décennies de prati que extra-financière, tirée essentiellement par les analystes et les investisseurs, il est temps que les professionnels prennent la main sur leur sujet pour s'émanciper du formalisme des référentiels (dont GRI !) et qu'ils pensent, non pas à être de bons élèves soucieux de leurs bonnes notes, mais à délivrer à leur gouvernance et au management un tableau de performance qui donne le sens de la bonne maîtrise des enjeux et qui aide à la prise de décision. C'est dans cette voie que nous travaillons aujourd'hui à produire avec ces « professionnels émancipés » ces tableaux synthétiques, qui sont dans l'esprit du reporting intégré, d'une part – penser l'évolution du modèle d'affaire – et qui expriment une volonté de répondre sérieusement aux enjeux de société qui mettent l'entreprise en risque, s'ils ne sont pas résolus. Les textes et les cadres offrent bien plus de latitude qu'on ne croit aux entreprise pour dépasser la lettre contraignante des textes et s'attacher d'abord à « l'esprit RSE », pour se développer durablement !
Télécharger l'Observatoire des Enjeux RSE France, publié le 6 février 2015 par l'Institut RSE Management
Télécharger la fiche "Tableau de performance RSE"
Patrick d’Humières
www.institutrse.com
Du coup, les démarches RSE et leurs professionnels avec, subissent deux reproches fondés qu'il faut prendre très au sérieux si on ne veut pas que l'exercice extra-financier se perde dans le formalisme. D'une part, on croit qu'il faut parler de tout, sans hiérarchie et sans sélectivité ; d'autre part, on en parle en délivrant des données annuelles, sans aucune possibilité d'interprétation des évolutions en longue tendance. C'est oublier le grand basculement méthodologique intervenu récemment et consacré par la directive européenne votée en 2014, que la transposition dans les droits nationaux intègrera définitivement : l'information extra-financière doit s'appuyer sur les enjeux matériels priorisés et aider à suivre leur maîtrise par l'entreprise. D'où la carte de matérialité qui fait apparaître les 5 à 10 grands indicateurs à publier – les autres indicateurs restant des outils de management pour le pilotage interne . D'où le lien stratégique à faire entre enjeux, indicateurs clés, objectifs, plans d'action et évaluation/comparaison. Si on en revenait à ces principes de base, il n'y aurait plus de doute dans l'esprit des dirigeants sur l'intérêt du « reporting extra-financier » assimilable à un « tableau de bord de la performance RSE de l'entreprise », dont elle pourrait discuter aisément en AG, avec les IRP, les acteurs locaux et autres parties prenantes utiles à son développement...
Ce travail sur le sens de la démarche extra-financière suppose deux conditions à réunir. La première est d'attacher enfin la plus grande importance qui soit aux « enjeux »*, c'est-à-dire aux problématiques sociétales qui sont portées par les parties prenantes, et qui impactent le modèle de l'entreprise, ses coûts, ses revenus, ses risques. Ses enjeux mobilisent une réflexion ouverte, très stratégique, prospective et scientifique, pour cerner les impacts sur le modèle. La deuxième condition de succès est d'associer aux indicateurs clés une comparaison sectorielle pour aider les investisseurs et les parties prenantes à voir si l'entreprise se situe dans une tendance de progrès moyen, inférieur ou supérieur à ses concurrents et si elle en peut revendiquer un avantage comparatif. La comparaison est la nouvelle frontière de la RSE.
Après deux décennies de prati que extra-financière, tirée essentiellement par les analystes et les investisseurs, il est temps que les professionnels prennent la main sur leur sujet pour s'émanciper du formalisme des référentiels (dont GRI !) et qu'ils pensent, non pas à être de bons élèves soucieux de leurs bonnes notes, mais à délivrer à leur gouvernance et au management un tableau de performance qui donne le sens de la bonne maîtrise des enjeux et qui aide à la prise de décision. C'est dans cette voie que nous travaillons aujourd'hui à produire avec ces « professionnels émancipés » ces tableaux synthétiques, qui sont dans l'esprit du reporting intégré, d'une part – penser l'évolution du modèle d'affaire – et qui expriment une volonté de répondre sérieusement aux enjeux de société qui mettent l'entreprise en risque, s'ils ne sont pas résolus. Les textes et les cadres offrent bien plus de latitude qu'on ne croit aux entreprise pour dépasser la lettre contraignante des textes et s'attacher d'abord à « l'esprit RSE », pour se développer durablement !
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