Patrick d’Humières
Cette rupture jurisprudentielle, déjà observée dans les affaires BP, Merck et BNP, frappe au cœur le business gris. Même si elle devrait faire école, ce n’est pour autant qu’une partie du sujet. Certes, la peur pousse à la prudence mais « le marché de la vertu » est d’une autre nature. D’abord, comme Comte-Sponville et bien d’autres avant lui – Weber, Vogel, Beck… – l’ont toujours rappelé : le business n’est pas affaire de morale mais de règles du jeu, à ne pas confondre. Et si la question du respect des règles du jeu (hard law) est encore un problème sur la planète, en dépit d’une frontière qui ne cesse d’étendre le champ de la légalité, du respect de la concurrence aux droits humains, des droits sociaux au respect de l’environnent, il est clair que la loi et les normes (soft law) pâtissent d’abord d’une faiblesse d’application locale qui est le lot de la mondialisation facile, la bonne gouvernance publique et privée n’avançant pas à la vitesse du web ! Le sujet est la responsabilité intrinsèque que se donne une entreprise, à travers ses dirigeants et ses cadres, pour considérer que son intérêt profond est de produire et vendre de façon responsable, c’est-à-dire en considérant que les intérêts de la Société civile et ceux de l’entreprise ne doivent pas être en contradiction, au risque d’engendrer des risques systémiques qui nuiront au développement, qui sont de potentiels boomerangs et qui faussent les arbitrages du marché, dans une vision de long terme qui finit toujours par l’emporter. « Il n’est pas d’entreprise qui gagne dans un monde qui perd », rappelait Claude Fussler au Sommet de Johannesbourg qui a vu « le business » contracter avec Greenpeace autour des premiers objectifs du millénaire, considérés comme l’intérêt de chaque partie, si on veut que la prospérité s’étende et ne régresse pas au travers de l’extension de l’économie de marché.
Aujourd’hui, la responsabilité est le socle du développement durable, qui appelle à des stratégies d’offre inventives et pro-actives, en vue de réinventer les modèles dans le sens de l’accessibilité et du découplage, à condition évidemment de ne pas « se casser la figure » sur les enjeux d’équité et de régulation. Son succès ne dépendra pas que de la capacité des justices nationales à dissuader et punir et du réalisme des dirigeants. La responsabilité ne s’installera que par son appropriation par les cadres au sein des entreprises pour agir opérationnellement en faisant leur ses principes : communiquer sans tromper, acheter sans contraindre, produire sans nuire, employer sans abuser, financer sans savoir etc.. Toute la science du management, inventée et appliquée sans grande lucidité depuis les Trente Glorieuses, aux Etats-Unis pour l’essentiel, est en train d’être revisitée par cette exigence de responsabilité qui conduit une petite poignée de cadres conscients et volontaires à diriger autrement, parce qu’ils sont convaincus, à juste titre, que le logiciel de la durabilité est meilleur que le vieux logiciel proctérien. On ne peut plus dire que « ce qui est bon pour Ford est bon pour la Société » ; c’est « ce qui est bon pour la Société, qui est bon pour l’entreprise », qui doit inspirer désormais la formalisation, l’enseignement et la pratique du management, qui doit faire sien enfin la question de l’intérêt collectif, non comme finalité, comme barrière ou contrainte, mais comme enjeu societo-économique à transformer en avantage compétitif.
Managers responsables, unissez-vous et vous changerez ce monde !
Aujourd’hui, la responsabilité est le socle du développement durable, qui appelle à des stratégies d’offre inventives et pro-actives, en vue de réinventer les modèles dans le sens de l’accessibilité et du découplage, à condition évidemment de ne pas « se casser la figure » sur les enjeux d’équité et de régulation. Son succès ne dépendra pas que de la capacité des justices nationales à dissuader et punir et du réalisme des dirigeants. La responsabilité ne s’installera que par son appropriation par les cadres au sein des entreprises pour agir opérationnellement en faisant leur ses principes : communiquer sans tromper, acheter sans contraindre, produire sans nuire, employer sans abuser, financer sans savoir etc.. Toute la science du management, inventée et appliquée sans grande lucidité depuis les Trente Glorieuses, aux Etats-Unis pour l’essentiel, est en train d’être revisitée par cette exigence de responsabilité qui conduit une petite poignée de cadres conscients et volontaires à diriger autrement, parce qu’ils sont convaincus, à juste titre, que le logiciel de la durabilité est meilleur que le vieux logiciel proctérien. On ne peut plus dire que « ce qui est bon pour Ford est bon pour la Société » ; c’est « ce qui est bon pour la Société, qui est bon pour l’entreprise », qui doit inspirer désormais la formalisation, l’enseignement et la pratique du management, qui doit faire sien enfin la question de l’intérêt collectif, non comme finalité, comme barrière ou contrainte, mais comme enjeu societo-économique à transformer en avantage compétitif.
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www.institutrse.com
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