Cette semaine, l’€ s’est déprécié de plus de 1% contre le $, et tente d’enfoncer sa moyenne mobile 3 mois.
De fait, le mouvement actuel est une simple consolidation de la forte hausse entre le 7 mai (1,08$ et le 30 décembre (1,23$), en raison essentiellement, selon nous, de la décision éminemment politique du renforcement de l’Europe, via l’émission d’une dette mutualisée entre les pays membres de l’Union. Cette étape importante de la construction européenne a été franchie par l’annonce franco-allemande en mai, d’un plan de relance européen ambitieux, et par l’acceptation par les pays « frugaux » du principe de l’émission d’une dette mutualisée dans le cadre du mémorable conseil européen du mois de juillet dernier. Ainsi, une forme de « prime de risque » de désagrégation de l’Euro et de l’Europe, disparait. Ce qui a facilité la hausse de l’€ et la baisse du $. Aujourd’hui, un autre facteur politique a marqué la fin de l’année dernière et le début de l’année 2021. Il correspond au plus haut local de l’€, ou au plus bas du $. Il s’agit du « grand chelem » des démocrates, qui désormais contrôlent le Congrès, la Chambre des représentants, et la Maison Blanche. M. Biden a donc les mains libres, même si les USA sont une démocratie parlementaire : les élus ne marchent pas au « pas de l’oie », et Congrès comme Chambre des Représentants, ne sont pas des chambres d’enregistrement des décisions du Président. C’est plutôt le contraire, mais en l’occurrence le plan des Démocrates a été conçu par le Parti, et on voir mal comment les propositions d’un Président démocrate seraient systématiquement invalidées par les parlementaires démocrates. Le plan de Campagne de Joe Biden et du parti démocrate est particulièrement ambitieux, pertinent et arrive à point nommé. Rappelons-le, indépendamment du plan purement conjoncturel de soutien de l’économie, il porte sur 7 000 Mds$ sur les 10 prochaines années, soit 30% du PIB. Les deux plans de Roosevelt dans les années 30 avaient totalisé 40% du PIB… C’est avant tout un plan d’investissement, qui doit générer une efficacité retrouvée de l’économie et des gains de productivité qui permettront de rendre soutenable la dette publique américaine, qui a gonflé d’une matière vertigineuse récemment. Il représente une stimulation de 3% par an. Si on ajoute à cet élément le succès de la campagne de vaccination, qui atteint un rythme endiablé (1 million de vaccinations par jour réellement réalisées), on comprend que l’optimisme soit de retour aux USA, après les 4 années Trump. Les dernières statistiques économiques confirment que l’économie américaine, comme le dollar, malgré le regain épidémique, est sur la voie de la croissance, voir du renouveau. La dernière livraison de l’indice ISM des services (59,7) a progressé d’un point par rapport au mois précédent, et était 2 points au-dessus des anticipations.
En Europe, l’évolution est inverse ; les ventes au détail ont baissé de -9,6% en Allemagne, alors que les indicateurs PMI de Markit se sont dégradés en Europe, et demeurent en dessous de 50. Dès lors, la hausse récente du dollar (la baisse de l’€) n’est pas surprenante. Du point de vue de la sphère réelle, elle reflète une divergence économique entre les USA et le Vieux Continent. La croissance attire et fait monter la monnaie du pays qui la génère. Du point de vue de la sphère financière, elle traduit un regain des opérations de « carry trade » : le différentiel de taux obligataire s’est accru récemment (plus de 1% aux USA, -0,5% en Allemagne) est largement au bénéfice du dollar, ce qui incite les investisseurs à convertir en $ leurs avoirs en €, pour bénéficier de cet écart significatif.
Ce schéma vertueux est bien connu et est favorable à la hausse des actions. Celle-ci est guidée par le retour de la croissance dans un pays qui reprend confiance en lui et veut défendre son leadership mondial. Si l’épidémie est effectivement vaincue par la vaccination, la croissance aux USA pourrait surprendre au second semestre. Entre le plan de relance à court terme de l’économie, le plan d’investissement à long terme, et la posture toujours très accommodante de la politique monétaire des USA, l’hypothèse d’une croissance bien plus forte que prévue au second semestre est de plus en plus probable. Comme l’a déclaré Janet Yellen, ex-présidente de la Fed et nouvelle secrétaire d’État au trésor US, ainsi que la présidente du FMI, il ne faut pas aujourd’hui s’inquiéter de la dépense publique et de la dette qu’elle engendre…Elle favorise ainsi la hausse des actions, qui pourrait s’accélérer dans les 3 prochains mois, et respecter la traditionnelle saisonnalité des marchés. La suite est bien plus compliquée.
Investisseurs : Nous sommes normalement investis sur les actions pour un CAC 40 compris entre 5 268 et 5 673.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux souverains européens ont légèrement remonté. Le taux des obligations du trésor américain reste au-delà de 1,1%.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole reste haussier, le cours des matières premières en général demeure dynamique
De fait, le mouvement actuel est une simple consolidation de la forte hausse entre le 7 mai (1,08$ et le 30 décembre (1,23$), en raison essentiellement, selon nous, de la décision éminemment politique du renforcement de l’Europe, via l’émission d’une dette mutualisée entre les pays membres de l’Union. Cette étape importante de la construction européenne a été franchie par l’annonce franco-allemande en mai, d’un plan de relance européen ambitieux, et par l’acceptation par les pays « frugaux » du principe de l’émission d’une dette mutualisée dans le cadre du mémorable conseil européen du mois de juillet dernier. Ainsi, une forme de « prime de risque » de désagrégation de l’Euro et de l’Europe, disparait. Ce qui a facilité la hausse de l’€ et la baisse du $. Aujourd’hui, un autre facteur politique a marqué la fin de l’année dernière et le début de l’année 2021. Il correspond au plus haut local de l’€, ou au plus bas du $. Il s’agit du « grand chelem » des démocrates, qui désormais contrôlent le Congrès, la Chambre des représentants, et la Maison Blanche. M. Biden a donc les mains libres, même si les USA sont une démocratie parlementaire : les élus ne marchent pas au « pas de l’oie », et Congrès comme Chambre des Représentants, ne sont pas des chambres d’enregistrement des décisions du Président. C’est plutôt le contraire, mais en l’occurrence le plan des Démocrates a été conçu par le Parti, et on voir mal comment les propositions d’un Président démocrate seraient systématiquement invalidées par les parlementaires démocrates. Le plan de Campagne de Joe Biden et du parti démocrate est particulièrement ambitieux, pertinent et arrive à point nommé. Rappelons-le, indépendamment du plan purement conjoncturel de soutien de l’économie, il porte sur 7 000 Mds$ sur les 10 prochaines années, soit 30% du PIB. Les deux plans de Roosevelt dans les années 30 avaient totalisé 40% du PIB… C’est avant tout un plan d’investissement, qui doit générer une efficacité retrouvée de l’économie et des gains de productivité qui permettront de rendre soutenable la dette publique américaine, qui a gonflé d’une matière vertigineuse récemment. Il représente une stimulation de 3% par an. Si on ajoute à cet élément le succès de la campagne de vaccination, qui atteint un rythme endiablé (1 million de vaccinations par jour réellement réalisées), on comprend que l’optimisme soit de retour aux USA, après les 4 années Trump. Les dernières statistiques économiques confirment que l’économie américaine, comme le dollar, malgré le regain épidémique, est sur la voie de la croissance, voir du renouveau. La dernière livraison de l’indice ISM des services (59,7) a progressé d’un point par rapport au mois précédent, et était 2 points au-dessus des anticipations.
En Europe, l’évolution est inverse ; les ventes au détail ont baissé de -9,6% en Allemagne, alors que les indicateurs PMI de Markit se sont dégradés en Europe, et demeurent en dessous de 50. Dès lors, la hausse récente du dollar (la baisse de l’€) n’est pas surprenante. Du point de vue de la sphère réelle, elle reflète une divergence économique entre les USA et le Vieux Continent. La croissance attire et fait monter la monnaie du pays qui la génère. Du point de vue de la sphère financière, elle traduit un regain des opérations de « carry trade » : le différentiel de taux obligataire s’est accru récemment (plus de 1% aux USA, -0,5% en Allemagne) est largement au bénéfice du dollar, ce qui incite les investisseurs à convertir en $ leurs avoirs en €, pour bénéficier de cet écart significatif.
Ce schéma vertueux est bien connu et est favorable à la hausse des actions. Celle-ci est guidée par le retour de la croissance dans un pays qui reprend confiance en lui et veut défendre son leadership mondial. Si l’épidémie est effectivement vaincue par la vaccination, la croissance aux USA pourrait surprendre au second semestre. Entre le plan de relance à court terme de l’économie, le plan d’investissement à long terme, et la posture toujours très accommodante de la politique monétaire des USA, l’hypothèse d’une croissance bien plus forte que prévue au second semestre est de plus en plus probable. Comme l’a déclaré Janet Yellen, ex-présidente de la Fed et nouvelle secrétaire d’État au trésor US, ainsi que la présidente du FMI, il ne faut pas aujourd’hui s’inquiéter de la dépense publique et de la dette qu’elle engendre…Elle favorise ainsi la hausse des actions, qui pourrait s’accélérer dans les 3 prochains mois, et respecter la traditionnelle saisonnalité des marchés. La suite est bien plus compliquée.
Investisseurs : Nous sommes normalement investis sur les actions pour un CAC 40 compris entre 5 268 et 5 673.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux souverains européens ont légèrement remonté. Le taux des obligations du trésor américain reste au-delà de 1,1%.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole reste haussier, le cours des matières premières en général demeure dynamique
Eric Galiègue
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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