Pour expliquer la sensation de déjà-vu, il faut savoir que le socle déployé actuellement repose sur un forum de discussion dans lequel les membres – l'inscription étant ouverte à tous – peuvent, d'une part, échanger sur leurs petits problèmes du quotidien, leurs trucs et astuces pour une bonne gestion de leurs finances personnelles, les produits et services qu'ils découvrent… et, d'autre part, proposer leurs idées et suggestions pour une offre bancaire qui leur corresponde et qui réponde au mieux à leurs attentes.
Or c'est exactement de cette manière qu'a commencé l'aventure Fidor en Allemagne, et qu'elle continue aujourd'hui, en particulier cette approche de co-construction de la banque avec ses (futurs) clients, accompagnée d'une transparence totale vis-à-vis des solutions existantes sur le marché (conduisant, le cas échéant, à recommander les produits d'autres fournisseurs lorsqu'ils s'avèrent intéressants). Il est vrai qu'elle a depuis été répliquée et adaptée, mais elle reste une valeur sûre quand elle est bien menée.
À ce socle, historique en quelque sorte, Fidor France ajoute une brique qui illustre l'évolution du secteur financier en quelques années. Il s'agit d'un portail d'accès à un catalogue de FinTech – il aurait été bien maigre en 2010 ! – qui devrait évoluer vers un concept de place de marché. Pour l'instant, il faudra se contenter d'une liste de références renvoyant sur les sites respectifs des 8 jeunes pousses retenues (Yomoni, WeDoGood, Depopass, Bolden, Le Pot Commun, Raisin, eToro et Younited).
La direction prise n'est donc clairement pas de bâtir une banque classique mais bien une plate-forme d'agrégation de services financiers, dont la plupart seront fournis par des acteurs tiers (y compris au sein du groupe BPCE) et quelques-uns par Fidor elle-même (à commencer par un compte de paiement). Progressivement, le modèle évoluera vers une logique d'analyse automatique et de prédiction des besoins des utilisateurs, permettant de les guider objectivement vers des solutions ultra-personnalisées.
Dans cette perspective, la démarche de co-construction servira d'abord à identifier les produits que désireront les consommateurs… Espérons alors qu'elle se focalise, elle aussi, en priorité sur l'exploration des problèmes qu'ils rencontrent et sur les projets qu'ils souhaitent réaliser, à partir desquelles une offre complète et flexible pourra être assemblée, et non sur des « gadgets » (comme il en émerge toujours dans les boîtes à idées) qui risquent de détourner Fidor de la mission qu'elle s'est fixée.
La recette peut-elle réussir en 2018 ? J'en suis convaincu. Cependant, l'environnement en fait aujourd'hui un challenge différent de ce qu'il était en 2010. Le premier défi sera d'attirer des internautes autour d'une « communauté de plus », alors que les initiatives du genre prolifèrent (jusque dans le groupe BPCE…). Ensuite, la rapidité d'exécution sera décisive : les utilisateurs soumettant leurs suggestions s'attendront à ce qu'elles soient prises en compte sans tarder. À défaut, la lassitude s'installera vite…
En conclusion, je ne suis pas entièrement certain que la co-construction soit la méthode la plus appropriée pour créer la place de marché envisagée, ses ressorts étant difficiles à appréhender par les consommateurs puisqu'il s'agit d'un modèle inédit. Cette petite réserve ne devrait toutefois pas empêcher de voir (enfin) naître sur le marché français une des premières vraies instances de « banque plate-forme » dont je suis persuadé qu'elle représente une composante essentielle de l'avenir du secteur.
Or c'est exactement de cette manière qu'a commencé l'aventure Fidor en Allemagne, et qu'elle continue aujourd'hui, en particulier cette approche de co-construction de la banque avec ses (futurs) clients, accompagnée d'une transparence totale vis-à-vis des solutions existantes sur le marché (conduisant, le cas échéant, à recommander les produits d'autres fournisseurs lorsqu'ils s'avèrent intéressants). Il est vrai qu'elle a depuis été répliquée et adaptée, mais elle reste une valeur sûre quand elle est bien menée.
À ce socle, historique en quelque sorte, Fidor France ajoute une brique qui illustre l'évolution du secteur financier en quelques années. Il s'agit d'un portail d'accès à un catalogue de FinTech – il aurait été bien maigre en 2010 ! – qui devrait évoluer vers un concept de place de marché. Pour l'instant, il faudra se contenter d'une liste de références renvoyant sur les sites respectifs des 8 jeunes pousses retenues (Yomoni, WeDoGood, Depopass, Bolden, Le Pot Commun, Raisin, eToro et Younited).
La direction prise n'est donc clairement pas de bâtir une banque classique mais bien une plate-forme d'agrégation de services financiers, dont la plupart seront fournis par des acteurs tiers (y compris au sein du groupe BPCE) et quelques-uns par Fidor elle-même (à commencer par un compte de paiement). Progressivement, le modèle évoluera vers une logique d'analyse automatique et de prédiction des besoins des utilisateurs, permettant de les guider objectivement vers des solutions ultra-personnalisées.
Dans cette perspective, la démarche de co-construction servira d'abord à identifier les produits que désireront les consommateurs… Espérons alors qu'elle se focalise, elle aussi, en priorité sur l'exploration des problèmes qu'ils rencontrent et sur les projets qu'ils souhaitent réaliser, à partir desquelles une offre complète et flexible pourra être assemblée, et non sur des « gadgets » (comme il en émerge toujours dans les boîtes à idées) qui risquent de détourner Fidor de la mission qu'elle s'est fixée.
La recette peut-elle réussir en 2018 ? J'en suis convaincu. Cependant, l'environnement en fait aujourd'hui un challenge différent de ce qu'il était en 2010. Le premier défi sera d'attirer des internautes autour d'une « communauté de plus », alors que les initiatives du genre prolifèrent (jusque dans le groupe BPCE…). Ensuite, la rapidité d'exécution sera décisive : les utilisateurs soumettant leurs suggestions s'attendront à ce qu'elles soient prises en compte sans tarder. À défaut, la lassitude s'installera vite…
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