Cedric Dubucq
Les risques pour le système financier
Le risque des crypto-monnaies pour le système financier, évoqué par E. Macron pour justifier la nécessité d’une régulation repose sur le fait que l’on ignore comment réagiront ces actifs en période de crise, ils ne sont garantis par aucun actif sûr, ne sont ni émis ni régulés par aucune institution bancaire.
Il est vrai qu’en regardant l’historique des cours du Bitcoin en dollar sur l’année 2017, les chiffres ont de quoi donner le vertige : de 1000 $ début février, la valeur du Bitcoin est passée à près de 5000 $ en septembre pour frôler les 20 000$ le 17 décembre et retomber à 13 000$ le 21 décembre.
Le directeur de la Banque de France, M. Villeroy de Galhau a souligné que le Bitcoin était plus un actif spéculatif qu’une monnaie ou une crypto-monnaie et que sa volatilité faisait peser sur les investisseurs un risque important.
Il faut néanmoins souligner qu’à l’heure actuelle, les risques d’une crise financière provoquée par les crypto monnaies restent minimes, en effet, leur utilisation n’est pas encore généralisée.
Quel rôle pour le FMI ?
Dans un discours de mars 2017, Christine Lagarde dessine les contours de ce que pourrait être la mission du Fond Monétaire International : « Nous devons définir le statut juridique des monnaies virtuelles, ou jetons numériques. Lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en trouvant le meilleur moyen d’exercer le devoir de vigilance à l’égard de la clientèle sur les virements de monnaie virtuelle. La technologie financière a aussi des conséquences macroéconomiques que nous devons mieux appréhender lorsque nous élaborons les stratégies qui visent à aider les pays membres du FMI à faire face à cette mutation rapide. ».
La question de la forme que prendrait cette régulation n’est toujours pas réglée : réguler les algorithmes ? Ou bien effectuer une régulation au niveau de l’acheteur ?
Certains pays ont en effet banni purement et simplement les cryptomonnaies comme la Bolivie et la Russie. D’autres pays comme la Chine ont choisi de prendre des mesures moins radicales comme l’interdiction de pratiquer des levées de fonds via une cryptomonnaie (décision qui avait fait fluctuer fortement le cours du Bitcoin).
Emmanuel Marcon à Davos s’est dit favorable « à ce que le FMI ait le mandat de surveiller la totalité du système financier international, dont des pans entiers échappent à la régulation. ». Il évoque ensuite les acteurs « les plus dérégulés et les plus dérégulateurs du système » pour parler notamment du Bitcoin et autres crypto-monnaies.
C’est une proposition forte puisqu’elle reviendrait à élargir le mandat du FMI à la surveillance du système financier international. Le FMI pour l’instant est chargé de veiller à la stabilité financière notamment en venant en aide aux pays en difficulté.
Cet élargissement serait discuté dès le mois de mars lors du G20. Il s’agirait in fine d’intégrer le FSB (Financial stability board), au FMI. Le FSB a pour missions la surveillance et la régulation des acteurs financiers privés à l'échelle internationale et pour l’instant il ne dispose pas des moyens à la hauteur de ses ambitions.
Prudence dans l’investissement
Le fait que de nombreux pays commencent à envisager une forme de régulation sans vraiment esquisser de mesures concrètes fait baisser les prix des crypto-monnaies et notamment du Bitcoin. Même si par le passé les prix ont toujours remonté après des baisses semblables, il est impossible de dire si cette baisse sera de long terme ou non. Tout dépendra de l’évolution de ces crypto monnaies. En ce qui concerne le Bitcoin par exemple, les plus pessimistes prévoient l’éclatement d’une bulle spéculative (prévision déjà avancée quand le Bitcoin a passé la barre des 100 et 5000 dollars), d’autres estiment que les cours pourraient atteindre le million et que cette devise pourrait remplacer le dollar comme étalon de transaction.
D’autres cryptomonnaies émergent progressivement comme le Ripple (XRP), émise par une des entreprises les plus prisées de la Blockchain. Le Ripple a connu un essor important en 2017 (environ 36 000% de croissance) et MoneyGram, le numéro 2 des transferts de fonds internationaux a annoncé début janvier son projet de tester le XRP. Mais pour l’instant cette monnaie virtuelle n’a aucune utilité, elle ne s’apparente pas au Bitcoin qui est un véritable système de transaction sans tiers de confiance.
La principale rivale du Bitcoin reste l’Ether. Mais tout comme le Ripple et le Bitcoin, les cours ont tendance a baissé depuis le début de l’année à cause des perspectives encore floues d’une régulation internationale. Malgré tout l’Ether est une cryptomonnaie qui reste pleine de promesse puisqu’elle est à la base du fonctionnement des « smart contracts », révolution majeure, peut-être plus importante encore que celle de l’intelligence artificielle puisqu’elle changerait complètement notre façon de conclure des transactions.
#forumdeDavos #cryptomonnaies #FMI #régulation
Le risque des crypto-monnaies pour le système financier, évoqué par E. Macron pour justifier la nécessité d’une régulation repose sur le fait que l’on ignore comment réagiront ces actifs en période de crise, ils ne sont garantis par aucun actif sûr, ne sont ni émis ni régulés par aucune institution bancaire.
Il est vrai qu’en regardant l’historique des cours du Bitcoin en dollar sur l’année 2017, les chiffres ont de quoi donner le vertige : de 1000 $ début février, la valeur du Bitcoin est passée à près de 5000 $ en septembre pour frôler les 20 000$ le 17 décembre et retomber à 13 000$ le 21 décembre.
Le directeur de la Banque de France, M. Villeroy de Galhau a souligné que le Bitcoin était plus un actif spéculatif qu’une monnaie ou une crypto-monnaie et que sa volatilité faisait peser sur les investisseurs un risque important.
Il faut néanmoins souligner qu’à l’heure actuelle, les risques d’une crise financière provoquée par les crypto monnaies restent minimes, en effet, leur utilisation n’est pas encore généralisée.
Quel rôle pour le FMI ?
Dans un discours de mars 2017, Christine Lagarde dessine les contours de ce que pourrait être la mission du Fond Monétaire International : « Nous devons définir le statut juridique des monnaies virtuelles, ou jetons numériques. Lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en trouvant le meilleur moyen d’exercer le devoir de vigilance à l’égard de la clientèle sur les virements de monnaie virtuelle. La technologie financière a aussi des conséquences macroéconomiques que nous devons mieux appréhender lorsque nous élaborons les stratégies qui visent à aider les pays membres du FMI à faire face à cette mutation rapide. ».
La question de la forme que prendrait cette régulation n’est toujours pas réglée : réguler les algorithmes ? Ou bien effectuer une régulation au niveau de l’acheteur ?
Certains pays ont en effet banni purement et simplement les cryptomonnaies comme la Bolivie et la Russie. D’autres pays comme la Chine ont choisi de prendre des mesures moins radicales comme l’interdiction de pratiquer des levées de fonds via une cryptomonnaie (décision qui avait fait fluctuer fortement le cours du Bitcoin).
Emmanuel Marcon à Davos s’est dit favorable « à ce que le FMI ait le mandat de surveiller la totalité du système financier international, dont des pans entiers échappent à la régulation. ». Il évoque ensuite les acteurs « les plus dérégulés et les plus dérégulateurs du système » pour parler notamment du Bitcoin et autres crypto-monnaies.
C’est une proposition forte puisqu’elle reviendrait à élargir le mandat du FMI à la surveillance du système financier international. Le FMI pour l’instant est chargé de veiller à la stabilité financière notamment en venant en aide aux pays en difficulté.
Cet élargissement serait discuté dès le mois de mars lors du G20. Il s’agirait in fine d’intégrer le FSB (Financial stability board), au FMI. Le FSB a pour missions la surveillance et la régulation des acteurs financiers privés à l'échelle internationale et pour l’instant il ne dispose pas des moyens à la hauteur de ses ambitions.
Prudence dans l’investissement
Le fait que de nombreux pays commencent à envisager une forme de régulation sans vraiment esquisser de mesures concrètes fait baisser les prix des crypto-monnaies et notamment du Bitcoin. Même si par le passé les prix ont toujours remonté après des baisses semblables, il est impossible de dire si cette baisse sera de long terme ou non. Tout dépendra de l’évolution de ces crypto monnaies. En ce qui concerne le Bitcoin par exemple, les plus pessimistes prévoient l’éclatement d’une bulle spéculative (prévision déjà avancée quand le Bitcoin a passé la barre des 100 et 5000 dollars), d’autres estiment que les cours pourraient atteindre le million et que cette devise pourrait remplacer le dollar comme étalon de transaction.
D’autres cryptomonnaies émergent progressivement comme le Ripple (XRP), émise par une des entreprises les plus prisées de la Blockchain. Le Ripple a connu un essor important en 2017 (environ 36 000% de croissance) et MoneyGram, le numéro 2 des transferts de fonds internationaux a annoncé début janvier son projet de tester le XRP. Mais pour l’instant cette monnaie virtuelle n’a aucune utilité, elle ne s’apparente pas au Bitcoin qui est un véritable système de transaction sans tiers de confiance.
La principale rivale du Bitcoin reste l’Ether. Mais tout comme le Ripple et le Bitcoin, les cours ont tendance a baissé depuis le début de l’année à cause des perspectives encore floues d’une régulation internationale. Malgré tout l’Ether est une cryptomonnaie qui reste pleine de promesse puisqu’elle est à la base du fonctionnement des « smart contracts », révolution majeure, peut-être plus importante encore que celle de l’intelligence artificielle puisqu’elle changerait complètement notre façon de conclure des transactions.
#forumdeDavos #cryptomonnaies #FMI #régulation
Cedric Dubucq
Avocat spécialisé dans les nouvelles technologies et le financement, Cédric DUBUCQ est responsable du département Blockchain/Crypto ouvert au sein du cabinet BRUZZO DUBUCQ dont il est associé.
Il accompagne ses clients propriétaires de Cryptomonnaies lors de la procédure de Cash-out, il conseille également les sociétés apportant leurs contributions à l’écosystème Blockchain (Smarts Contracts, Tradeurs, Courtiers, Fonds d’investissement, Développeurs,…), et enfin, révise les White Papers dans le cadre des ICO.
Il est membre du Medef International, de l’Up40 et de l’association Droit & Commerce.
Il fut également ancien secrétaire de la conférence.
Pour info : cd@bruzzodubucq.com
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