Patrick d’Humières
Certes, les bases de la négociation internationale sur le climat en vue de la COP 21 à Paris en décembre 2015, n’ont pas beaucoup changé. Le Nord et le Sud se disputent la responsabilité du stock et les pays développés ne sont pas prêts à transférer les technologies contre des engagements hypothétiques de leurs concurrents émergents. D'autant que la crise étant passée par là, ni les fonds européens, ni les pressions sur la croissance ne sont de mise. Pour autant, plusieurs leviers sont apparus ; il y a eu le 5° rapport du Giec qui valide le risque des plus de 4° pour la génération de nos enfants, annoncé par la Banque mondiale et confirmé récemment par l’AIE qui prédit l’augmentation des GES et non leur maîtrise à 2035 ; il y a les alarmes des assureurs qui sont convergentes ; il y a la perception montante des risques par les opinions qui angoissent face à la pollution de l’air des villes. Il y a aussi l’échec européen sur l’aviation civile qui a renvoyé la recherche de solution vers le secteur. Mais les chancelleries ne peuvent mettre en scène l’impuissance politique et doivent trouver des bases minima de politiques publiques à encourager, en poussant partout les transitions énergétiques vers le renouvelable, même si personne n’ignore que charbon et pétrole resteront les ressources les plus accessibles pendant quelques décennies.
Reste alors la carte des engagements volontaires qui peut être le tournant de Paris. Les villes et les régions répondront présentes et pourront se lancer dans des promesses de gestion améliorée de leur dépense énergétique. « La ville durable » sera la nouvelle frontière des élus locaux, partout dans le monde. Et il y a là de l’innovation en puissance pour les acteurs qui sauront se mobiliser. Il est aussi à prévoir que les entreprises entendront le message et se verront proposer des incitations à se lancer dans des programmes volontaires, quand elles ne le feront pas d’elles-mêmes : les grandes marques auront intérêt à se doter de programmes de neutralité carbone, si on leur laisse le choix de l’horizon. Elles ont déjà appris à mieux compter leur CO2 ces dernières années, à en juger par le succès du CDP (Carbon disclosure project) qui s’avère être le rating international qui fait de plus en plus l’unanimité dans le monde. De la mesure aux engagements, il y a là des ressources pour le marketing qui va pouvoir amplifier son discours de responsabilité, incontournable dans un monde de risques collectifs grandissants. La COP 21 de Paris peut connaître le tournant qui est celui que vit aujourd’hui la RSE, soit passer du statut d’un objectif à celui d’un moyen, pour accompagner la recherche d’une croissance, un tout petit peu plus « durable » !
Certaines voix diront que c’est insuffisant et risqué mais la sortie reste bien l’appel aux responsabilités individuelles : la lutte contre le réchauffement climatique peut rentrer progressivement dans le modèle de l’économie de marché mondiale, sous la pression de consommateurs de plus en plus vigilants et l’impulsion des marques et des entreprises qui sauront en faire un argument de vente, pour développer un lien responsable avec leurs parties prenantes, alors qu’elles n’ont plus vraiment de « messages intéressants » à proposer et qu’elles ne peuvent plus subir ou tourner le dos longtemps à l’enjeu collectif du siècle. Ce tournant est une chance à saisir pour les acteurs français qui sauront construire des « programmes de neutralité carbone ». Il est à parier que dans dix ans on ne lira plus seulement les variations du résultat opérationnel dans les conseils d’administration et les AG mais aussi les variations de CO2, l’efficacité énergétique et les enjeux RSE.
Patrick d’Humières
www.institutrse.com
Reste alors la carte des engagements volontaires qui peut être le tournant de Paris. Les villes et les régions répondront présentes et pourront se lancer dans des promesses de gestion améliorée de leur dépense énergétique. « La ville durable » sera la nouvelle frontière des élus locaux, partout dans le monde. Et il y a là de l’innovation en puissance pour les acteurs qui sauront se mobiliser. Il est aussi à prévoir que les entreprises entendront le message et se verront proposer des incitations à se lancer dans des programmes volontaires, quand elles ne le feront pas d’elles-mêmes : les grandes marques auront intérêt à se doter de programmes de neutralité carbone, si on leur laisse le choix de l’horizon. Elles ont déjà appris à mieux compter leur CO2 ces dernières années, à en juger par le succès du CDP (Carbon disclosure project) qui s’avère être le rating international qui fait de plus en plus l’unanimité dans le monde. De la mesure aux engagements, il y a là des ressources pour le marketing qui va pouvoir amplifier son discours de responsabilité, incontournable dans un monde de risques collectifs grandissants. La COP 21 de Paris peut connaître le tournant qui est celui que vit aujourd’hui la RSE, soit passer du statut d’un objectif à celui d’un moyen, pour accompagner la recherche d’une croissance, un tout petit peu plus « durable » !
Certaines voix diront que c’est insuffisant et risqué mais la sortie reste bien l’appel aux responsabilités individuelles : la lutte contre le réchauffement climatique peut rentrer progressivement dans le modèle de l’économie de marché mondiale, sous la pression de consommateurs de plus en plus vigilants et l’impulsion des marques et des entreprises qui sauront en faire un argument de vente, pour développer un lien responsable avec leurs parties prenantes, alors qu’elles n’ont plus vraiment de « messages intéressants » à proposer et qu’elles ne peuvent plus subir ou tourner le dos longtemps à l’enjeu collectif du siècle. Ce tournant est une chance à saisir pour les acteurs français qui sauront construire des « programmes de neutralité carbone ». Il est à parier que dans dix ans on ne lira plus seulement les variations du résultat opérationnel dans les conseils d’administration et les AG mais aussi les variations de CO2, l’efficacité énergétique et les enjeux RSE.
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