Mathieu Artaud, Quentin Lechémia et Lucas Mesquita
Pouvez-vous présenter Caption ? Sa genèse, son activité et son développement ?
Quentin Lechémia, cofondateur de Caption :
Caption est une plateforme pour les startups technologiques françaises née courant 2020.
En d’autres mots, Caption permet librement à chaque actionnaire de mettre en vente tout ou partie de ses actions, au prix souhaité. En face, des investisseurs peuvent se positionner à l’achat afin de pouvoir acquérir ces titres mis en vente, et faire leur entrée au capital de ces sociétés.
Nous avons sorti officiellement la plateforme en béta privée en mars 2021 puis ouvert au grand public en Septembre 2021 suite à l’obtention d’un statut d’agent lié de PSI (Tylia Invest).
Qui sont les vendeurs et les acheteurs d’actions de startup ? En quoi votre plateforme leur est bénéfique ?
QL :
Avec Caption, on s’adresse :
- Côté « Offre » : aux vendeurs d’actions de startups qui peuvent être des fondateurs, des investisseurs (Business Angels…) ou encore des actionnaires-salariés ;
- Côté « Demande » : à des investisseurs qui souhaiteraient eux aussi enfin intégrer le capital des pépites françaises non cotées, de la série A à la licorne.
On est trois fondateurs entrepreneurs et anciens VCs. On gravite dans l’écosystème startup depuis une dizaine d’années et on a trop bien connu un problème inhérent au non coté : le problème de la liquidité (capacité à vendre ses actions).
Ce problème constitue l’un des principaux risques pour tout investisseur. L’ensemble des actionnaires de jeunes sociétés technologiques non cotées doivent attendre en moyenne 10 ans pour avoir la possibilité de matérialiser leur plus-value financière. Et encore, cela n’est possible qu’en cas de succès de la société. On le sait, malheureusement, la majorité des startups terminent leur activité en liquidation judiciaire avant une potentielle sortie.
Si ce sujet de liquidité est évidemment problématique pour les fonds d’investissement professionnels, il l’est encore plus pour des dirigeants et salariés. Ces derniers sont dans l’obligation d’attendre la cession ou l’introduction en Bourse de leur société pour être en mesure de récolter les fruits de leur engagement quotidien.
Parallèlement, de nombreux investisseurs non professionnels souhaiteraient investir dans des startups matures afin de diversifier leur portefeuille, réduire leurs risques ou accroître la performance de leurs placements financiers. Le problème : aujourd’hui, ces derniers ont accès uniquement aux startups en amorçage, impliquant ainsi un risque financier maximal. En effet, l’entrée au capital de startups plus matures est le plus souvent verrouillée par le pacte d’actionnaire et préemptée par les fonds d’investissement professionnels.
Il était donc indispensable de réconcilier ces deux mondes en créant la première plateforme favorisant la liquidité pour les actionnaires de startups, dirigeants et salariés en tête.
Comment choisissez-vous les startups dont les actions sont mises en vente sur votre plateforme ?
QL :
On a à ce jour plus d’une trentaine de startups, dont plusieurs licornes. On travaille essentiellement avec des actionnaires de startups ayant dépassé soit le million d’euros de chiffre d’affaires soit le million d’euros de fonds levés.
On leur permet de revendre des actions au prix qu’ils souhaitent, et quand ils le souhaitent. Soit notre contact est fondateur, et dans ce cas il peut lister sa start-up sur la plateforme directement, gérer les informations affichées, et permettre in fine à ses actionnaires de vendre des actions.
Soit l’actionnaire est salarié, dans ce cas nous faisons une revue de ses documents (mini pacte, pacte, contrat de BSPCE). Si les conditions sont OK, nous intégrons la vente à la plateforme. Notre communauté d’investisseurs est alors dans la capacité de se positionner sur la vente au montant demandé par le vendeur.
Quelles sont jusqu’ici les startups dont les actions ont le plus de succès ?
QL :
Il n’y a pas réellement de typologie de « startup à succès » sur Caption. Des sociétés très diverses, que ce soit sur leur industrie ou leur maturité rencontrent un beau succès sur leurs opérations Caption. Si on doit en citer quelques unes, il y a évidemment BlaBlaCar, qui est la première startup que l’on a vendue sur la plateforme et qui est aujourd’hui la startup la plus souscrite sur Caption avec plus de 500 investisseurs.
D’autres sociétés rencontrent un vif succès, comme Payfit, October, et bien sûr Ledger avec laquelle nous avons fait un partenariat pour permettre à leurs salariés de céder leurs actions librement.
Pouvez-vous nous parler du « Caption Liquidity Program » et des résultats de votre premier deal avec Ledger ?
QL :
Au regard de la demande croissante des sociétés concernant la liquidité de leurs salariés, nous avons lancé il y a peu «Caption Liquidity Program». Il s’agit d’un service dédié aux startups qui souhaitent organiser pour leurs salariés des fenêtres de liquidité en leur permettant de vendre leurs actions au moment et au prix qu’ils souhaitent.
La première startup à adopter ce programme est Ledger, la licorne française pionnière dans le secteur de la blockchain et des crypto-monnaies. La première opération réalisée en avril 2022 fut couronnée de succès puisque les 966 000€ d’actions mis en ligne sur la plateforme ont été bookés en 15 minutes seulement par 123 investisseurs (ticket moyen à près de 8 000€). Comme d’habitude, ces derniers seront regroupés au sein d’une holding dédiée pour préserver la gouvernance de la société.
Il s’agit ici d’un record absolu pour Caption qui permet à 12 salariés de Ledger de bénéficier du fruit de leur travail à hauteur de 80 500 € en moyenne.
D’autres fenêtres de liquidités pour leurs salariés devraient arriver dont une avant la fin de l’année. Caption mène également des discussions avancées avec d’autres scale-ups souhaitant proposer à leurs salariés ces nouveaux programmes de liquidité.
Quelles sont vos ambitions pour l’année 2022 ?
QL :
Avec Caption, on veut réellement changer l’écosystème, en mieux.
Nous souhaitons faire en sorte que tous les acteurs puissent capter une partie de la valeur qu’ils créent au quotidien.
Notre objectif est de fournir une sérénité financière pour tous les actionnaires de startups. Il nous paraît légitime qu’à un moment de sa carrière, un fondateur ou un salarié souhaite matérialiser sa plus-value afin d’acheter un appartement, financer un mariage, l’arrivée d’un enfant ou tout autre projet personnel.
On pense aussi qu’en récompensant les fondateurs, les salariés, les Business Angels… à leur juste valeur, ces derniers (ré)investiront à leur tour dans l’écosystème, créant ainsi des vocations entrepreneuriales, faisant naître et se développer des projets qui seront vertueux pour tous.
Cela prendra très certainement quelque temps, mais quand on voit comment l’écosystème américain a su prospérer en développant le secondaire depuis une dizaine d’années, on se dit que le jeu en vaut la chandelle !
Quentin Lechémia, cofondateur de Caption :
Caption est une plateforme pour les startups technologiques françaises née courant 2020.
En d’autres mots, Caption permet librement à chaque actionnaire de mettre en vente tout ou partie de ses actions, au prix souhaité. En face, des investisseurs peuvent se positionner à l’achat afin de pouvoir acquérir ces titres mis en vente, et faire leur entrée au capital de ces sociétés.
Nous avons sorti officiellement la plateforme en béta privée en mars 2021 puis ouvert au grand public en Septembre 2021 suite à l’obtention d’un statut d’agent lié de PSI (Tylia Invest).
Qui sont les vendeurs et les acheteurs d’actions de startup ? En quoi votre plateforme leur est bénéfique ?
QL :
Avec Caption, on s’adresse :
- Côté « Offre » : aux vendeurs d’actions de startups qui peuvent être des fondateurs, des investisseurs (Business Angels…) ou encore des actionnaires-salariés ;
- Côté « Demande » : à des investisseurs qui souhaiteraient eux aussi enfin intégrer le capital des pépites françaises non cotées, de la série A à la licorne.
On est trois fondateurs entrepreneurs et anciens VCs. On gravite dans l’écosystème startup depuis une dizaine d’années et on a trop bien connu un problème inhérent au non coté : le problème de la liquidité (capacité à vendre ses actions).
Ce problème constitue l’un des principaux risques pour tout investisseur. L’ensemble des actionnaires de jeunes sociétés technologiques non cotées doivent attendre en moyenne 10 ans pour avoir la possibilité de matérialiser leur plus-value financière. Et encore, cela n’est possible qu’en cas de succès de la société. On le sait, malheureusement, la majorité des startups terminent leur activité en liquidation judiciaire avant une potentielle sortie.
Si ce sujet de liquidité est évidemment problématique pour les fonds d’investissement professionnels, il l’est encore plus pour des dirigeants et salariés. Ces derniers sont dans l’obligation d’attendre la cession ou l’introduction en Bourse de leur société pour être en mesure de récolter les fruits de leur engagement quotidien.
Parallèlement, de nombreux investisseurs non professionnels souhaiteraient investir dans des startups matures afin de diversifier leur portefeuille, réduire leurs risques ou accroître la performance de leurs placements financiers. Le problème : aujourd’hui, ces derniers ont accès uniquement aux startups en amorçage, impliquant ainsi un risque financier maximal. En effet, l’entrée au capital de startups plus matures est le plus souvent verrouillée par le pacte d’actionnaire et préemptée par les fonds d’investissement professionnels.
Il était donc indispensable de réconcilier ces deux mondes en créant la première plateforme favorisant la liquidité pour les actionnaires de startups, dirigeants et salariés en tête.
Comment choisissez-vous les startups dont les actions sont mises en vente sur votre plateforme ?
QL :
On a à ce jour plus d’une trentaine de startups, dont plusieurs licornes. On travaille essentiellement avec des actionnaires de startups ayant dépassé soit le million d’euros de chiffre d’affaires soit le million d’euros de fonds levés.
On leur permet de revendre des actions au prix qu’ils souhaitent, et quand ils le souhaitent. Soit notre contact est fondateur, et dans ce cas il peut lister sa start-up sur la plateforme directement, gérer les informations affichées, et permettre in fine à ses actionnaires de vendre des actions.
Soit l’actionnaire est salarié, dans ce cas nous faisons une revue de ses documents (mini pacte, pacte, contrat de BSPCE). Si les conditions sont OK, nous intégrons la vente à la plateforme. Notre communauté d’investisseurs est alors dans la capacité de se positionner sur la vente au montant demandé par le vendeur.
Quelles sont jusqu’ici les startups dont les actions ont le plus de succès ?
QL :
Il n’y a pas réellement de typologie de « startup à succès » sur Caption. Des sociétés très diverses, que ce soit sur leur industrie ou leur maturité rencontrent un beau succès sur leurs opérations Caption. Si on doit en citer quelques unes, il y a évidemment BlaBlaCar, qui est la première startup que l’on a vendue sur la plateforme et qui est aujourd’hui la startup la plus souscrite sur Caption avec plus de 500 investisseurs.
D’autres sociétés rencontrent un vif succès, comme Payfit, October, et bien sûr Ledger avec laquelle nous avons fait un partenariat pour permettre à leurs salariés de céder leurs actions librement.
Pouvez-vous nous parler du « Caption Liquidity Program » et des résultats de votre premier deal avec Ledger ?
QL :
Au regard de la demande croissante des sociétés concernant la liquidité de leurs salariés, nous avons lancé il y a peu «Caption Liquidity Program». Il s’agit d’un service dédié aux startups qui souhaitent organiser pour leurs salariés des fenêtres de liquidité en leur permettant de vendre leurs actions au moment et au prix qu’ils souhaitent.
La première startup à adopter ce programme est Ledger, la licorne française pionnière dans le secteur de la blockchain et des crypto-monnaies. La première opération réalisée en avril 2022 fut couronnée de succès puisque les 966 000€ d’actions mis en ligne sur la plateforme ont été bookés en 15 minutes seulement par 123 investisseurs (ticket moyen à près de 8 000€). Comme d’habitude, ces derniers seront regroupés au sein d’une holding dédiée pour préserver la gouvernance de la société.
Il s’agit ici d’un record absolu pour Caption qui permet à 12 salariés de Ledger de bénéficier du fruit de leur travail à hauteur de 80 500 € en moyenne.
D’autres fenêtres de liquidités pour leurs salariés devraient arriver dont une avant la fin de l’année. Caption mène également des discussions avancées avec d’autres scale-ups souhaitant proposer à leurs salariés ces nouveaux programmes de liquidité.
Quelles sont vos ambitions pour l’année 2022 ?
QL :
Avec Caption, on veut réellement changer l’écosystème, en mieux.
Nous souhaitons faire en sorte que tous les acteurs puissent capter une partie de la valeur qu’ils créent au quotidien.
Notre objectif est de fournir une sérénité financière pour tous les actionnaires de startups. Il nous paraît légitime qu’à un moment de sa carrière, un fondateur ou un salarié souhaite matérialiser sa plus-value afin d’acheter un appartement, financer un mariage, l’arrivée d’un enfant ou tout autre projet personnel.
On pense aussi qu’en récompensant les fondateurs, les salariés, les Business Angels… à leur juste valeur, ces derniers (ré)investiront à leur tour dans l’écosystème, créant ainsi des vocations entrepreneuriales, faisant naître et se développer des projets qui seront vertueux pour tous.
Cela prendra très certainement quelque temps, mais quand on voit comment l’écosystème américain a su prospérer en développant le secondaire depuis une dizaine d’années, on se dit que le jeu en vaut la chandelle !