[Innovation] Blockchain : une révolution pour le secteur du divertissement ?

Depuis environ un an, le terme de blockchain ne cesse de revenir dans les médias comme la technologie disruptive et révolutionnaire de notre siècle. Mais qu’en est-il réellement, et quels sont les enjeux de cette technologie ? Une application dans le secteur du divertissement et de la billetterie est-elle envisageable ?


Comment ça marche ?

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations sécurisée, transparente et sans centralisation. Concrètement, cette technologie est issue du Bitcoin, cette monnaie virtuelle, anonyme et sécurisé crée en 2009. Pour effectuer une transaction, il n’y a plus besoin de tiers de confiance, d’infrastructure et d’administration, l’échange se fait directement entre les deux entités. Le réseau blockchain permet de sécuriser ces échanges en les rendant publics. Seul l’anonymat des utilisateurs est préservé.

Ainsi, chaque utilisateur connecté au réseau héberge une copie des échanges effectués, et dès qu’un bloc de transactions est validé, il est ajouté au registre des échanges, formant la blockchain. Une blockchain est une forme de livre comptable public, une gigantesque base de donnée ouverte et distribuée, que chacun est libre de consulter pour vérifier que les échanges effectués sont bien valides.

Une opportunité économique pour le secteur du divertissement ?

Cette technologie est d’abord envisagée dans le secteur financier et bancaire : le réseau s’auto-administre par protocole informatique, ce qui permet de faciliter les transferts d’actifs, et de réduire les coûts des infrastructures bancaires et financières, tout en garantissant la sécurité des échanges avec plus de transparence.

D’autres secteurs s’intéressent également à cette technologie, comme le secteur musical concernant la gestion des droits d’auteurs. La technologie blockchain interfacée avec une base de données des ayants droit de la musique permettrait d’assurer une gestion et une répartition dynamique et en temps réel des droits, sans aucune intervention tierce. Le public pourrait alors avoir l’opportunité de payer pour ce qu’il veut écouter tout en sachant où va son argent. Une forme de responsabilisation du consommateur, et une garantie pour les artistes d’être payé en fonction des écoutes réelles. Cette nouvelle forme de rémunération pour les artistes est déjà revendiquée par certains d’entre eux qui souhaitent reprendre le contrôle sur la distribution de leurs œuvres.

Des startups comme Ascribe, Up et Bittunes ont déjà adopté la technologie de la blockchain pour la gestion des droits d’auteurs et faciliter la distribution de titres musicaux (en supprimant des intermédiaires) de certains artistes indépendants.

Blockchain : extension dans le domaine de la billetterie

La blockchain pourrait également avoir une application dans le secteur de la billetterie, notamment pour endiguer le marché noir.

En utilisant cette technologie, les spectateurs seront en mesure d’acheter des billets de manière sécurisée et transparente, en ayant la confirmation que leur billets sont valides. De plus, si toutes les transactions sont enregistrées et consultables publiquement, cela réduirait l’achat massif de billets par des revendeurs, et sécuriserait le marché de la billetterie. Les salles et les organisateurs d’événement pourront également avoir plus de visibilité sur la vente en temps réel des billets pour leur événement, tout en recevant en temps réel l’argent généré par la vente.

La blockchain permettrait également de sécuriser le second marché, en validant les billets vendus de particulier à particulier. De plus, la revente de ces billets via cette technologie permettrait aux organisateurs d’événements et artistes de percevoir une commission supplémentaire dans la revente de ces billets, au détriment des plateformes de revente. SecuTix semble déjà s’intéresser à ce sujet, avec une offre de stage pour une mission concernant l’étude de la technologie blockchain appliquée à la billetterie.

Enfin, ce système de transaction pourrait également être utilisé dans le domaine du cashless : le chargement des supports RFID/NFC serait plus transparent, à la fois pour les prestataires de cashless, les organisateurs d’événement et les spectateurs, et les spectateurs pourraient se transférer de l’argent entre eux, de manière plus simple.

Ainsi, la blockchain peut être envisagée comme un nouveau mode de transaction dans plusieurs secteurs, et notamment la billetterie, pour sécuriser les transferts de billets et d’argent. Cependant, son introduction réelle dans le commerce en ligne reste encore soumise à des interrogations, notamment concernant son implémentation, l’éducation des publics, et la place des agences de billetterie dans ce nouveau système.

Pensez-vous que la blockchain a un avenir réel, notamment dans le secteur de la billetterie ?

Article rédigé par Ma Gestion Billetterie, magazine de la filière billetterie

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Jeudi 17 Mars 2016


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