Eric Galiègue
L’annonce d’une réduction du rythme de l’inflation (+0,3% en octobre au lieu de 0,5% attendu par les économistes, et 7,7% en rythme annuel fin octobre, au lieu de 8,2% fin septembre) a catalysé une flambée boursière rare. En quelques heures, le Nasdaq a progressé de plus de 7%, et l’indice S&P 500 de 5,5% ; l’€ a bondi de plus de 2% (et 4% sur la semaine !) ; le CAC 40 a avancé de 2% alors qu’il baissait avant l’annonce de la statistique américaine, et progresse encore sur les contrats à terme le vendredi 11 novembre à 8H. Il franchit ainsi une triple résistance majeure : la moyenne mobile an, le haut du tunnel baissier construit depuis un an, et le bas du tunnel haussier construit depuis 3 ans. Ce franchissement pour être validé doit naturellement être confirmé dans les prochains jours. Mais la réalité technique est bien là : le cours des actions semble réintégrer une tendance haussière, et se retrouve au niveau d’avant la crise ukrainienne. 9 mois après le déclenchement de l’offensive russe sur le sol ukrainien. Le marché des actions a gommé le choc énergétique, et le plus grand choc obligataire jamais connu. Incroyable …
Rappelons que le motif de ce qu’il faudrait appeler un retournement de tendance, est l’anticipation que la Fed va augmenter ses taux de 50 pb au lieu de 75 pb, ce que le marché considère comme un changement de politique monétaire, et le retour à une situation d’hyperliquidité. Nous l’avons déjà écrit : le marché se réjouit d’une détente monétaire orchestrée par la FED sans s’inquiéter des dégâts que la hausse des taux est en train de produire dans la sphère réelle et financière. Nous considérons toujours que c’est aller bien vite en besogne. Le marché ne veut pas voir une réalité qui n’est pas favorable aux actions. En revanche, il croit à la réalité virtuelle, créée dans ce que nous appelons le « metaverse financier », ce qui permet aux prix de s’envoler. Mais la valeur des actions se dégrade.
La distinction entre la valeur et le prix des actifs est notre crédo depuis des décennies. Notre prudence sur les marchés se fonde sur le fait que la valeur des actions a objectivement baissé, en raison de la dégradation des deux paramètres clé : les flux futurs et le taux d’actualisation. Flux futurs : Depuis le début de l’année, et a fortiori depuis le déclenchement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, le monde et plus particulièrement l’Europe, subit un choc énergétique. Ce choc énergétique accélère la décarbonation et la montée en puissance du souverainisme économique, la volonté de « produire national » et de moins dépendre de l’extérieur. La nécessaire lutte contre le réchauffement climatique et la reconquête d’une indépendance économique, ont un cout considérable d’inefficacité, qui va se traduire par une inflation durable et une baisse des marges des entreprises. Les flux futurs, qu’on le veuille ou non, sont moins élevés aujourd’hui qu’il y a un an.
Taux d’actualisation : nous l’avons aussi déjà dit et écrit, mais le problème n’est pas forcément l’inflation, mais ses causes : les dysfonctionnements de l’économie réelle depuis la crise sanitaire et la crise ukrainienne. Ils produisent de l’inefficacité et, surtout, une grande incertitude qui se transforme en hausse de la prime de risque. Ce qui se traduit par une baisse de la valeur des actions.
La dégradation bien réelle de ces deux paramètres clé affecte la valeur, dont la détermination demeure théorique. C’est bien ça le problème, et en quelque sorte le paradoxe clé. Les investisseurs ne veulent pas voir la valeur invisible, alors que le métavers financier est justement fait de visions irréelles, déconnectées de la réalité.
La vraie réalité c’est que le monde est devenu extraordinairement instable et donc incertain. La domination mondiale des USA est moins évidente. Elle est contestée par la Chine, et l’allié européen a fort à faire avec la Russie. L’accumulation inédit de la dette fait craindre pour la solvabilité des États. La démondialisation déstabilise un grand nombre de pays et d’entreprises. Le réchauffement climatique aussi. La volatilité des monnaies en dit long aussi sur l’instabilité générale du système.
Malgré tout cela, le CAC 40 cote 6635 points ce vendredi 11 novembre dans la matinée, et les robots peuvent ainsi viser 7 000 points et plus, pourquoi pas. La température a indiqué plus de 30 degrés à plusieurs reprises en octobre, pourtant nous ne sommes plus dans la belle saison. Ça, les robots ne le savent pas. Après 1000 points de hausse sur le CAC 40 depuis début octobre, soit plus de 20% en $, il faut vendre les actions.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 650 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont baissé en raison de la baisse du rythme de l’inflation, en France (2,59%) comme aux USA (3,8%). L’euro a progressé de 4% en une semaine, une volatilité rare.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a progressé à l’annonce d’un allégement des contraintes sanitaires en Chine.
Rappelons que le motif de ce qu’il faudrait appeler un retournement de tendance, est l’anticipation que la Fed va augmenter ses taux de 50 pb au lieu de 75 pb, ce que le marché considère comme un changement de politique monétaire, et le retour à une situation d’hyperliquidité. Nous l’avons déjà écrit : le marché se réjouit d’une détente monétaire orchestrée par la FED sans s’inquiéter des dégâts que la hausse des taux est en train de produire dans la sphère réelle et financière. Nous considérons toujours que c’est aller bien vite en besogne. Le marché ne veut pas voir une réalité qui n’est pas favorable aux actions. En revanche, il croit à la réalité virtuelle, créée dans ce que nous appelons le « metaverse financier », ce qui permet aux prix de s’envoler. Mais la valeur des actions se dégrade.
La distinction entre la valeur et le prix des actifs est notre crédo depuis des décennies. Notre prudence sur les marchés se fonde sur le fait que la valeur des actions a objectivement baissé, en raison de la dégradation des deux paramètres clé : les flux futurs et le taux d’actualisation. Flux futurs : Depuis le début de l’année, et a fortiori depuis le déclenchement de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, le monde et plus particulièrement l’Europe, subit un choc énergétique. Ce choc énergétique accélère la décarbonation et la montée en puissance du souverainisme économique, la volonté de « produire national » et de moins dépendre de l’extérieur. La nécessaire lutte contre le réchauffement climatique et la reconquête d’une indépendance économique, ont un cout considérable d’inefficacité, qui va se traduire par une inflation durable et une baisse des marges des entreprises. Les flux futurs, qu’on le veuille ou non, sont moins élevés aujourd’hui qu’il y a un an.
Taux d’actualisation : nous l’avons aussi déjà dit et écrit, mais le problème n’est pas forcément l’inflation, mais ses causes : les dysfonctionnements de l’économie réelle depuis la crise sanitaire et la crise ukrainienne. Ils produisent de l’inefficacité et, surtout, une grande incertitude qui se transforme en hausse de la prime de risque. Ce qui se traduit par une baisse de la valeur des actions.
La dégradation bien réelle de ces deux paramètres clé affecte la valeur, dont la détermination demeure théorique. C’est bien ça le problème, et en quelque sorte le paradoxe clé. Les investisseurs ne veulent pas voir la valeur invisible, alors que le métavers financier est justement fait de visions irréelles, déconnectées de la réalité.
La vraie réalité c’est que le monde est devenu extraordinairement instable et donc incertain. La domination mondiale des USA est moins évidente. Elle est contestée par la Chine, et l’allié européen a fort à faire avec la Russie. L’accumulation inédit de la dette fait craindre pour la solvabilité des États. La démondialisation déstabilise un grand nombre de pays et d’entreprises. Le réchauffement climatique aussi. La volatilité des monnaies en dit long aussi sur l’instabilité générale du système.
Malgré tout cela, le CAC 40 cote 6635 points ce vendredi 11 novembre dans la matinée, et les robots peuvent ainsi viser 7 000 points et plus, pourquoi pas. La température a indiqué plus de 30 degrés à plusieurs reprises en octobre, pourtant nous ne sommes plus dans la belle saison. Ça, les robots ne le savent pas. Après 1000 points de hausse sur le CAC 40 depuis début octobre, soit plus de 20% en $, il faut vendre les actions.
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 650 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat ont baissé en raison de la baisse du rythme de l’inflation, en France (2,59%) comme aux USA (3,8%). L’euro a progressé de 4% en une semaine, une volatilité rare.
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Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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