Anthony Benhamou
Vendredi 14 février, l'INSEE a en effet publié les données du PIB hexagonal pour le quatrième trimestre 2013. Il s'est inscrit en hausse de 0,3% après avoir stagné aux premier et troisième trimestres, et augmenté de 0,5 % au second.
Dans le détail, une hausse de la consommation peut être relevée par rapport au trimestre précédent (+0,5%), soutenue notamment par des dépenses en produits alimentaires et en biens d'équipement. Probablement l'effet de la hausse anticipée de la TVA au premier janvier. Autre point notoire à souligner, le rebond de l'investissement à +0,6%. Une première depuis quasiment deux ans.
La France affiche donc un taux de croissance annuel 2013 de 0,3%. C'est mieux que l'année dernière où le pays avait rendu copie blanche. C'est également encourageant en ce sens que la prévision de croissance du gouvernement pour 2014 de +0,9% devient crédible. Mais pour être tout à fait honnête, c'est encore très insuffisant.
Tout d'abord, s'il est possible d'atteindre un taux de croissance de 0,9% en 2014 (il suffit de faire +0,2% à chaque trimestre), le voisin allemand table sur une hausse de son PIB de 1,8%. Outre-Manche la prévision atteint même +3,4%. Rendez-vous compte, il n'est pas question ici d'économies émergentes d'Asie ou d'Amérique Latine, mais bien de Berlin et Londres, deux villes qui se trouvent à seulement deux heures de Paris. La France est clairement à la traine.
Par ailleurs, est-il nécessaire de rappeler la situation du marché de l'emploi français ? Le taux de chômage flirte dangereusement avec les 11% de la population active et une prévision de croissance de 0,9% pour 2014 ne suffira pas pour inverser la courbe du chômage. Ce n'est pas grave puisque le gouvernement a désormais pour objectif la stabilisation…
Enfin, le comportement global d'investissement des firmes nationales sur l'exercice 2013 a de quoi inquiéter. Car si un rebond trimestriel a pu être noté, l'investissement a enregistré un repli annuel de 2,3%, traduisant le peu de confiance des entreprises françaises quant à leur environnement. Dans ce contexte, le pacte de responsabilité de François Hollande peut-il rétablir la situation ? A voir. Une chose est sûre, actuellement au plus bas dans les sondages le président de la République joue-là son dernier va-tout.
Alors on résume. Le PIB français a progressé de 0,3% en 2013, soit une création de richesse d'environ 6 milliards d'euros. En parallèle, le déficit public français devrait s'établir à 4,3% du PIB, soit à peu près 85 milliards d'euros. En 2013, la France aura donc dépensé 85 milliards d'euros pour dégager 6 milliards d'euros de richesse…
Une année 2013 à vite oublier. Se concentrer désormais sur l'exercice 2014 pour ne pas rater l'objectif de croissance de 0,9%. Car ce n'est pas encore gagné…
Anthony Benhamou
Anthony Benhamou est un économiste diplômé de l’université de Paris Dauphine. Il a notamment exercé pendant 3 années en tant que consultant auprès de grandes entreprises internationales. Maître de conférences à Sciences-Po Paris et tuteur enseignant à l’université de Paris Dauphine, il rédige par ailleurs avec Marc Touati de nombreuses chroniques économiques et financières pour le cabinet ACDEFI.
Dans le détail, une hausse de la consommation peut être relevée par rapport au trimestre précédent (+0,5%), soutenue notamment par des dépenses en produits alimentaires et en biens d'équipement. Probablement l'effet de la hausse anticipée de la TVA au premier janvier. Autre point notoire à souligner, le rebond de l'investissement à +0,6%. Une première depuis quasiment deux ans.
La France affiche donc un taux de croissance annuel 2013 de 0,3%. C'est mieux que l'année dernière où le pays avait rendu copie blanche. C'est également encourageant en ce sens que la prévision de croissance du gouvernement pour 2014 de +0,9% devient crédible. Mais pour être tout à fait honnête, c'est encore très insuffisant.
Tout d'abord, s'il est possible d'atteindre un taux de croissance de 0,9% en 2014 (il suffit de faire +0,2% à chaque trimestre), le voisin allemand table sur une hausse de son PIB de 1,8%. Outre-Manche la prévision atteint même +3,4%. Rendez-vous compte, il n'est pas question ici d'économies émergentes d'Asie ou d'Amérique Latine, mais bien de Berlin et Londres, deux villes qui se trouvent à seulement deux heures de Paris. La France est clairement à la traine.
Par ailleurs, est-il nécessaire de rappeler la situation du marché de l'emploi français ? Le taux de chômage flirte dangereusement avec les 11% de la population active et une prévision de croissance de 0,9% pour 2014 ne suffira pas pour inverser la courbe du chômage. Ce n'est pas grave puisque le gouvernement a désormais pour objectif la stabilisation…
Enfin, le comportement global d'investissement des firmes nationales sur l'exercice 2013 a de quoi inquiéter. Car si un rebond trimestriel a pu être noté, l'investissement a enregistré un repli annuel de 2,3%, traduisant le peu de confiance des entreprises françaises quant à leur environnement. Dans ce contexte, le pacte de responsabilité de François Hollande peut-il rétablir la situation ? A voir. Une chose est sûre, actuellement au plus bas dans les sondages le président de la République joue-là son dernier va-tout.
Alors on résume. Le PIB français a progressé de 0,3% en 2013, soit une création de richesse d'environ 6 milliards d'euros. En parallèle, le déficit public français devrait s'établir à 4,3% du PIB, soit à peu près 85 milliards d'euros. En 2013, la France aura donc dépensé 85 milliards d'euros pour dégager 6 milliards d'euros de richesse…
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