Journaliste d’investigation, il a sévi au Monde et au Point durant de longues, trop longues années. Comme tant d’autres représentants de l’élite, française ou pas, le pauvre a mangé la même soupe depuis une éternité et se trouve incapable, aujourd’hui, de nous servir autre chose. Ça n’est pas un problème de compréhension mais plutôt de sclérose intellectuelle. L’exemple de ce soir est cliniquement explicite.
Ainsi, on évoquait la crise (what else ?) l’autre soir sur France Info et Gattegno y allait du bon vieux refrain sarkozyste : c’est l’Angleterre qui a tout compris et vers elle donc que les Français doivent regarder pour relancer la machine économique. Il y a un ou deux ans, j’aurais applaudi, du bout de mes mains gantées, mais enfin je m’y serais accordé. Ce qu’Hervé n’a pas compris, c’est que la crise est passée par là et a tout changé dans son sillage. Mais vraiment tout changé, du sol au plafond, et il faut vraiment être un résident permanent du Café de Flore (9 Euros la pression) pour ne pas s’en rendre compte.
Voilà ce qui est, en gros, en train de se passer dans le royaume d’Outre-Manche. Le maire du quartier financier de la City a annoncé récemment que la crise allait coûter à son seul quartier la modique somme de 70'000 emplois en 2009. Et ça n’est pas que du banquier qu’on décapite, c’est de la secrétaire, de l’agent de propreté, du serveur de pub, du livreur, etc. A Londres et dans les grandes villes anglaises, le marché de l’immobilier s’est littéralement effondré en un an, dans certains endroits de plus de 25%. Des entreprises et des chaînes de magasins ferment tous les jours, notamment les magasins Woolworth’s qui emploient 30'000 personnes à eux seuls. Le pire pour la fin : les dernières prévisions font état d’un quasi doublement du chômage au long terme, de 400'000 à 700'000 demandeurs, sur 2009.
Mais pour Gattegno, c’est bien le modèle à imiter. Quel est ce modèle ? Well, c’est assez simple. On devient une société de services presque exclusivement, on revend tous les joyaux industriels à des étrangers, on flexibilise le marché de l’emploi au maximum, on libéralise à fond l’accès au crédit à la consommation pour permettre à des gens qui travaillent 10 heures par jour pour des salaires misérables de se payer quand même une deuxième voiture, les plongeant dans un système infernal de dettes pour le restant de leurs pauvres vies. Chaque ménage britannique a actuellement une dette hors hypothèque de 40'000 francs suisses à servir. Beau modèle, enviable et certainement durable.
Pourtant, même si ce système a du plomb dans l’aile et que l’Angleterre se prépare à encaisser une des plus grosses crises économiques et financières de son histoire récente, elle demeure un modèle. Pas pour les raisons que ce pauvre Gattegno répète sans les comprendre. Ce modèle, c’est celui de l’évolution, basé sur une démocratie effective et fonctionnelle. En effet, je fais confiance aux Anglais et à leurs institutions pour se sortir, une fois de plus, de ce mauvais pas et pour se réinventer assez rapidement. La France fonctionne, elle, sur un modèle de révolution : on fait du plat pendant cinquante ans, on fait tout péter d’un seul coup, les têtes volent. Et on repart au plat pendant cinquante ans. Jusqu’à la prochaine, qui semble se rapprocher. Lugubre escalier.
David Laufer
Partenaire expert CFO-news
www.cfo-news.com/index.php?action=annuaire&subaction=enter&id_annuaire=17005
Ainsi, on évoquait la crise (what else ?) l’autre soir sur France Info et Gattegno y allait du bon vieux refrain sarkozyste : c’est l’Angleterre qui a tout compris et vers elle donc que les Français doivent regarder pour relancer la machine économique. Il y a un ou deux ans, j’aurais applaudi, du bout de mes mains gantées, mais enfin je m’y serais accordé. Ce qu’Hervé n’a pas compris, c’est que la crise est passée par là et a tout changé dans son sillage. Mais vraiment tout changé, du sol au plafond, et il faut vraiment être un résident permanent du Café de Flore (9 Euros la pression) pour ne pas s’en rendre compte.
Voilà ce qui est, en gros, en train de se passer dans le royaume d’Outre-Manche. Le maire du quartier financier de la City a annoncé récemment que la crise allait coûter à son seul quartier la modique somme de 70'000 emplois en 2009. Et ça n’est pas que du banquier qu’on décapite, c’est de la secrétaire, de l’agent de propreté, du serveur de pub, du livreur, etc. A Londres et dans les grandes villes anglaises, le marché de l’immobilier s’est littéralement effondré en un an, dans certains endroits de plus de 25%. Des entreprises et des chaînes de magasins ferment tous les jours, notamment les magasins Woolworth’s qui emploient 30'000 personnes à eux seuls. Le pire pour la fin : les dernières prévisions font état d’un quasi doublement du chômage au long terme, de 400'000 à 700'000 demandeurs, sur 2009.
Mais pour Gattegno, c’est bien le modèle à imiter. Quel est ce modèle ? Well, c’est assez simple. On devient une société de services presque exclusivement, on revend tous les joyaux industriels à des étrangers, on flexibilise le marché de l’emploi au maximum, on libéralise à fond l’accès au crédit à la consommation pour permettre à des gens qui travaillent 10 heures par jour pour des salaires misérables de se payer quand même une deuxième voiture, les plongeant dans un système infernal de dettes pour le restant de leurs pauvres vies. Chaque ménage britannique a actuellement une dette hors hypothèque de 40'000 francs suisses à servir. Beau modèle, enviable et certainement durable.
Pourtant, même si ce système a du plomb dans l’aile et que l’Angleterre se prépare à encaisser une des plus grosses crises économiques et financières de son histoire récente, elle demeure un modèle. Pas pour les raisons que ce pauvre Gattegno répète sans les comprendre. Ce modèle, c’est celui de l’évolution, basé sur une démocratie effective et fonctionnelle. En effet, je fais confiance aux Anglais et à leurs institutions pour se sortir, une fois de plus, de ce mauvais pas et pour se réinventer assez rapidement. La France fonctionne, elle, sur un modèle de révolution : on fait du plat pendant cinquante ans, on fait tout péter d’un seul coup, les têtes volent. Et on repart au plat pendant cinquante ans. Jusqu’à la prochaine, qui semble se rapprocher. Lugubre escalier.
David Laufer
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