Laurent Leloup
Les investissements dans le secteur des technologies financières (FinTech) ont fortement progressé au cours du premier trimestre 2016, avec une augmentation de 67 % par rapport à la même période l'année passée pour atteindre un total mondial de 5,3 milliards de dollars.
Les investissements au profit des FinTech basées en Europe et en Asie-Pacifique ont pratiquement doublé, représentant ainsi 62% des investissements mondiaux.
Ces conclusions proviennent du nouveau rapport Accenture dévoilé ce jour et consacré aux grandes tendances mondiales de la FinTech. (Rapport complet téléchargeable ci-dessous).
« L’innovation portée par les FinTech se propage bien au-delà des hubs technologiques traditionnels », explique Richard Lumb, Directeur Général Monde de l’activité d’Accenture dans le secteur des services financiers. « Les nouvelles opportunités offertes par la robotique, les blockchains ou encore l'Internet des objets ne sont pas tant liées à une zone géographique qu’à la capacité du secteur financier à adopter à plus large échelle de nouvelles idées pour améliorer leurs services et leur efficience. La quatrième révolution industrielle est un phénomène mondial qui confronte le secteur des services financiers à de nouvelles innovations et à de nouvelles entreprises issues du monde numérique, concurrentes et/ou collaboratives. Les clients des banques ont tout à y gagner ».
Solutions disruptives contre solutions collaboratives
Selon le rapport, les FinTech proposant des solutions collaboratives (ciblant essentiellement les institutions financières en tant que clients) tendent à gagner du terrain sur leurs concurrentes dites « disruptives », c'est-à-dire qui entrent sur le marché en se positionnant en tant que concurrents des institutions déjà en place.
La part du financement des entreprises FinTech de type collaboratif, par rapport à l'ensemble des investissements du secteur, est passée de 38 % en 2010 à 44 % en 2015. Sur cette période, la part des projets collaboratifs progresse de façon encore plus spectaculaire en Amérique du Nord, passant de 40 à 60 % du total des investissements. On note en revanche une tendance inverse en Europe. La part des entreprises « disruptives » dans le total des investissements FinTech est en effet passée de 62 % en 2010 à 86 % en 2015.
« Le fait que la proportion des FinTech disruptives soit beaucoup plus élevée en Europe et en Asie qu’en Amérique du Nord, est le signe de marchés encore à leurs débuts de maturité. », précise Philippe Vidal, responsable des activités Banque d’Accenture en France. « L’Europe comble peu à peu son retard, avec notamment des investissements croissants au Royaume Uni où les FinTech bénéficient d’un contexte réglementaire plus favorable. Ce qui prend deux années en France ne dure que quelques mois en Angleterre. Le bon côté de la chose, c’est que les projets sont parfois mieux mûris et plus ciblés dans l’Hexagone. Les banques ont tout intérêt à tirer parti de ce foisonnement en ré-imaginant leur propres services ».
Les investissements au profit des FinTech basées en Europe et en Asie-Pacifique ont pratiquement doublé, représentant ainsi 62% des investissements mondiaux.
Ces conclusions proviennent du nouveau rapport Accenture dévoilé ce jour et consacré aux grandes tendances mondiales de la FinTech. (Rapport complet téléchargeable ci-dessous).
« L’innovation portée par les FinTech se propage bien au-delà des hubs technologiques traditionnels », explique Richard Lumb, Directeur Général Monde de l’activité d’Accenture dans le secteur des services financiers. « Les nouvelles opportunités offertes par la robotique, les blockchains ou encore l'Internet des objets ne sont pas tant liées à une zone géographique qu’à la capacité du secteur financier à adopter à plus large échelle de nouvelles idées pour améliorer leurs services et leur efficience. La quatrième révolution industrielle est un phénomène mondial qui confronte le secteur des services financiers à de nouvelles innovations et à de nouvelles entreprises issues du monde numérique, concurrentes et/ou collaboratives. Les clients des banques ont tout à y gagner ».
Solutions disruptives contre solutions collaboratives
Selon le rapport, les FinTech proposant des solutions collaboratives (ciblant essentiellement les institutions financières en tant que clients) tendent à gagner du terrain sur leurs concurrentes dites « disruptives », c'est-à-dire qui entrent sur le marché en se positionnant en tant que concurrents des institutions déjà en place.
La part du financement des entreprises FinTech de type collaboratif, par rapport à l'ensemble des investissements du secteur, est passée de 38 % en 2010 à 44 % en 2015. Sur cette période, la part des projets collaboratifs progresse de façon encore plus spectaculaire en Amérique du Nord, passant de 40 à 60 % du total des investissements. On note en revanche une tendance inverse en Europe. La part des entreprises « disruptives » dans le total des investissements FinTech est en effet passée de 62 % en 2010 à 86 % en 2015.
« Le fait que la proportion des FinTech disruptives soit beaucoup plus élevée en Europe et en Asie qu’en Amérique du Nord, est le signe de marchés encore à leurs débuts de maturité. », précise Philippe Vidal, responsable des activités Banque d’Accenture en France. « L’Europe comble peu à peu son retard, avec notamment des investissements croissants au Royaume Uni où les FinTech bénéficient d’un contexte réglementaire plus favorable. Ce qui prend deux années en France ne dure que quelques mois en Angleterre. Le bon côté de la chose, c’est que les projets sont parfois mieux mûris et plus ciblés dans l’Hexagone. Les banques ont tout intérêt à tirer parti de ce foisonnement en ré-imaginant leur propres services ».
Le rapport Accenture montre que, si les FinTech « disruptives » parviennent à concurrencer les banques au moment de leur arrivée sur le marché, elles finissent bien souvent par s’aligner sur ces dernières au fil des investissements, opérations d'acquisitions et autres alliances. Cette tendance est illustrée par la récente prise de participation de BBVA dans le capital d’Atom, une banque dont les services (lancés la semaine dernière à Londres) sont proposés exclusivement via support mobile.
En dépit de l’émergence d'une proportion croissante de FinTech de type collaboratif, le rapport souligne « la participation relativement faible » des banques elles-mêmes aux efforts d’investissement. En 2015, les banques ont en effet investi 5 milliards de dollars sur les 22,3 milliards des investissements totaux déclarés dans la FinTech. A titre de comparaison, elles investissent chaque année entre 50 et 70 milliards de dollars, selon les estimations du rapport, dans leurs propres technologies.
« Les banques capables d’identifier et d’adopter les technologies de rupture issues des FinTech, qu’elles soient des solutions disruptives ou collaboratives, seront celles qui parviendront à devancer leurs concurrentes. Ces technologies leur permettront de proposer les types d'innovation digitales que les consommateurs attendent désormais naturellement des géants de la grande distribution et des nouvelles technologies », ajoute Philippe Vidal.
Les investissements mondiaux dans les FinTech ont augmenté de 75% en 2015, dépassant les 22 milliards de dollars
Le rapport montre que les investissements au niveau mondial dans la FinTech ont augmenté de 75 % en 2015, passant de 9,6 à 22,3 milliards de dollars. Les États-Unis, marché dominant de la FinTech, ont connu une croissance modérée (+44%, soit une augmentation de 4,5 milliards de dollars en financements supplémentaires). En revanche, l’Asie et l’Europe ont bénéficié d’une croissance beaucoup plus rapide : en Chine (+445% à près de 2 milliards de dollars), ainsi qu’en Inde (1,65 milliard), en Allemagne (770 millions) et en Irlande (631 millions).
- En Europe, le total des investissements dans la FinTech a plus que doublé (+ 120 %) entre 2014 et 2015, et le nombre de transactions a augmenté de moitié (51%). L’investissement dans les FinTech allemandes enregistre une progression de 843 % sur cette même période. En France, l’investissement a également bondi de plus de 750%, passant de 22 millions de dollars à 189 millions.
- En Asie-Pacifique, les investissements ont plus que quadruplé en 2015 pour atteindre 4,3 milliards de dollars. Ces sommes ont essentiellement été investies en Chine (1,97 milliard de dollars) et en Inde (1,65 milliard de dollars). Au cours du premier trimestre 2016, les investissements FinTech de la zone Asie Pacifique ont augmenté de 507 % par rapport à la même période de l'année précédente (passant de 445 millions à 2,7 milliards de dollars) ; cette croissance étant presque entièrement tirée par la Chine.
- En Amérique du Nord, les investissements FinTech ont progressé de 44 % pour atteindre 14,8 milliards de dollars en 2015. Les États-Unis continuent par ailleurs à dominer le secteur FinTech avec 667 opérations, en progression de 16 %.
- Le rapport identifie également un nombre croissant de « grandes transactions » dans la FinTech mondiale, signe d'une certaine maturité. En 2015, 94 opérations d'une valeur supérieure à 50 millions de dollars dans le secteur FinTech ont été recensées, contre 52 en 2014 et seulement 15 en 2013.
Téléchargez ci-dessous à la fin de l'article le rapport dans son intégralité (PDF 12 pages en anglais)
Méthodologie
Cette étude Accenture est basée sur une analyse des données d’investissement FinTech collectées par le cabinet CB Insights. Cette analyse couvre notamment les activités de financement des entreprises de capital-risque et de private equity, grandes entreprises et leurs filiales chargées des projets de capital-risque, hedge funds, accélérateurs et fonds garantis par des États. Les travaux de recherche ont également inclus les activités de sortie des entreprises FinTech (fusions/acquisitions et appels publics à l'épargne, notamment), ainsi qu'un certain nombre de facteurs régionaux pour l'Europe, l’Amérique du Nord, et l’Asie-Pacifique. Les données collectées portent sur la période 2010 - premier trimestre 2016. Le secteur FinTech regroupe les entreprises qui proposent des solutions technologiques aux secteurs suivants : banque, finance d’entreprise, marchés financiers, analyse de données financières, gestion des paiements et gestion financière personnelle.
En dépit de l’émergence d'une proportion croissante de FinTech de type collaboratif, le rapport souligne « la participation relativement faible » des banques elles-mêmes aux efforts d’investissement. En 2015, les banques ont en effet investi 5 milliards de dollars sur les 22,3 milliards des investissements totaux déclarés dans la FinTech. A titre de comparaison, elles investissent chaque année entre 50 et 70 milliards de dollars, selon les estimations du rapport, dans leurs propres technologies.
« Les banques capables d’identifier et d’adopter les technologies de rupture issues des FinTech, qu’elles soient des solutions disruptives ou collaboratives, seront celles qui parviendront à devancer leurs concurrentes. Ces technologies leur permettront de proposer les types d'innovation digitales que les consommateurs attendent désormais naturellement des géants de la grande distribution et des nouvelles technologies », ajoute Philippe Vidal.
Les investissements mondiaux dans les FinTech ont augmenté de 75% en 2015, dépassant les 22 milliards de dollars
Le rapport montre que les investissements au niveau mondial dans la FinTech ont augmenté de 75 % en 2015, passant de 9,6 à 22,3 milliards de dollars. Les États-Unis, marché dominant de la FinTech, ont connu une croissance modérée (+44%, soit une augmentation de 4,5 milliards de dollars en financements supplémentaires). En revanche, l’Asie et l’Europe ont bénéficié d’une croissance beaucoup plus rapide : en Chine (+445% à près de 2 milliards de dollars), ainsi qu’en Inde (1,65 milliard), en Allemagne (770 millions) et en Irlande (631 millions).
- En Europe, le total des investissements dans la FinTech a plus que doublé (+ 120 %) entre 2014 et 2015, et le nombre de transactions a augmenté de moitié (51%). L’investissement dans les FinTech allemandes enregistre une progression de 843 % sur cette même période. En France, l’investissement a également bondi de plus de 750%, passant de 22 millions de dollars à 189 millions.
- En Asie-Pacifique, les investissements ont plus que quadruplé en 2015 pour atteindre 4,3 milliards de dollars. Ces sommes ont essentiellement été investies en Chine (1,97 milliard de dollars) et en Inde (1,65 milliard de dollars). Au cours du premier trimestre 2016, les investissements FinTech de la zone Asie Pacifique ont augmenté de 507 % par rapport à la même période de l'année précédente (passant de 445 millions à 2,7 milliards de dollars) ; cette croissance étant presque entièrement tirée par la Chine.
- En Amérique du Nord, les investissements FinTech ont progressé de 44 % pour atteindre 14,8 milliards de dollars en 2015. Les États-Unis continuent par ailleurs à dominer le secteur FinTech avec 667 opérations, en progression de 16 %.
- Le rapport identifie également un nombre croissant de « grandes transactions » dans la FinTech mondiale, signe d'une certaine maturité. En 2015, 94 opérations d'une valeur supérieure à 50 millions de dollars dans le secteur FinTech ont été recensées, contre 52 en 2014 et seulement 15 en 2013.
Téléchargez ci-dessous à la fin de l'article le rapport dans son intégralité (PDF 12 pages en anglais)
Méthodologie
Cette étude Accenture est basée sur une analyse des données d’investissement FinTech collectées par le cabinet CB Insights. Cette analyse couvre notamment les activités de financement des entreprises de capital-risque et de private equity, grandes entreprises et leurs filiales chargées des projets de capital-risque, hedge funds, accélérateurs et fonds garantis par des États. Les travaux de recherche ont également inclus les activités de sortie des entreprises FinTech (fusions/acquisitions et appels publics à l'épargne, notamment), ainsi qu'un certain nombre de facteurs régionaux pour l'Europe, l’Amérique du Nord, et l’Asie-Pacifique. Les données collectées portent sur la période 2010 - premier trimestre 2016. Le secteur FinTech regroupe les entreprises qui proposent des solutions technologiques aux secteurs suivants : banque, finance d’entreprise, marchés financiers, analyse de données financières, gestion des paiements et gestion financière personnelle.
Laurent Leloup
Fondateur Finyear Group
Expert Blockchain auprès du Pôle de compétitivité mondial FINANCE INNOVATION
Président France Blocktech, association française des acteurs et de l'écosystème blockchain.
Pour lire tous les articles Finyear dédiés Blockchain rendez-vous sur www.finyear.com/search/Blockchain/
Participez aux prochaines conférences Blockchain éditées par Finyear :
Blockchain Pitch Day #1 (10 mai 2016)
Blockchain Vision #4 ( 7 juin 2016)
Blockchain Hackathon #1 (octobre 2016)
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