Paul Jorion
Aujourd’hui, Nanex nous offre une autre belle image : qu’est-ce qui se passe quand il n’y a plus que des robots à la Bourse ?
La réponse fera plaisir à certains : « Ça ne paie plus ! » Pourquoi ? Parce qu’y gagner quelque chose revient de plus en plus cher.
J’avais montré dans une simulation informatique que j’avais faite (Kyoto 2006) que pour que la Bourse fonctionne sans krach, il fallait qu’il y ait en permanence 50 % d’intervenants (acheteurs et vendeurs) qui parient juste sur le fait que le prix va baisser ou grimper, et 50 % qui se trompent, autrement dit, il fallait que notre capacité à prédire juste l’évolution du prix à la Bourse ne dépasse pas le rendement du simple pile ou face. Mais les robots sont bien meilleurs que nous. Non pas qu’ils sachent lire l’avenir, mais parce qu’ils ont la capacité de cartographier entièrement l’ensemble des offres à l’achat et à la vente présentes sur le marché. Ils le font en faisant semblant d’acheter ou de vendre mais pour se rétracter aussitôt : en annulant l’opération en cours. Résultat, la proportion d’opérations engagées qui aboutissent véritablement à une transaction (achat/vente) chute et le coût de chaque transaction augmente (je rapporte dans Le capitalisme à l’agonie – p. 156 – des chiffres mentionnés par la commission d’enquête sur le krach éclair du 6 mai 2010 : 27.000 opérations en 14 secondes, ne débouchant que sur 200 transactions).
Le graphique de Nanex montre des opérations à la Bourse de New York, du 1er janvier 2007 au 14 septembre 2011. Les plus anciennes sont en violet, les plus récentes en rouge de plus en plus vif. En abscisse, c’est-à-dire l’axe horizontal, les heures d’ouverture du marché : de 9h30 à 16h00. En ordonnée, c’est-à-dire l’axe vertical, le nombre d’opérations nécessaires pour traiter l’équivalent de 10.000 $.
La réponse fera plaisir à certains : « Ça ne paie plus ! » Pourquoi ? Parce qu’y gagner quelque chose revient de plus en plus cher.
J’avais montré dans une simulation informatique que j’avais faite (Kyoto 2006) que pour que la Bourse fonctionne sans krach, il fallait qu’il y ait en permanence 50 % d’intervenants (acheteurs et vendeurs) qui parient juste sur le fait que le prix va baisser ou grimper, et 50 % qui se trompent, autrement dit, il fallait que notre capacité à prédire juste l’évolution du prix à la Bourse ne dépasse pas le rendement du simple pile ou face. Mais les robots sont bien meilleurs que nous. Non pas qu’ils sachent lire l’avenir, mais parce qu’ils ont la capacité de cartographier entièrement l’ensemble des offres à l’achat et à la vente présentes sur le marché. Ils le font en faisant semblant d’acheter ou de vendre mais pour se rétracter aussitôt : en annulant l’opération en cours. Résultat, la proportion d’opérations engagées qui aboutissent véritablement à une transaction (achat/vente) chute et le coût de chaque transaction augmente (je rapporte dans Le capitalisme à l’agonie – p. 156 – des chiffres mentionnés par la commission d’enquête sur le krach éclair du 6 mai 2010 : 27.000 opérations en 14 secondes, ne débouchant que sur 200 transactions).
Le graphique de Nanex montre des opérations à la Bourse de New York, du 1er janvier 2007 au 14 septembre 2011. Les plus anciennes sont en violet, les plus récentes en rouge de plus en plus vif. En abscisse, c’est-à-dire l’axe horizontal, les heures d’ouverture du marché : de 9h30 à 16h00. En ordonnée, c’est-à-dire l’axe vertical, le nombre d’opérations nécessaires pour traiter l’équivalent de 10.000 $.
© Nanex graphique
Comme vous le voyez, la situation se dégrade très rapidement : la dernière séance enregistrée, celle de mercredi dernier, 14 septembre, est en trait rouge épais.
À la Bourse de New York, ces jours-ci, la loi de la baisse tendancielle du taux de profit dont parlait Karl Marx est en pleine forme. Faut-il fermer les Bourses ? Pas la peine de se gratter la tête : les ordinateurs sont en train de régler le problème, et à toute allure !
(*) Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions.
Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez.
Votre soutien peut s’exprimer ici :
www.pauljorion.com/blog/?page_id=647
Comme vous le voyez, la situation se dégrade très rapidement : la dernière séance enregistrée, celle de mercredi dernier, 14 septembre, est en trait rouge épais.
À la Bourse de New York, ces jours-ci, la loi de la baisse tendancielle du taux de profit dont parlait Karl Marx est en pleine forme. Faut-il fermer les Bourses ? Pas la peine de se gratter la tête : les ordinateurs sont en train de régler le problème, et à toute allure !
(*) Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions.
Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez.
Votre soutien peut s’exprimer ici :
www.pauljorion.com/blog/?page_id=647