La hausse du cours des actions européennes se poursuit, en dépit de la faible performance des actions américaines. L’écart de performance est toujours très en la faveur des actions de l’Ancien Monde : cette semaine ajoute près de 2% de surperformance, qui atteint 8% sur un mois en monnaies locales, à laquelle il faut rajouter la hausse de 2% de l’€ vs le $... La hausse conjointe de l’€ et des actions américaines reflète l’attractivité de la zone € pour les investisseurs américains, qui manifestement ont choisi le Vieux Contient pour 2023.
L’Europe est elle devenue tout d’un coup l’Eldorado de la planète boursière ? Au niveau de la conjoncture économique, force est de constater que l’Europe a fait mieux que les USA en 2022. Et largement : la croissance économique a atteint 3,2%, vs 1,9% de l’autre coté de l’Atlantique. Il faut rappeler que les USA ont connu deux trimestres consécutifs de baisse du PIB au premier semestre de l’année 2022, et que le rebond du troisième trimestre, et probablement du quatrième, a permis à la première économie du monde, d’afficher une croissance de près de 2%. En Europe, ce sont les pays du Sud qui ont tiré la croissance : Italie +3,8%, Espagne : +4,6%. L’effet réouverture de l’économie post Covid explique ces chiffres élevés, qui constituent plus un rattrapage du secteur du tourisme, qu’un réveil durable de l’expansion. L’Allemagne, première économie de la zone, n’a cru que de 1,8%, en raison de son exposition aux exportations vers la Chine et de sa dépendance au gaz russe et aux pays de l’Europe centrale et de l’Est en général. La France, comme souvent, opère une synthèse entre le Nord et le Sud du continent, avec une hausse de 2,5% de son PIB. Pour 2023, Europe et USA subissent le même fort ralentissement. Dans les deux cas, le PIB devrait faire du sur place, avec un léger avantage pour les USA : +0,3 % vs -0,3% pour l’Europe (avec -0,5% pour l’Allemagne), selon le consensus des économistes de FactSet. Rien de bien réjouissant, d’autant que la perspective 2024 n’est pas flamboyante, car la croissance pour l’année prochaine devrait se situer dans une fourchette de 1 à 1,5% : pas de quoi pavoiser…
Alors, pourquoi les investisseurs américains chérissent tant l’Europe ? Trois arguments ont été évoqués dans les « stories » des brokers qui manifestement ont séduit quelques gigantesques fonds spéculatifs qui font la pluie et le beau temps sur le marché des actions :
1/ la réouverture de la Chine, à laquelle l’Europe est plus exposée que les USA,
2/ le « taux pivot » que les banques centrales auraient déjà atteint ou seraient sur le point d’atteindre – ce qui ouvre la perspective d‘une baisse des taux, et enfin
3/ l’attractivité des actions « Value » qui composent largement les indices européens.
L’ouverture de la Chine, qui a connu en 2022 sa plus faible croissance économique depuis les années 70 (3%), devrait effectivement permettre une forte accélération de la dynamique économique du pays (+4,8% en 2023). Il nous semble que ce fort redressement n’est pas gagné d’avance, car la réouverture du pays s’accompagne d’une flambée épidémique majeure qui handicape les entreprises.
En ce qui concerne le « pivot monétaire » des banques centrales, il n’est pas pour demain : comme l’a rappelé Mme Lagarde à Davos cette semaine, l’inflation est « beaucoup trop élevée » en Europe, ce qui nécessite de nouvelles hausses de taux de la Banque Centrale. Contrairement aux USA, l’inflation n’a pas encore atteint son pic, que ce soit l’inflation apparente, ou l’inflation sous-jacente (hors composantes volatiles de l’indice), qui ont encore progressé fin décembre (respectivement 9,2 et 6,9%).
Le troisième argument évoqué pour justifier la hausse du cours de actions européennes, est leur importante composante « Value ». Face ce qui peut apparaitre comme le « Crépuscule des Gafam » américaines, il y aurait la « Résurrection des Value » européennes. En effet, faut il rappeler que les indices européens ont connu une bien piètre performance depuis plus de 20 ans, alors que les indices américains ont réalisé une superbe hausse notamment au cours des 12 dernières années. L’heure de la revanche aurait sonné, au bénéfice des actions européennes – ce qui justifierait leur exceptionnelle surperformance depuis fin septembre. Hélas, nous devons rappeler que les actions « Value » se définissent par leur ratio de valorisation faible, qui reflète eux-mêmes une croissance faible. Les cycliques industrielles ou financières, qui constituent une part importante de l’univers des « Value », ne sont pas performantes à long terme, parce que tout simplement elles n’affichent pas de croissance à long terme de leur bénéfice. Et, faut-il le rappeler, c’est la croissance qui fait la performance des actions. Or, l’indice de bénéfice prospectif du CAC 40 n’a retrouvé son niveau de 2008 qu’en 2022, et encore, grâce aux 21Mds€ de bénéfice net de Total Énergies… Alors que le BPA de l’indice S&P 500 était en 2022, plus de deux fois supérieur à son niveau de 2008…
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 725 points.
Tendance sur les marchés de taux et de devises : Les taux des obligations d’Etat poursuivent leur baisse, en France (2,4%) comme aux USA (3,4%). L’euro se maintien au-delà de 1,08$.
Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole reste ferme, au-delà de 86$ pour le Brent.
L’Europe est elle devenue tout d’un coup l’Eldorado de la planète boursière ? Au niveau de la conjoncture économique, force est de constater que l’Europe a fait mieux que les USA en 2022. Et largement : la croissance économique a atteint 3,2%, vs 1,9% de l’autre coté de l’Atlantique. Il faut rappeler que les USA ont connu deux trimestres consécutifs de baisse du PIB au premier semestre de l’année 2022, et que le rebond du troisième trimestre, et probablement du quatrième, a permis à la première économie du monde, d’afficher une croissance de près de 2%. En Europe, ce sont les pays du Sud qui ont tiré la croissance : Italie +3,8%, Espagne : +4,6%. L’effet réouverture de l’économie post Covid explique ces chiffres élevés, qui constituent plus un rattrapage du secteur du tourisme, qu’un réveil durable de l’expansion. L’Allemagne, première économie de la zone, n’a cru que de 1,8%, en raison de son exposition aux exportations vers la Chine et de sa dépendance au gaz russe et aux pays de l’Europe centrale et de l’Est en général. La France, comme souvent, opère une synthèse entre le Nord et le Sud du continent, avec une hausse de 2,5% de son PIB. Pour 2023, Europe et USA subissent le même fort ralentissement. Dans les deux cas, le PIB devrait faire du sur place, avec un léger avantage pour les USA : +0,3 % vs -0,3% pour l’Europe (avec -0,5% pour l’Allemagne), selon le consensus des économistes de FactSet. Rien de bien réjouissant, d’autant que la perspective 2024 n’est pas flamboyante, car la croissance pour l’année prochaine devrait se situer dans une fourchette de 1 à 1,5% : pas de quoi pavoiser…
Alors, pourquoi les investisseurs américains chérissent tant l’Europe ? Trois arguments ont été évoqués dans les « stories » des brokers qui manifestement ont séduit quelques gigantesques fonds spéculatifs qui font la pluie et le beau temps sur le marché des actions :
1/ la réouverture de la Chine, à laquelle l’Europe est plus exposée que les USA,
2/ le « taux pivot » que les banques centrales auraient déjà atteint ou seraient sur le point d’atteindre – ce qui ouvre la perspective d‘une baisse des taux, et enfin
3/ l’attractivité des actions « Value » qui composent largement les indices européens.
L’ouverture de la Chine, qui a connu en 2022 sa plus faible croissance économique depuis les années 70 (3%), devrait effectivement permettre une forte accélération de la dynamique économique du pays (+4,8% en 2023). Il nous semble que ce fort redressement n’est pas gagné d’avance, car la réouverture du pays s’accompagne d’une flambée épidémique majeure qui handicape les entreprises.
En ce qui concerne le « pivot monétaire » des banques centrales, il n’est pas pour demain : comme l’a rappelé Mme Lagarde à Davos cette semaine, l’inflation est « beaucoup trop élevée » en Europe, ce qui nécessite de nouvelles hausses de taux de la Banque Centrale. Contrairement aux USA, l’inflation n’a pas encore atteint son pic, que ce soit l’inflation apparente, ou l’inflation sous-jacente (hors composantes volatiles de l’indice), qui ont encore progressé fin décembre (respectivement 9,2 et 6,9%).
Le troisième argument évoqué pour justifier la hausse du cours de actions européennes, est leur importante composante « Value ». Face ce qui peut apparaitre comme le « Crépuscule des Gafam » américaines, il y aurait la « Résurrection des Value » européennes. En effet, faut il rappeler que les indices européens ont connu une bien piètre performance depuis plus de 20 ans, alors que les indices américains ont réalisé une superbe hausse notamment au cours des 12 dernières années. L’heure de la revanche aurait sonné, au bénéfice des actions européennes – ce qui justifierait leur exceptionnelle surperformance depuis fin septembre. Hélas, nous devons rappeler que les actions « Value » se définissent par leur ratio de valorisation faible, qui reflète eux-mêmes une croissance faible. Les cycliques industrielles ou financières, qui constituent une part importante de l’univers des « Value », ne sont pas performantes à long terme, parce que tout simplement elles n’affichent pas de croissance à long terme de leur bénéfice. Et, faut-il le rappeler, c’est la croissance qui fait la performance des actions. Or, l’indice de bénéfice prospectif du CAC 40 n’a retrouvé son niveau de 2008 qu’en 2022, et encore, grâce aux 21Mds€ de bénéfice net de Total Énergies… Alors que le BPA de l’indice S&P 500 était en 2022, plus de deux fois supérieur à son niveau de 2008…
Recommandation investisseurs : nous sommes toujours en forte sous-pondération des actions pour un CAC 40 supérieur à 5 725 points.
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Eric Galiègue
Eric GALIEGUE
Analyste financier indépendant,
Président de VALQUANT EXPERTYSE SAS
Membre de l'AFITE
Enregistré à l' ORIAS sous le N° 11059738
7 rue Greffulhe
75 008 PARIS
01 42 93 23 68
06 82 84 78 61
eric.galiegue@valquant.fr
www.valquant.fr
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