Lundi 1 Juillet 2024
Anne-Laure Allain

Euro numérique : la Banque de France et la Banque Centrale du Luxembourg publient les résultats du projet Venus

Depuis novembre 2022, la Banque de France avec la Banque européenne d'investissement (BEI), Société Générale, Santander et Goldman Sachs ont lancé une expérimentation afin de tester l'utilisation des technologies de registres distribués – DLT (Distributed Ledger Technologies - Soit, la blockchain) pour l'émission et le règlement d'obligations tokenisées. Nom de code : Venus.
Fruit de la "naissance de Venus" ? Un blanc-seing ou presque quant à l'utilisation des MNBC interbancaires et des DLT pour améliorer l'accès, la sécurité et l'efficacité des marchés de capitaux numériques.
AL ALLAIN
Lire la communication officielle ci-dessous
et télécharger le rapport (en anglais) en fin d'article.


Le projet Venus a permis le règlement en monnaie de banque centrale, par le biais d’une solution de Monnaie Numérique de Banque Centrale (MNBC) interbancaire, de la première obligation tokenisée de la BEI émise sur une DLT privée et cotée en bourse. Il a mis en évidence le potentiel des MNBC interbancaires et des DLT pour améliorer l'accès, la sécurité et l'efficacité des marchés de capitaux numériques.

Principaux enseignements :

N° 1: un règlement sûr et efficace:
L'utilisation d'une représentation tokenisée de la monnaie de banque centrale en euros a permis d'éliminer les risques associés à d'autres actifs de règlement disponibles sur DLT.
Le projet Venus a démontré que les MNBC interbancaires pouvaient renforcer la résilience et la sécurité des marchés de capitaux numériques.

N° 2: Processus d'émission accéléré:
Les émissions et règlements-livraisons conventionnels peuvent prendre jusqu'à 5 jours, mais le projet Venus a permis de réaliser les différentes étapes du processus en un seul.
Ce cycle de règlement à J0 réduit le risque de contrepartie et augmente la liquidité disponible.

N° 3: Interopérabilité sécurisée entre les DLT:
Un mécanisme HTLC (Hashed Timelock Contract) a permis un règlement atomique entre la DLT fournie par la Banque de France et la DLT fournie par Goldman Sachs, assurant une interopérabilité sécurisée sans exiger que les comptes espèces et titres se trouvent sur la même plateforme.

N° 4: Inclusion des non-banques:
Les établissements de crédit ont pu ouvrir des portefeuilles dédiés dans la DLT espèces pour leurs investisseurs, ce qui a permis une participation plus large du marché avec seulement des exigences supplémentaires limitées en matière de gestion de la liquidité.

N° 5: Interopérabilité de la MNBC:
Le projet a démontré un modèle dans lequel différentes DLT peuvent coexister et interagir avec la MNBC interbancaire, soutenant ainsi la tokenisation des actifs.

N° 6: Approfondissements en cours:
Bien que le projet Venus ait constitué une étape importante, il est nécessaire de poursuivre les expérimentations et les études avant de décider de l'émission d'une MNBC interbancaire. L'Eurosystème mène des travaux exploratoires avec des expérimentations, dont les conclusions sont attendues pour mi-2025.

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