Et la FinTech britannique déferlera sur l'Europe

Il y a eu le lancement du compte en euro de Revolut. Il y a eu l'annonce de l'expansion européenne à venir de Starling Bank, pour laquelle la startup recherche 40 millions de livres sterling de financement. Et voici maintenant le débarquement de Monese sur le continent. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir là se dessiner un motif récurrent…


Pour la dernière venue, prête à accueillir les clients français dès aujourd'hui, la démarche s'inscrit logiquement dans son ADN : bien que son offre soit accessible à tous, la cible principale de Monese reste la population des nomades, des expatriés, des migrants… Pourquoi serait-elle donc réservée aux seuls résidents du Royaume-Uni ? Alors tous les citoyens de la zone euro peuvent désormais ouvrir un compte courant, en euros ou en livres, et profiter de ses avantages, notamment sur les transferts internationaux.

Ce mouvement d'expansion des néo-banques britanniques vers le continent n'est évidemment pas une surprise pour qui s'intéresse au secteur. Sans même évoquer leur nombre pléthorique, ces acteurs savent parfaitement qu'ils ne pourront trouver un modèle économique viable en restant confiné dans leur pays d'origine. Leur ambition n'étant pas de se faire racheter, en tous cas à court terme, ils profitent du passeport européen (avec un peu d'empressement avant l'application du Brexit) pour assurer leur avenir.

Selon toute probabilité, les établissements traditionnels ne sentent pas directement la menace qui se dessine de la sorte. Non seulement ont-ils commencé à s'accoutumer aux jeunes pousses locales qui n'hésitent pas à se rapprocher d'eux mais, en outre, l'irruption de ces trublions sur leur marché reste quasiment indolore : précédant la vague britannique, N26, par exemple, a conquis 100 000 clients en France en moins d'un an, mais comme ils ne ferment pas leurs comptes existants, ils sont invisibles.

L'effet de cette nouvelle concurrence finira pourtant par devenir visible, et douloureux, car les usages des consommateurs (et pas uniquement les citadins technophiles !) se dispersent et vont de plus en plus vers des expériences plus riches et plus fluides, et des coûts réduits. Bientôt apparaîtra le véritable point fort de ces startups, dont l'approche pan-européenne et l'efficacité opérationnelle leur procureront un levier de rentabilité incomparable. Par ailleurs, loin de se limiter aux banques historiques, la pression s'exerce aussi maintenant sur la FinTech continentale, à l'ambition parfois trop étriquée…

Patrice Bernard
Fondateur du blog “C’est pas mon idée”

fr.linkedin.com/in/patricebernard





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Vendredi 29 Septembre 2017


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