L'enquête comporte 4 dimensions d'innovation complémentaires à explorer : les objectifs, les ingrédients, les défis rencontrés et les priorités technologiques. Chacune d'entre elles reflète une surprenante combinaison de facteurs d'optimisme et de traces de mauvaises habitudes persistantes… Sans qu'il soit possible de le vérifier, faute d'accès aux détails de la recherche, je soupçonne que ce grand écart est principalement dû à des différences entre établissements, selon l'état d'avancement de leur vision.
Pour commencer avec les objectifs visés dans les initiatives des institutions financières, soulignons au préalable un défaut du questionnaire de Gartner, qui tend ici à mêler moyens et cibles. Ainsi n'est-il pas tout à fait raisonnable de considérer le développement de la co-innovation avec les clients – classé au premier rang - comme un but en soi. Plus grave, cependant, la plupart des critères jugés importants (améliorations opérationnelles, réduction des coûts…) pointent vers une recherche de progrès incrémental.
Cette impression est, hélas, confirmée par un autre résultat de l'étude, selon lequel près de 3 répondants sur 4 ne ressentent aucune pression pour la recherche de nouveaux « business models » et considèrent au contraire que les modèles existants perdureront ad vitam æternam. Même sans vouloir être alarmiste, les exemples passés de disruption (Kodak, Nokia… parmi tant d'autres) devraient inciter les entreprises de tout secteur à envisager un scénario catastrophe et à rechercher des solutions de secours.
Sur le plan des ingrédients d'une stratégie fructueuse, on retrouve en tête de liste la collaboration avec les clients (qui, cette fois, est pertinente), suivie de l'utilisation de nouvelles technologies et de l'engagement des décideurs « métier ». Rien de choquant dans ces déclarations, mais il faudra tout de même veiller à ne pas faire du troisième une excuse facile à l'inaction ni, surtout, surpondérer l'apport des solutions dans la capacité à identifier, en amont, les problèmes à résoudre par l'innovation.
L'inquiétude reprend le dessus lorsqu'on évoque les défis à relever au cours de l'implémentation des projets. D'abord parce que, en troisième position, l'absence d'une infrastructure informatique adéquate est une douleur persistante à laquelle trop peu d'efforts sont consacrés dans les DSI. Ensuite, parce que le premier point de blocage identifié est d'ordre politique ou réglementaire, ce qui paraît être un prétexte fallacieux dans bon nombre de cas (Gartner partage aussi ce point de vue, dans une certaine mesure). Entre les deux, figurent, logiquement, les carences de la culture d'entreprise.
Enfin, les technologies prioritaires pour l'innovation présentent un curieux panaché de tendances à la mode – avec les « big data » largement devant la « blockchain » – et la résurgence des « apps », qui paraissent pourtant déjà bien installées dans le paysage, juste derrière. En revanche les API ouvertes, classées seulement septièmes, restent visiblement marquées par le sceau de l'obligation réglementaire alors qu'elles devraient être considérées parmi les opportunités les plus importantes à court et moyen terme.
Dans l'ensemble, les résultats de l'enquête ne recèlent pas de surprise majeure. Ils sont plutôt rassurants quant à la prise de conscience des enjeux et défis de l'innovation et sur les moyens de les aborder. Malheureusement, l'ambition reste encore sérieusement limitée quant à l'échelle des transformations qu'il faut envisager. Les petits pas sont indispensables au quotidien mais il faut impérativement appréhender, en parallèle, les (r)évolutions radicales qui feront les services financiers de demain.
Pour commencer avec les objectifs visés dans les initiatives des institutions financières, soulignons au préalable un défaut du questionnaire de Gartner, qui tend ici à mêler moyens et cibles. Ainsi n'est-il pas tout à fait raisonnable de considérer le développement de la co-innovation avec les clients – classé au premier rang - comme un but en soi. Plus grave, cependant, la plupart des critères jugés importants (améliorations opérationnelles, réduction des coûts…) pointent vers une recherche de progrès incrémental.
Cette impression est, hélas, confirmée par un autre résultat de l'étude, selon lequel près de 3 répondants sur 4 ne ressentent aucune pression pour la recherche de nouveaux « business models » et considèrent au contraire que les modèles existants perdureront ad vitam æternam. Même sans vouloir être alarmiste, les exemples passés de disruption (Kodak, Nokia… parmi tant d'autres) devraient inciter les entreprises de tout secteur à envisager un scénario catastrophe et à rechercher des solutions de secours.
Sur le plan des ingrédients d'une stratégie fructueuse, on retrouve en tête de liste la collaboration avec les clients (qui, cette fois, est pertinente), suivie de l'utilisation de nouvelles technologies et de l'engagement des décideurs « métier ». Rien de choquant dans ces déclarations, mais il faudra tout de même veiller à ne pas faire du troisième une excuse facile à l'inaction ni, surtout, surpondérer l'apport des solutions dans la capacité à identifier, en amont, les problèmes à résoudre par l'innovation.
L'inquiétude reprend le dessus lorsqu'on évoque les défis à relever au cours de l'implémentation des projets. D'abord parce que, en troisième position, l'absence d'une infrastructure informatique adéquate est une douleur persistante à laquelle trop peu d'efforts sont consacrés dans les DSI. Ensuite, parce que le premier point de blocage identifié est d'ordre politique ou réglementaire, ce qui paraît être un prétexte fallacieux dans bon nombre de cas (Gartner partage aussi ce point de vue, dans une certaine mesure). Entre les deux, figurent, logiquement, les carences de la culture d'entreprise.
Enfin, les technologies prioritaires pour l'innovation présentent un curieux panaché de tendances à la mode – avec les « big data » largement devant la « blockchain » – et la résurgence des « apps », qui paraissent pourtant déjà bien installées dans le paysage, juste derrière. En revanche les API ouvertes, classées seulement septièmes, restent visiblement marquées par le sceau de l'obligation réglementaire alors qu'elles devraient être considérées parmi les opportunités les plus importantes à court et moyen terme.
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